mercredi 30 janvier 2013

comment allez-vous Vence

Aujourd'hui, mon profil facebook me demande "comment allez-vous Vence"? _ C'est bizarre, d'habitude, on en est plutôt au "quoi de neuf vence"_ mais bon.
comment je vais? allez, je vais me faire un peu de "je suis le centre du monde" ici. Ce qu'on appelle encore prendre la raie entre mes fesses pour le méridien de greenwich, (chui désolé pour les puristes); Il est 02h37, alors je me lâche un peu.
comment je vais? pfffff,l'humidité dans l'air, anomalie climatique en pleine saison sèche, me coupe le souffle d'asthmatique dont j'ai hérité dans ma tendre enfance. un paludisme qui couve en moi depuis deux jours, la boite de doliprane a foutu le camp, je dois repasser à la pharmacie demain pour faire ce que le pharmacien m'a dit "traitez votre palu"!
Bon, traiter oui, mais, je suis un togolais normal moi, je suis à la fin du mois, j'ai pas encore été payé, je vais pas jeter mes dernières cartouches au profit de sa pharmacie pour souffrir moi même demain d'une maladie financière, lol!
Noooon, je vais y aller quand même. Quelle santé n'a pas de prix hein!

sinon, quels sont les sentiments qui m'animent un lendemain de qualification aux quarts de finale de l'équipe de foot de mon pays?
Mon pays hein... Celui où la goutte de déception a débordé le vase des déchéances togolaises il y a longtemps. Les gouvernements ont changé, les mensonges sont restés, les promesses n'ont pas été toutes tenues, les fédérations se sont succédées, les joueurs ont continué par réclamer leur pitance pour avoir couru en même temps que 21 autres personnes après le même ballon... alors quels sont mes sentiments?
voyons voir, quelques minutes après la fin du match, il y a eu une coupure de courant dans mon quartier de Djidjolé. La populasse des environs a crié, voire grondé, comme si on venait de marquer un nouveau but, puis les sifflets et les pétards ont redoublé en décibels. Un individu, les pieds écartés en l'air sur sa moto, a roulé sur notre ruelle à vive allure en poussant des cris d'orfraie. C'aurait été une femme, qu'on aurait apprécié le spectacle du grand écart, des cuisses ouvertes au vent, mais bon... on n'a jamais ce qu'on souhaite hein...
Parlant de femmes, j'en ai vu des jeunes assises sur des bidons d'huile vide, de 25 litres, complètement essouflées comme si elles avaient participé à une partouze, une petite sauterie.
Bah oui, finalement, quand on y pense, elles ont participé à une petite sauterie de 90 minutes de suspens devant un écran de télé, elles se sont égosillées à rompre les cordes vocales, ont proféré des paroles peu vertueuses à l'endroit de l'arbitre, sa mère et ses soeurs... par éducation, je ne vous les traduis pas.
Et puis il y a eu ce groupe de jeunes en sueurs, courant sur les pavés de djidjolé, certains sifflants, d'autres scandant des cris de guerre, mêlés aux klaxons des automobilistes et motocyclistes joyeux et/ou pressés de rallier leur lieu de destination; Devant moi, un adolescent qui n'avait que pour seule tenue un caleçon de couleur noire mais douteuse, un noir vieilli laissant apparaitre de petites pustules de fils de cotons, un modèle de slip ressemblant un peu au string féminin; il se précipite au milieu de la chaussée, fait front aux voitures vrombissantes et écarte les mains comme pour aller remplacer le christ sur un crucifix. Son torse apparaît dégoulinant de sueur. Il fait deux ou trois pas chassés vers l'arrière, puis rejoint le groupe des gens un tantinet mieux habillés que lui (ils n'avaient que des shorts) qui s'adonnaient à une course au destin obscur.
Je retins ma respiration déjà sifflotante. Tant de sueur ne pouvait épancher qu'un air malodorant. Ces airs à phéromonone qui amènerait Kossivi à toucher les seins de Akouvi, qui elle-même électrisée, s'abandonnera à ce premier venu, pour asceptiser par voie sexuelle, l'adrénaline diffusée dans ses artères par un match de football sans grand spectacle, mais à grand dénouement.
quels sont mes sentiments au lendemain d'une qualification pour les quarts de finale? Pffff, je ne suis pas client de football. Je pense déjà au train-train quotidien auquel je dois me plier. Les euphories se sont déjà évaporées. il est trois heures du mat, la nuit est calme. Le Togo est en quart de finale de la CAN. Et les togolais retournent à leurs occupations. Ils y vaquent, avec ce baume de qualification qui est venu panser une partie de ces plaies intérieures qui ne guérissent jamais. Et c'est là tout le mérite qu'a eu l'équipe nationale togolaise de football pour ces deux premières semaines de CAN.

Si les lendemains chantent faux contre le voisin du Burkina, nous tairons nos sifflets et nous irons nous remettre à Dieu ou à ses substituts dont usent les incroyants, pour le repos de l'âme de notre football longtemps secoué de scandales et de marasmes. Mais si nos éperviers ont la faveur des vertus célestes, beaucoup de plaies continueront par guérir; cela présagerait peut-être même d'une année glorieuse; et les incendies ne seront que des faux-départ qui nous permettront de mieux appréhender les chantiers qui viennent.

dimanche 27 janvier 2013

AFFAIRE DES MARCHES INCENDIES - ENQUETES ET RESULTATS - Le "J'ACCUSE" du Colonel-Ministre YARK


C'est à Emile Zola qu'on doit "J'ACCUSE"; un article tenant lieu de lettre ouverte écrite à l'endroit du Président Français Félix Faure. Nous étions en 1898, un officier français d'origine juive, Alfred Dreyfus est embastillé depuis 4 ans déjà pour avoir livré des documents secrets à un attaché militaire Allemand en poste en France. C'est une affabulation dont les irrégularités mises au grand jour, motivèrent Zola à prendre fait et cause par voie de presse pour l'officier injustement condamné.

« J'accuse...! », l’article d’Émile Zola, au travers de son engagement et en raison des résultats obtenus, représente ainsi le symbole de l'éloquence oratoire et du pouvoir de la presse mis au service de la défense d'un homme et de la vérité. (Voir l'article sur http://fr.wikipedia.org/wiki/J'accuse%E2%80%A6!).

 

Les accusations des responsables togolais de la sécurité est tout aussi digne d’un « J’ACCUSE » où les noms d’exécutants de basse besogne sont cités en clair pour situer les responsabilités des incendies des marchés de la mi-janvier.

 

Le Togo s'est embrasé à des points précis de son territoire, au cours de la deuxième semaine de ce mois finissant; la plupart des foyers d'incendies sont des marchés où provisions, produits, articles de vente et argent ont brûlé dans des autodafés assez spectaculaires. Des langues de feu mêlées aux fumées nées d'objets de toutes valeurs, consumant devant leurs propriétaires dont les espoirs partaient parallèlement en fumée.

 

Il y a eu le lot des pleurs, des cris de détresse, les mots de consolations des acteurs politiques qui ne pourront combler les pertes subies; et in fine, il y a eu les enquêtes.

 

A partir de ce moment, l'attente des résultats est à double tranchant :

Il y a le courant de mon grand-frère, Roger Lasmothey, dont je me permets de reprendre la belle phrasée laissée à la fin d'un de ses articles:

 

 "Il n’est pas négligeable de rappeler qu’une enquête peut donner comme résultat « Incendie dû à un court-circuit » , juste pour rappeler qu’on n’est pas obligé de forcément se trouver un coupable quand il n’y en a pas".


 

Puis vient le courant du Colonel YARK, Ministre de la Sécurité, celui qui annonce qu'on a retrouvé les pyromanes togolais de la dernière heure; que les incendies étaient d'origine criminelle, et que les coupables dont la plupart sont déjà en état d'arrestation allaient être traduits devant la justice.

 

A partir de ce dernier point, éliminons peut-être par une simple déduction l'hypothèse du court-circuit ou de l'incendie accidentelle. Le vendredi dernier, sur le coup de midi, je m'entretenais avec une secrétaire de direction sur les pagnes brûlés au marché d'Adawlato, grand marché de Lomé. Les secrétaires sont connues pour tenir à leur image de femme belle et attirante; la façade, l'apparence, et l'image étant incontournables dans ce métier d'assistance au Directeur. Ces derniers aiment pour la plupart du temps, à se faire accompagner ou assister d'une jolie femme. Mais passons...

 

Cette aficionados de pagne m'expliqua qu'une incendie accidentelle ne pouvait pas brûler les pagnes du grand marché pour la simple raison que les vendeuses enroulaient chaque tissu de pagne avant de les empiler dans les armoires d'exposition. Cet enroulement ne favorisait en aucun cas une combustion déclenché accidentellement, m'a t-elle expliqué. A coup sûr on aurait retrouvé des pagnes brûlés en partie, à moitié si l’incendie avait été accidentel. Elle insista aussi sur l'épaisseur du bois des armoires où étaient disposés ces pagnes enroulés sur eux-mêmes. La structure du bois, son épaisseur, sa masse était déjà d'une grande résistance à un feu accidentel, renchérit-elle. Pour cette dernière, quelqu'un a aidé les pagnes du Grand Marché à mieux se consumer.

 

La démonstration épousant quelques peu les lois de la physique et de la combustion avait définitivement fini de me convaincre, me ramenant tout de suite à l'auteur du crime, puisqu'on pouvait maintenant être sûr qu'il y en avait un. Je gratifiai la Secrétaire de la Direction où j’installais un nouvel ordinateur, de femme digne de travailler pour la police scientifique ; et elle répondit au compliment avec un demi-sourire qui voulait tout dire. Mais là encore passons…

 

Qui a brûlé les marchés de la République ?

 

 Le Colonel-Ministre pointe deux doigts accusateurs vers deux partis réunis au sein du Collectif Sauvons le Togo : l'ANC et l'OBUTS, respectivement de Jean-Pierre Fabre et d'Agbeyomé Kodjo ; deux leaders dont les administrés se seraient donnés pour mission d'acheter les consciences, pour ensuite les amener à déclencher ce qui n'allait pas être un feu de joie au milieu de nos marchés.

Le CST qui achète des consciences? Voyons voir une seconde. Je me suis toujours demander comment ce collectif arrive à se financer. Une marche coûte bien au-delà d'un million de francs. Alors trois jours de marches coûteront ? hummmmmmm...Trois millions (3 000 000) de francs. D’où viendra l’argent ? financement diaspora peut-être? Mais si notre collectif doit rassembler de l'argent pour les triples journées de marche, ajoutées à celles prévues dans quatre autre région du Togo, on chiffrerait "les derniers jours de Jéricho" (la plus récente des marches) à au moins quinze millions!

 

Où trouve-t-on alors la quinzaine de millions nécessaire à l’organisation des journées tripartites de marche ? Le secret de polichinelle évoque des sources de financement comme les entreprises privées, la diaspora et les femmes du grand marché de Lomé ; ces dernières qui ont-elles-mêmes vues leur source de financement se transformer en flammes criminelles.

Il devient alors clair que si l’argent vient de ces femmes aujourd’hui délestées de revenus, la thèse consistant à doigter le Collectif Sauvons le Togo comme instigateur des incendies de marché au Togo prend un coup sérieux dans l’aile. Elle est complètement démontée !

Démontée à moins que les exécutants de la basse besogne incendiaire soient effectivement des membres des partis pré-cités : ANC et OBUTS. Mais que les commanditaires des exécutants ne soient pas forcément leurs leaders, qui, nous venons de le comprendre, iraient brûler leur propres vaisseaux, en mettant à mal l’importante source de financement que sont les femmes du Grand Marché de Lomé ; celles qui depuis longtemps adoubent Jean Pierre Fabre, le leader de l’ANC.

Les exécutants, ceux qui ont craqué l’allumette du brasier destructeur n’auraient-ils pas été manipulés par une main noire, externe à leurs partis ? Car rappelons-le, les preuves révélées par le Colonel Damehane Yark sont aujourd’hui suffisamment accablantes. On en était hier en soirée, à déterrer des projectiles inflammables, des cocktails-molotov au siège de l’ANC. C’est curieux, me direz-vous ? Qui, à part les membres du parti iraient creuser des trous dans l’enceinte d’un siège, supposé être gardé en permanence par des militants dont la fidélité est à toute épreuve ?

A mon avis, les enquêteurs de la police et de la gendarmerie qui déterrent aujourd’hui les objets enterrés plus tôt par les partisans ANC doivent franchir la limite des réflexions faciles. Connaître les donneurs d’ordre, la main noire qui a envoyé ces jeunes manipulés, brûler des pans de l’économie togolaise, infliger un camouflet au Président de la République, et faire porter le chapeau aux leaders politiques ANC-OBUTS qui ont également beaucoup à perdre à travers l’autodafé des marchés.

Une chose est sûre. Les conséquences de ces marchés réduits en cendre donnent un sens terrible à l’expression « faire d’une pierre, plusieurs coups ». La popularité du Président Faure Gnassingbé en prend un coup. Le CST perd une importante source de financement pour ses futures marches et voit ses membres accusés et accablés, jetés derrière les barreaux, portant un grand coup d’arrêt à sa mobilisation et à sa lutte.

La question est de savoir « A qui a profité le crime » ?

mardi 22 janvier 2013

BLOG-DELIRE BLIND TEST ZERO

Mardi 22 Janvier, 18 h 50.
 
Je sors du boulot, un air frais souffle sur la ville. Température inhabituelle pour une brise de saison sèche. Des relents de pluie me titillent les narines. La sensation est agréable.
 
Une Moto... un taxi-moto. Seul engin capable de me ramener vite fait bien fait à la maison.
 
La course commence. Elle coutera 500 F. Tremblons, poches de François, l'argent va sortir.
 
 
Nous sommes à environ 60 km/h sur les pavés parkinsoniens de Djidjolé; je remarque sur la garde-roue avant un drapelet aux couleurs du Togo qui flotte au vent.
 
Pffffff... Quel rêveur ce taxi-moto. Comment a t-il pu penser qu'une équipe mal entrainée, mal préparée, mal financée, irait battre une équipe pour qui on aurait remis les mêmes participes passés précédés du mot "bien".
 
Tremblons, Eperviers, vous êtes mal barrés. Dans cette période post-maya, il faut se rendre à l'évidence. Les victoires hasardeuses n'existent pas. La victoire au cours d'un match de football est du côté d'une équipe qui s'est donnée les moyens suffisants pour gagner!!! Quand le score s'affiche, on est du côté que l'on mérite!
 
L'espoir naïf du Togolais qui n'a plus de saint auquel se vouer, à part les seins de sa compagne,( peut-être), a permis de croire que l'équipe qui a transporté dans ses sacs de sport PUMA (STOP LA PUB!!!) les problèmes de primes, les problèmes de détournements de fond, les problèmes d'impréparation...
 
Entre Président de Fédé flashé à grande vitesse sur la voie du détournement, et un capitaine de sélection claquant la porte dans les deux sens, la fracassant même et revenant sur fond de rencontre présidentielle. Le berger-président a ramené la brebis footballeuse égarée. Adebayor a depuis bien longtemps franchi les limites du retournement de veste; à l'heure où nous sommes, il doit en être au strip-tease.
 
Si demain, on se réveillait avec un ou deux stades de foot brûlés au Togo, personne ne se plaindrait vraiment. Notre temple du foot a vu ses piliers tomber l'un après l'autre Un incendie de plus ou de moins, n'aurait contribué qu'à raser le reste pour tout recommencer avec un REGARD NEUF!!! Tremblez Stade, le feu va tomber sur vous!!!
 
Le froid qui baigne les rues de Lomé conforte la torpeur qui s'est installée au sein d'une population déçue par cette défaite sur le fil du rasoir. Les regards sont vides, les bars aussi, la bière fut mise en fût. Elle y restera le temps qu'il faudra! sauf victoire hasardeuse le samedi prochain. Tremblez supporters et mettez vous au vin! L'alcool n'est pas la solution! mais au moins il permet d'oublier le problème.
 
Tremblez Eperviers, vous allez rencontrer les équipe que la Côte d'Ivoire n'arrive jamais à battre. Et comme vous n'arrivez pas à battre la côte d'Ivoire...
 
Quelle soirée!!! Après avoir tant cherché celle qui me déstresserait des charges psychologoqies accumulées durant cette longue journée... une longue journée à arpenter les longs couloirs de l'immeuble où je vais chercher ma pitance échangée contre la liste des trucs et astuces débloquant les PC des secrétaires, des cadres, des patrons etc.
 
Qui cherche trouve? j'ai trouvé Denise. Plutôt bien bâtie, la forme génereuse, la proue répondant à mes besoins exprimés. Elle faisait preuve de docilité, et participait à l'effort de décharge anti-stress que nous devions fournir ensemble pour mon bien-être personnel. Elle reçut  à la fin de nos travaux, les espèces sonnantes et trébuchantes pour le service rendu, et me laissa son numéro de téléphone.
 
Elle avait touché mon iphone, un peu surprise par la tactilité d'un appareil qu'elle découvrait. Explorant l'écran tactile tel Christophe Colomb caressant la première amérindienne qu'il viola. Je lui expliquai que cet appareil réagissait comme s'il avait les nerfs à fleur de peau. Elle sourit; sourit en connaissance de cause.
 
Tremblons Mais Osons? Trysha La? Je me sens violé de raviolis. L'objet du désir... pardon du délire, c'est de faire des vilains jeu de mots :  Tremblons maisons, Tremblons relations, conditions, poissons, soyons, essayons, reprenons?
 
non, je reprends rien, Délire au summum :  Ce soir, Denise m'a touché... Plus tard, Elle qui n'est pas Denise m'a écouté et Dieu me guérit. Bonsoir...
 

 

lundi 14 janvier 2013

Successions d'Incendies au Togo : Mes théories sur les origines

 
Le pays brûle. Il est au moins à feu sans toutefois être à sang, Dieu nous en garde.
 
Le grand marché de Kara, celui de Lomé (encore plus grand), CIB (Centre d'Informatique et de Bureautique) d'Atakpamé, des incendies localisés au marché d'Akodessewa (Lomé)... La pyromanie prend des allures de sport national. Mais arrêtons nous un instant et jetons un regard d'ensemble pour trouver (sait-on jamais), des liens entre "toutes ces affaires" comme on le dit dans les films policiers.
 
Regardons de plus prêt d'ailleurs les foyers des incendies. Le marché de Kara, symbole économique, pertes chiffrées en millions de francs. Le marché de Lomé, symbole économique sous-régional pertes décuplées en milliards de francs. Les deux grands marchés des villes les plus importantes de par leur taille et leur population, dans tout le Togo, sont donc partis en fumée portant un coup de massue à l'économie déjà chancelante, et assommant ce qui reste de la popularité du Chef de l'Etat, même s'il n'est pas celui qui a craqué l'allumette qui a mis le feu aux bazars. Ajouté au CIB d'Atakpamé, dont le propriétaire Germain MEBA serait (d'après beaucoup de journaux) un "Fauriste" de la première heure; tout semble faire penser ici que le Président de la République et lui seul est la personne visée à travers ces actions criminelles et odieuses pour les populations aujourd'hui glacées d'effroi; unies dans la compassion pour les personnes qui ont tout perdu! perdu les fruits de toute une vie de travail, de luttes et d'abnégation!
 
Je suppute en faveur d'une logique qui voudrait qu'on fasse patrouiller des militaires dans nos villes alors que nous ne sommes pas en guerre! qu'on fasse patrouiller des militaires dans nos villes alors qu'aucune enquête n'a été menée à son terme pour apporter des conclusions sur les responsables de l'autodafé! qu'on fasse patrouiller des militaires sans qu'on ait appris que ces actes isolés (marché de kara, marché de lomé, CIB atakpamé) soient liés à la sécurité des personnes et des biens.
 
 
Qu'a - t  on appris côté gouvernement pour s'armer si tôt?
 
Que nos marchés aient été attaqués par des islamistes? rappelez-vous, le Président de la République, lui même a réaffirmé devant les Israëliens, qu'aucun répit ne sera accordé aux islamistes du Nord-Mali, que le terrorisme n'a pas droit de cité. Les cousins germains du Molare Omar ont-ils eu envie de faire payer ces mots durs du Président de la République? peut-être! sauf que les excités de la gâchette à Kidal et à Tombouctou sont plutôt fans de revendications tapageuses. Et si jusque là, aucun djellabah n'est apparu sur nos écrans, avec le visage barré tel un écran de salle de cinéma, bah, c'est peut-être pas les Salafistes et autres Al-qaidistes finalement qui font de nos marchés, des méchouis géant.
 
Mais alors qui? Jean Paul Oumolou affirme que le Président de la République aurait pris le malin plaisir à faire de nos marchés un grand bûcher de début d'année, afin d'indemniser les femmes plus tard et en faire des potentielles électrices. Allez, ne dit-on pas que la plus grande ruse du diable est de faire croire qu'il n'existe pas! ou bien qu'il n'a jamais fait ce qui vient d'être fait. Mais il faut encore ici prendre ses distances par rapport à cette opinion. Parce que brûler les marchés et obtenir une inflation galopante, tue la force de persuasion du pouvoir. Remarquez d'ailleurs; depuis le samedi dernier, toutes les erreurs qu'on n'avait jamais distingué auparavant, en absence des feux de marché, sont aujourd'hui relevées et les causes sont directement épinglés à la poitrine du Chef de l'Etat, "qui nous a formé de mauvais pompiers, qui nous a coupé l'eau des bouches d'incendies, qui a fait de nos marchés, des lieux non-sécurisés". Mais bizarrement, la semaine dernière encore, personne n'a parlé des risques d'insécurité du marché d'Adawlato. Il a juste fallu qu'un feu n'arrive !
 
Une autre théorie, tout aussi surprenante, pourrait indexer directement, des mécontents de Feu RPT. Pourquoi? parce que les nostalgiques de ce parti, aujourd'hui de moins en moins voyants sur la scène politique, pourraient avoir eu envie de donner une leçon à l'homme qui a mis leur parti en terre et leur a imposé sans ambage un nouveau groupe politique : UNIR. On dit bien groupe parce que le congrès statutaire, se fait désirer. Quand on demande d'organiser la Convention des Femmes pour UNIR, facile! on y arrive tout de suite. Quand on demande d'organiser un congrès statutaire pour pouvoir obtenir le statut de parti politique, là, on a l'impression que le mécanisme coince. Alors même qu'on a vu en l'organisation d'un congrès statutaire du nouveau parti, une formalité qui passe à la trappe comme une lettre à la poste, on a l'impression qu'un tiraillement souterrain a stoppé le parti dans son élan. Si AHOOMEY-ZUNU, ou encore Georges AIDAM, des anciens opposants de chocs sont passés du côté "UNIR" de la force; là même où on sentirait de moins en moins  les anciens du RPT, devenus les nouveaux d'UNIR, on peut se demander si l'un des ex-RPTISTES  n'a pas un peu secoué l'action présidentielle et son détenteur, pour rendre sa gouvernance actuelle plus difficile qu'elle ne l'est déjà.
 
Mais bon, sur tout cela je n'ai que supposé, supputé, pesé des arguments, échafaudé des hypothèses, et je suis parti me coucher sans véritable réponse, en attendant qu'un jour où l'autre, la vérité n'éclate.

samedi 12 janvier 2013

TOGO-INCENDIES : DEUX MARCHES BRULES A ZERO (2 - 0) - ET après?

En moins de cinq jours, nous sommes donc à deux marchés brûlés sans qu'on ne sache véritablement pourquoi. 

Le premier marché à s'embraser, celui de Kara, qui est résolumment le plus grand de la ville, aurait pris feu à cause d'un court-circuit. Dans quelle partie de l'installation, le circuit aura été le plus court, personne n'aura réussit à répondre à la question. Un chat est passé par là, et tout le monde lui a tout de suite donné la langue.

Le deuxième marché qui s'illustre en autodafé géant est celui d'Adawlato, connu pour être le plus grand du Togo, en plein centre ville à Lomé, et l'un des plus importants (nous a t-on dit) au sein de la CEDEAO. Là on a tout de suite indexé un fou lambda qui aurait mis le feu à un bâtiment qui ferait quand même bien la taille d'un terrain de football. 

Soit ce fou était un génie, soit il avait déjoué toutes les règles de sécurité de ce bâtiment public pour enflammer des points stratégiques du building créant l'incendie dont on a réussit à circonscrire les flammes qu'après plus de 15 heures de temps! 

L'incertitude était grandissante autour de deux incendies déclenchées à 420 km l'une de l'autre (Lomé - Kara) en moins de cinq jours quand un nouveau tweet du site gouvernemental www.republicoftogo.com nous envoie sur une piste plutôt sécuritaire. Communiqué officiel du gouvernement : On évoque la participation de forces de défense et de sécurité pour en gros prévenir d'autres actes pouvant porter atteinte à la sécurité des personnes et des biens.

Je laisse le lien rapidement et je vais à la ligne

http://www.republicoftogo.com/Toutes-les-rubriques/Politique/Extreme-vigilance

On n'a même pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre que le gouvernement avoue finalement qu'il y ait eu une main noire derrière ces deux incendies trop rapprochées dans le temps, et visant des symboles économiques des deux villes les plus importantes du Togo.

On apprenait d'ailleurs dans le 20h de la TVT, que l'un de plus importants Centres Informatiques privés de notre pays, CIB a vu son siège brulé lui aussi dans la ville d'Atakpamé, ville - Chef-lieu de la région des plateaux.

il y a donc un enchaînement de faits incendiaires qui suscitent tout de suite une chaine de questions sans réponses.

Qu'est ce qui brûlera prochainement au Togo? Quelles populations vont devoir se réveiller avec l'odeur du brûlis emplissant les narines? Qui est derrière ces faits de plus en plus voyants qui défient toutes les caractéristiques du simple fait du hasard? qu'est ce qui justifie que le togo se mette en alerte vigie-pirate comme la france ?

La France, on le sait, a augmenté son niveau d'alerte parce que menacée par les groupes terroristes du Nord Mali, depuis qu'elle a décidé d'apporter son secours aux forces loyalistes du Sud du pays.

Le Togo a augmenté son niveau d'alerte sécuritaire pour protéger du jour au lendemain des personnes et des biens. Question!  Comment deux incendies isolés, séparés de 450 km peuvent amener le gouvernement à passer à un niveau d'alerte supérieur, alors qu'aucune enquête n'a encore situé les responsabilités? Et qu'aucune revendication d'un groupe terroriste ou d'un criminel n'ait été rendue publique?

Je viens situer le communiqué dans le temps pour supputer en attendant qu'on ait les informations en claires nous permettant de juger sur pièces!

Lors des "jours de jéricho" les manifs CST qui ont débuté cette semaine, Alphonse KPOGO, Secrétaire Général de l'ADDI (parti politique membre du CST) a été arrêté. Il est accusé d'avoir voulu mettre le feu à une station d'essence TOTAL situé dans le quartier de Bè. 
URL d'un article révélant l'arrestation :  (http://jeanclaudelawson.wordpress.com/tag/alphonse-kpogo-arrete/)

Du coup, quand on nous montre deux marchés brûlés, dans les lendemains qui chantent faux de cette arrestation, le lien est vite fait! Surtout qu'on voit désormais postés devant chaque station d'essence, des "forces de défenses et de sécurité" (ou des militaires si vous préférez), donc forcément des hommes entraînés et armés. 

Que se passe-t-il de si sérieux, qui fasse quitter les casernes aux mousquetaires du roi (je reprends une phrase à l'Alexandre Dumas pour donner un peu de couleur à ce texte mais bon...)

De tout ceci, il faut pourtant retenir un verrouillage d'information de la part du gouvernement et du premier responsable Togolais. 

Il est absolument louable que le Président de la République, (peut-être conscient de sa probable impopularité normale par ces temps de crise accrue) ne se rende pas dans un marché brûlé et bondé de femmes et d'hommes désemparés qui lui rejetteraient toute la responsabilité de leur malheur. Il a eu l'intelligence de recevoir les mêmes femmes du grand marché pour leur exprimer sa sympathie et son soutien. Tout aussi louable encore, l'expression faite de ses idéaux par tweets interposés, pour tenir au courant la minorité des togolais connectés sur ce réseau social. Tout cela est absolument appréciable; même si cela ne se passe pas toujours bien.

Pourtant il y a des non-dits, des gaps que l'on saute délibérément dans l'information telle qu'elle est fournie côté gouvernement ou dans le point de vue exprimé du Chef de l'Etat par les canaux précités.

Ce soir, certains des tweets @FGnassingbe sont assez agressifs, s'attaquant aux "donneurs de leçons" qui ont tweeté l'incapacité gouvernementale toute cette matinée du Samedi brûlant d'Assigamé; ou encore le Président de la République tweetant lui même en donneur de leçon puisqu'il évoque des leçons de démocratie. Je recopie in extenso le tweet présidentiel : "En tte démocratie en cas 2 crise C Union Sacrée pr soutenir L victimes & gérer la crise Vient le temps des réactions/critiques 1"

Ce qu'il restait à Faure Gnassingbé, c'est de ne plus demeurer assez vague dans les communiqués, mais d'être un peu plus informatif, et plus précis, parce que "le peuple a besoin de savoir" (c'est une phrase qui revient tout le temps en démocratie aussi).

On prend rapidement quelques exemples : 

1. Le président parle dans ses tweets d'apport de moyens à la disposition de l'état sans dire en termes clairs ce qu'il y a dans ces "moyens et dispositions".

2. Le communiqué du gouverment évoque des patrouilles militaires pour épauler la police et la gendarmerie mais n'apporte pas aux populations l'information suffisante sur ce qui a motivé cette décision. Comment le gouvernement en arrive à décider de faire sortir les militaires des casernes sans pour autant dire si les incendies étaient d'origine criminelle voire préjudiciable à la protection des biens et des personnes comme l'affirme en termes clairs le communiqué.

il est clair que le gouvernement et le Président de la République font montre de beaucoup d'efforts pour jouer leur partition, ou remplir leur part fidèle! Mais les insuffisances sont grandissantes quand il s'agit de fixer la population sur ce qu'il en est réellement, et ce qui motive les décisions que l'on prend à  la place du peuple, surtout quand il s'agit de mettre à contribution l'armée!

Allez, je vais élargir le champ du "on ne nous dit pas tout", (hommage à Anne Roumanoff).

On ne nous dit pas grand chose! Comme quand il a fallu faire partir les Eperviers du Togo d'Angola en 2010, on ne nous a pas suffisamment renseigné sur ce qui soutenait, sous-tendait, ce départ qui nous a fait mériter d'ailleurs une sanction de la CAF. Je me rappelle encore de la phrase du Premier Ministre HOUNGBO : "Ils ne savent pas le grave problème de sécurité qu'il y a là-bas, ils sont encore en danger. Il faut qu'ils reviennent". Sauf que jusqu'à ce jour, personne n'a dit ce qui a mis en danger les éperviers et les éperviers seuls! Remarquez ! Le jour où la sélection togolaise a quitté Cabinda, Le FLEC qui a tiré sur les bus des éperviers a décrété une trève. Et durant toute la CAN, et jusqu'à ce jour, il n'y a plus jamais eu d'attaques de cette rebellion en Angola. En clair, Le Togo était le seul pays visé en Angola, en pleine coupe d'Afrique des Nations. Pourquoi? On ne nous dit rien! Mais quand Faure Gnassingbé va voir Adebayor à Accra pour lui dire "reviens"! ADEBAYOR "revient"! sans nous dire s'il a même eu des garanties de ce qu'il l'a fait démissionner déjà il y a seulement quelques semaines!

AH LE TOGO! Il EST BEAU NOTRE PAYS! PFFFFFF!!!




SILENCE-TOGO, LES MARCHES DE LA REPUBLIQUE BRULENT

D'abord l'information en clair et en simple :
- Incendie d'origine inconnue déclenchée aux environs de 1 heure du matin, embrase tout le bâtiment principal du Grand Marché. Celui que nous connaissons tous, celui où se sont établies les vendeuses de pagnes qui chargent de symbolisme la légende des NANA-BENZ de renommée internationale.

Que disent les témoins dont j'ai pu rencontrer certains ce matin, revenant du marché qui fume encore. Ils sont moto-taxis, ou encore des simples curieux, partis voir de leurs yeux le spectacle de l'autodafé.

-Première constatation
Le responsable à la tête des gendarmes présent sur les lieux aurait parlé d'un fou qui aurait "mis le feu à la baraque". Il a avancé la thèse sans pour autant y apporter des preuves suffisantes. Donc pour le moment, question, origine, il vaut mieux attendre les enquêtes si enquête véritable il y aura.

-Que fait-on pour l'éteindre? 
Là encore, beaucoup d'informations ont fusé de toute part. 

  • Pour commencer, il y a eu Les sapeurs-pompiers de Lomé impuissants : 

Il faut rappeler que ce corps est le parent pauvre de l'armée : Moins de recrutement, moins de formation, moins de moyens logistique

Ces messieurs en sont encore à éteindre un immeuble en feu, avec de l'eau! Pourtant, depuis de trois décennies, les pays développés avaient prouvé à suffisance que la mousse était bien plus efficace. 

Toujours d'après les témoins, et pour ceux qui s'en rappellent, il y a un siège de la TDE (la Togolaise des Eaux) située à moins d'un kilomètre du foyer de l'incendie. Et cette TDE avait pris soin d'installer pour ces sinistres imprévisibles, une bouche d'incendie au sein même du grand marché. Une sorte de Hub  auquel on aurait pu connecter directement une lance-incendie ou une citerne de sapeur-pompier pour se ravitailler en eau. Mais non, c'était trop beau. La bouche d'incendie à l'ouverture, s'est révélée complètement vide, sèche, tarie. Pourtant, paradoxe! de l'eau coulait des robinets de distribution d'eau installés pour les usages domestiques non loin de cette bouche d'incendie. Ce qui veut dire qu'un mécanisme n'a pas été entretenue empêchant la bouche d'incendie de fournir de l'eau. Le Togo et les infrastructures en état de marche, ça fait deux! Faut-il le rappeler.

Parlons à présent de ceux qui sont venus aider les sapeurs pompiers au moral sapé!

  • Il y a eu le camion-citerne de l'ASECNA, qui lui (ô surprise) arrive à produire à partir de sa lance-incendie, de l'eau et de la mousse (mais cela n'a pas suffit, vous vous en doutez).
  • Les camions citernes simples auquel il a fallu adjoindre quand même des groupes électrogènes dépêchés sur place pour permettre un pompage d'eau assez élevé et un débit consistant histoire de transformer les tuyaux de ces véhicules en lance-incendie (mais ça n'a pas suffit).
  • Il y a enfin, les pompiers ghanéens (venus d'Aflao seulement) qui se sont révélés les plus efficaces, d'après les taxi-motos témoins des scènes héroïques de ces derniers dont le camion serait entré dans le bâtiment pour approcher les foyers de flammes.

Je peux citer à la rigueur l'acte de désolation que m'a raconté un curieux. Acte de désolation de jeunes qui jetaient des sachets de "Pure Water" contre les langues de flammes qui dansaient aux fenêtres d'un bâtiment noirci, dont les structures en métaux apparaissent tels des squelettes décharnés. Ce qui, faut-il le rappeler,  participent au risque d'écroulement pourtant évident dans ces cas là.

Le Chef de l'Etat Interpellé

Depuis plusieurs mois, le Président de la République a emboîté le pas à Paul Kagamé du Rwanda, ou encore à Blaise Compaoré du Burkina Faso en tweetant sur les évènements importants de la vie sociopolitique. Il a même avoué (si ce n'est lui) qu'il y avait une équipe de communication derrière son profil tweeter pour entretenir le compte et servir de relais sur ses appréhensions de la chose politique togolaise telle qu'il la gère. La politique ne relève t-elle pas d'ailleurs de la gestion de la cité?

En pleine crise incendiaire au centre ville de Lomé, le profil @FGNASSINGBE a donc fonctionné, sauf que, quand il s'est agit de faire un déplacement sur les lieux du sinistre, le profil a répondu à tous les interlocuteurs que ce n'était pas le moment d'aller faire des discours.

Pourtant les interlocuteurs, dont moi même, avions demandé à @FGNASSINGBE d'y aller pour plusieurs raisons. D'abord parce que tous les Chefs d'Etat feront pareils dans son cas : John Mahama a interrompu sa campagne électorale pour se rendre sur les lieux du building écroulé à Accra en Décembre dernier. Barack Obama a interrompu sa campagne électorale pour se rendre aux côtés des sinistrés de New-York fin 2012! Faure Gnassingbé pouvait interrompre son sommeil ou ses activités nocturnes (il travaillait peut-être encore au bureau) pour se rendre au Grand Marché de Lomé. Le Profil n'a pas répondu à ces propositions et s'est arrêté de fonctionner pendant un moment, faisant un peu la sourde oreille face aux relances incessantes, relances parfois trempées dans du vitriol par certains tweets qui commençaient par faire montre d'impatience, devant l'inaction présidentielle.

En milieu de matinée (aux alentours de neuf heures), un cordon de sécurité a été mis en place sur des artères de Lomé. Je me rendais au bureau quand j'ai aperçu les policiers et autres corps habillés, talkie à la ceinture,  probablement armés, se positionner le long d'un itinéraire conduisant probablement à Adawlato. Ces derniers s'apprêtaient à vider les routes, comme à leur habitude, quand le Président de la République empruntait un itinéraire pour se rendre à un endroit dans la ville de Lomé). Le cordon est resté pendant une trentaine de minutes, puis les policiers sont repartis, sans rien dire, sans piper un seul mot. Le cortège du Président n'était finalement pas passé.

Je me tenais un peu à l'écart avec les taxi-motos, observant la valse-hésitation policière sur la route. Puis nous avons conclu que le Président avait décidé de se rendre au Marché pour rencontrer les victimes mais il s'est ravisé. Et il a raison.

Plusieurs témoignages font état de la colère des femmes du grand marché, évoquant la volonté investie dans le lacrymo-gazage des populations pendant que la seule caserne de Sapeur-Pompiers de Lomé demeure dépourvue de moyens efficaces pour lutter contre un incendie; aboutissant au déplacement  d'un camion de pompier bien plus efficace venant d'une bourgade ghanéenne (Localité d'AFLAO) pour aider à circonscrire le feu. Selon un des taxi-motos avec lesquels je discutais, si les sapeurs pompiers d'Accra eux-mêmes étaient arrivés, le feu aurait été éteint, au vu de ce que la caserne d'Aflao seule a pu faire.

Un autre témoignage a relevé ce lancer de projectile sur un car des sapeurs pompiers, projectile qui a atteint un pompier togolais en pleine figure. Ce dernier aurait eu le visage ensanglanté, provoquant la colère du capitaine du Corps des Pompiers : "Nous sommes ici depuis une heure du matin pour vous aider, voyez comment vous nous remercier" aurait-il proféré, déçu par ce qui les retombées négatives de leurs efforts.

Je ne sais pas ce que la présence du Président de la République aurait changé à cet atmosphère. Il aurait peut-être suscité un peu plus de colère, aurait amené d'autres troubles de circonstances, les gardes présidentiels auraient peut-être fait violence, et la matinée qui vient de s'achever aurait été bien plus noire qu'elle ne l'a été.

Au demeurant, le Président aura eu vent de l'ambiance anti @FGNASSINGBE et se serait donc résigné à ne pas aller présenter ses sympathies aux populations dont les affaires s'élevant probablement à plusieurs millions de francs ont été décimés dans l'incendie. SARKOZY a eu son "Casse toi Pauvre-Con"! Qui sait ce que les actes de colère de gens déçus par l'état tel qu'il est géré, aurait poussé notre jeune Président à dire ou à faire.

Qu'à cela ne tienne, Le Président pourra jauger encore ici sa popularité. S'il a pu essayer de se déplacer vers un lieu sinistré mais s'est ravisé à cause de conditions sécuritaires non garanties probablement pour lui, il aura à l'analyse compris, qu'entre lui et les femmes du grand marché (et non celles de la conventions femmes pour unir) le je t'aime-moi non plus n'a plus droit de cité.

De tout ça que nous reste t-il?

D'abord il nous reste à ne pas tout mettre sur l'état. Une certaine intuition me pousse personnellement à plaindre plutôt Faure Gnassingbé et son gouvernement. La raison est simple. Deux Grand-Marchés incendiés dans deux grandes villes en deux jours éliminent de facto le fait du hasard. Même si ce dernier est parfois poète, il ne se répand pas non plus en flammes deux fois pour le même type d'endroit. 
Mais alors, le mal est fait. Comme disait Alan Paton dans "pleure, ô pays bien aimé", à chaque fois que l'homme voit venir l'orage, il craint pour sa maison. Mais après l'orage, le chagrin doit être lavé, car il ne peut pas avoir peur non plus de voir rebâtir sa maison. (en tout cas de mieux la bâtir).

A la rigueur, On sait déjà qu'on n'a pas prévu dans les 789 milliards de dépense pour 2013, ce cas de force majeur. Mais indemniser les commerçantes et commerçants désemparés est un bon point pour l'homme qui veut construire un nouveau "UNIR". Il parait que les femmes de Convention des FEMMES POUR UNIR ont levé des fonds à la fameuse soirée des danseuses-paillettes brésiliennes? Ils viennent d'avoir de quoi les dépenser avec leurs congénères en pleurs devant le drame qui a calciné sous leurs yeux, leurs vies.

Et s'il est vrai que nous avons de bons services de renseignements, qu'ils délaissent un peu ces coups d'état qui n'arrivent jamais pour rechercher ceux qui brûlent les marchés de la république. Quand la case de nos voisins brûlent déjà par deux fois, qui sait quelle case brûlera prochainement a dit un jour un sage dont bizarrement, je n'arrive plus à me rappeler le nom...

Déjà, un tweet annonce que le Président a reçu des femmes revendeuses du Grand marchés dont Mme CREPPY, connue comme l'une des tenantes de la légende des NANA-BENZ. Cela augure peut-être d'une fin bienheureuse? 

samedi 5 janvier 2013

Les Voeux du nouvel an du Président de la République - Un discours à tort ou à raison

Pour cette année 2013, le scribe ou nègre ou auteur de discours du Président Faure Gnassingbé, s'est surpassé. en 2011, le Président avait fait Cinq minutes (ça sent la paresse chez son auteur). Cette année, il s'est étendu un peu sur les sujets mais là encore, beaucoup de non-dits sont restés suspendus en l'air. 

Analysons rapidement quelques pans du discours présidentiel.

Le Président a dit :

1. « il y a quelques mois, dans la feuille de route que j’ai assignée au Gouvernement, nous sommes désormais guidés par une dynamique nouvelle qui vise à faire de chaque Togolais, l’artisan d’une nouvelle gouvernance, fondée sur l’inclusion politique, économique et sociale et la rigueur dans la gestion de la chose publique »

Il restait à nous dire quand même un peu pourquoi le Premier Ministre Togolais d'alors, Gilbert HOUNGBO a démissionné du jour au lendemain? L'homme à ce qu'on sache, ne souffrait pas d'impopularité grandissante, n'avait rien à se reprocher aux yeux du peuple, à part peut-être une jolie maison un peu trop voyante en pleine campagne, poussant à s'interroger sur l'origine des deniers qui ont servi à sa construction. Mais les jolies maisons appartenant aux hommes d'état ne se comptent plus au Togo! et les interrogations sur l'origine des fonds qui ont financé leurs constructions ne restent plus qu'à l'étape d'interrogations! 

Mais alors, le Premier Ministre démissionne sans préavis, et on décide d'insuffler une nouvelle dynamique. Sauf que côté dynamique, on a vu la lenteur que prennent certains dossiers chers aux yeux des togolais à qui ces vœux sont adressés. L'exemple le plus probant est le statut de la fonction publique feinté par le gouvernement jusqu'en fin d'année où le budget 2013 a été adopté. Formidable dribble gouvernemental qui fait des fonctionnaires les poussins de l'état qui ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés en 2013.

2."Pour la première fois depuis des décennies, nous avons enregistré sur trois années consécutives, un taux de croissance économique en hausse constante. Si nous faisons preuve de persévérance et de ténacité, si nous accélérons le rythme des grandes réformes que nous avons engagées, nous serons en mesure de réaliser des succès encore plus éclatants. C’est pourquoi je voudrais ce soir me tourner avec vous vers l’avenir, que nous devons construire ensemble"

J'ai juste un problème avec les succès éclatants déjà réalisés (taux de croissance de 5%) et le succès encore plus éclatant à venir dont parle Son excellence Essozimna. Les Togolais n'ont pas l'air d'avoir eu un succès économique éclatant si ce n'est le chiffre de 5% écrit et prononcé à tout va, sans réel impact sur la vie des citoyens. L'éclat du succès a un goût amer.

D'abord, la croissance est calculé sur la base du PIB, l'indicateur économique qui montre la richesse créée à l'intérieur du pays par les nationaux et les étrangers. Si 5% de richesse supplémentaire ont été créés en 2012, par où passe t-elle pendant que les employés de l'état crient famine, que les enseignants s'embourbent dans des grèves, etc. Il faut que le Président l'explique.

Dans la suite du texte, le président affirme d'ailleurs que le dialogue social a repris tous ses droits. Ce qui est vrai. Mais il a oublié d'ajouter qu'il n'a pourtant pas fourni de résultats appréciables. 

Le Togo a eu une croissance de 5% et les togolais ont eu une croissance individuelle de zéro pour cent dans leur bourse. Sauf ceux qui vivent autour du Président dans "la caisse". Plus de voitures, plus de villas, plus de voyages! ça c'est de la croissance!

Leurs chiens iront aboyer pendant que la caravane des togolais sans croissance, passera.

Que le président s'ouvre plus aux Togolais en 2013, qu'il parle à la presse et qu'il réponde aux questions essentielles et urgentes de l'heure, au lieu de s'abriter derrière la croissance et la volonté impérieuse ainsi qu'il le dit, d'organiser des élections irréprochables. L'opposition qu'il subit est en mal de stratégie, elle s'en va chaque samedi que Dieu fait, dévaloriser la contestation de la rue par ces marches multiples; de plus en plus stériles et de moins en moins populeuse. De loin, le camp du Président sent venir la victoire aux prochaines élections. Il s'y prépare. 

Mais quand il s'agira de demander en début d'année la bénédiction de Dieu pour continuer son mandat à la tête des togolais sans croissance, qu'il s'asseye, et qu'il parle avec son cœur et non avec discours préparé; ou qu'il rencontre des journalistes sélectionnés dans toutes les sensibilités que hélas, la presse togolaise s'est elle-même créée. Cela répond d'un plus grand respect au peuple qu'il gouverne d'être sincère par devant les hommes et femmes qui la compose; mieux que d'aligner des mots dans un discours où on a un mal fou à se reconnaître.