samedi 12 janvier 2013

TOGO-INCENDIES : DEUX MARCHES BRULES A ZERO (2 - 0) - ET après?

En moins de cinq jours, nous sommes donc à deux marchés brûlés sans qu'on ne sache véritablement pourquoi. 

Le premier marché à s'embraser, celui de Kara, qui est résolumment le plus grand de la ville, aurait pris feu à cause d'un court-circuit. Dans quelle partie de l'installation, le circuit aura été le plus court, personne n'aura réussit à répondre à la question. Un chat est passé par là, et tout le monde lui a tout de suite donné la langue.

Le deuxième marché qui s'illustre en autodafé géant est celui d'Adawlato, connu pour être le plus grand du Togo, en plein centre ville à Lomé, et l'un des plus importants (nous a t-on dit) au sein de la CEDEAO. Là on a tout de suite indexé un fou lambda qui aurait mis le feu à un bâtiment qui ferait quand même bien la taille d'un terrain de football. 

Soit ce fou était un génie, soit il avait déjoué toutes les règles de sécurité de ce bâtiment public pour enflammer des points stratégiques du building créant l'incendie dont on a réussit à circonscrire les flammes qu'après plus de 15 heures de temps! 

L'incertitude était grandissante autour de deux incendies déclenchées à 420 km l'une de l'autre (Lomé - Kara) en moins de cinq jours quand un nouveau tweet du site gouvernemental www.republicoftogo.com nous envoie sur une piste plutôt sécuritaire. Communiqué officiel du gouvernement : On évoque la participation de forces de défense et de sécurité pour en gros prévenir d'autres actes pouvant porter atteinte à la sécurité des personnes et des biens.

Je laisse le lien rapidement et je vais à la ligne

http://www.republicoftogo.com/Toutes-les-rubriques/Politique/Extreme-vigilance

On n'a même pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre que le gouvernement avoue finalement qu'il y ait eu une main noire derrière ces deux incendies trop rapprochées dans le temps, et visant des symboles économiques des deux villes les plus importantes du Togo.

On apprenait d'ailleurs dans le 20h de la TVT, que l'un de plus importants Centres Informatiques privés de notre pays, CIB a vu son siège brulé lui aussi dans la ville d'Atakpamé, ville - Chef-lieu de la région des plateaux.

il y a donc un enchaînement de faits incendiaires qui suscitent tout de suite une chaine de questions sans réponses.

Qu'est ce qui brûlera prochainement au Togo? Quelles populations vont devoir se réveiller avec l'odeur du brûlis emplissant les narines? Qui est derrière ces faits de plus en plus voyants qui défient toutes les caractéristiques du simple fait du hasard? qu'est ce qui justifie que le togo se mette en alerte vigie-pirate comme la france ?

La France, on le sait, a augmenté son niveau d'alerte parce que menacée par les groupes terroristes du Nord Mali, depuis qu'elle a décidé d'apporter son secours aux forces loyalistes du Sud du pays.

Le Togo a augmenté son niveau d'alerte sécuritaire pour protéger du jour au lendemain des personnes et des biens. Question!  Comment deux incendies isolés, séparés de 450 km peuvent amener le gouvernement à passer à un niveau d'alerte supérieur, alors qu'aucune enquête n'a encore situé les responsabilités? Et qu'aucune revendication d'un groupe terroriste ou d'un criminel n'ait été rendue publique?

Je viens situer le communiqué dans le temps pour supputer en attendant qu'on ait les informations en claires nous permettant de juger sur pièces!

Lors des "jours de jéricho" les manifs CST qui ont débuté cette semaine, Alphonse KPOGO, Secrétaire Général de l'ADDI (parti politique membre du CST) a été arrêté. Il est accusé d'avoir voulu mettre le feu à une station d'essence TOTAL situé dans le quartier de Bè. 
URL d'un article révélant l'arrestation :  (http://jeanclaudelawson.wordpress.com/tag/alphonse-kpogo-arrete/)

Du coup, quand on nous montre deux marchés brûlés, dans les lendemains qui chantent faux de cette arrestation, le lien est vite fait! Surtout qu'on voit désormais postés devant chaque station d'essence, des "forces de défenses et de sécurité" (ou des militaires si vous préférez), donc forcément des hommes entraînés et armés. 

Que se passe-t-il de si sérieux, qui fasse quitter les casernes aux mousquetaires du roi (je reprends une phrase à l'Alexandre Dumas pour donner un peu de couleur à ce texte mais bon...)

De tout ceci, il faut pourtant retenir un verrouillage d'information de la part du gouvernement et du premier responsable Togolais. 

Il est absolument louable que le Président de la République, (peut-être conscient de sa probable impopularité normale par ces temps de crise accrue) ne se rende pas dans un marché brûlé et bondé de femmes et d'hommes désemparés qui lui rejetteraient toute la responsabilité de leur malheur. Il a eu l'intelligence de recevoir les mêmes femmes du grand marché pour leur exprimer sa sympathie et son soutien. Tout aussi louable encore, l'expression faite de ses idéaux par tweets interposés, pour tenir au courant la minorité des togolais connectés sur ce réseau social. Tout cela est absolument appréciable; même si cela ne se passe pas toujours bien.

Pourtant il y a des non-dits, des gaps que l'on saute délibérément dans l'information telle qu'elle est fournie côté gouvernement ou dans le point de vue exprimé du Chef de l'Etat par les canaux précités.

Ce soir, certains des tweets @FGnassingbe sont assez agressifs, s'attaquant aux "donneurs de leçons" qui ont tweeté l'incapacité gouvernementale toute cette matinée du Samedi brûlant d'Assigamé; ou encore le Président de la République tweetant lui même en donneur de leçon puisqu'il évoque des leçons de démocratie. Je recopie in extenso le tweet présidentiel : "En tte démocratie en cas 2 crise C Union Sacrée pr soutenir L victimes & gérer la crise Vient le temps des réactions/critiques 1"

Ce qu'il restait à Faure Gnassingbé, c'est de ne plus demeurer assez vague dans les communiqués, mais d'être un peu plus informatif, et plus précis, parce que "le peuple a besoin de savoir" (c'est une phrase qui revient tout le temps en démocratie aussi).

On prend rapidement quelques exemples : 

1. Le président parle dans ses tweets d'apport de moyens à la disposition de l'état sans dire en termes clairs ce qu'il y a dans ces "moyens et dispositions".

2. Le communiqué du gouverment évoque des patrouilles militaires pour épauler la police et la gendarmerie mais n'apporte pas aux populations l'information suffisante sur ce qui a motivé cette décision. Comment le gouvernement en arrive à décider de faire sortir les militaires des casernes sans pour autant dire si les incendies étaient d'origine criminelle voire préjudiciable à la protection des biens et des personnes comme l'affirme en termes clairs le communiqué.

il est clair que le gouvernement et le Président de la République font montre de beaucoup d'efforts pour jouer leur partition, ou remplir leur part fidèle! Mais les insuffisances sont grandissantes quand il s'agit de fixer la population sur ce qu'il en est réellement, et ce qui motive les décisions que l'on prend à  la place du peuple, surtout quand il s'agit de mettre à contribution l'armée!

Allez, je vais élargir le champ du "on ne nous dit pas tout", (hommage à Anne Roumanoff).

On ne nous dit pas grand chose! Comme quand il a fallu faire partir les Eperviers du Togo d'Angola en 2010, on ne nous a pas suffisamment renseigné sur ce qui soutenait, sous-tendait, ce départ qui nous a fait mériter d'ailleurs une sanction de la CAF. Je me rappelle encore de la phrase du Premier Ministre HOUNGBO : "Ils ne savent pas le grave problème de sécurité qu'il y a là-bas, ils sont encore en danger. Il faut qu'ils reviennent". Sauf que jusqu'à ce jour, personne n'a dit ce qui a mis en danger les éperviers et les éperviers seuls! Remarquez ! Le jour où la sélection togolaise a quitté Cabinda, Le FLEC qui a tiré sur les bus des éperviers a décrété une trève. Et durant toute la CAN, et jusqu'à ce jour, il n'y a plus jamais eu d'attaques de cette rebellion en Angola. En clair, Le Togo était le seul pays visé en Angola, en pleine coupe d'Afrique des Nations. Pourquoi? On ne nous dit rien! Mais quand Faure Gnassingbé va voir Adebayor à Accra pour lui dire "reviens"! ADEBAYOR "revient"! sans nous dire s'il a même eu des garanties de ce qu'il l'a fait démissionner déjà il y a seulement quelques semaines!

AH LE TOGO! Il EST BEAU NOTRE PAYS! PFFFFFF!!!




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