vendredi 19 juillet 2013

Campagnes électorales? A qui pensez-vous que cela profite?



C'est une évidence, des t-shirts  gratuits pour habiller les habitants de nos villes et campagnes, des cahiers et des livres (même pour des élèves déjà en vacances) des tournois de football, les partis puissants et riches subventionnant du riz (souvenez-vous du riz Faure 2010 à 2010 F) ou même partager à la volée de l'eau minérale en sachet "UNIR" (le zèle est poussé à un point inégalé).

Quelle est l'idée qui sous-tend ces donations? Il est clair que ce n'est pas gratuit. Au contraire, un parti qui donne à manger et à s'habiller compte sur la faim, et le besoin vestimentaire des populations pour le soutenir une fois devant les urnes. C'est le vaste et inévitable coup de pub, charme et séduction qui est réalisé à l'approche des élections. Donner beaucoup pour récupérer des sièges de députés valables sur cinq ans avec toutes les options et avantages qui caractérisent ce rang de parlementaire. Si cela ne s'appelle pas malhonnêteté, comment voudriez-vous bien le désigner...



Revoyons d'ailleurs la logique autrement : 
Un parti offre des t-shirts et des subventions alimentaires aux populations. Ces bénéficiaires lui donnent par les urnes, le pouvoir de ne plus leur offrir les mêmes t-shirts et aliments gratuits, une fois l'objectif électoral atteint. Sinon, pourquoi on n'a plus eu de riz Faure 2010 à 2010 F une fois la présidentielle finie et le président élu? Et pourquoi n'aurons nous plus d'eau minérale en sachet UNIR une fois que les législatives 2013 entrent dans l'histoire? Et pourtant UNIR continuera d'exister. Sachets d'eau et sacs de riz n'étaient là que pour appâter les électeurs; ceux-ci ayant bouffé l'appât, ils ont plutôt l'air bien hameçonnés jusqu'à la fin de la législature, le moment où on va leur trouver un nouveau produit pour les re-appâter à nouveau.


Ce n'est d'ailleurs pas une mince affaire, puisque du côté de l'opposition où les t-shirts sont moins prolifiques (parti d'opposition=parti pas très riche), il y eut un temps où les gadgets de l'UFC (Présidentielle de 2003) étaient vendus et pas qu'à des prix modiques pour le militant de base; il fallait l'acheter pour soutenir le parti d'opposition qui faisait la pluie et le beau temps. En ce moment-là, en considérant que le parti s'enrichissait en temps d'élections, engrangeant des bénéfices en même temps que des sièges à l'Assemblée, une question fouette l'esprit et troue le papier : Que fait-on de l'argent gagné?


La chose électorale telle que inculquée dans nos moeurs de très très petit pays très très pauvres et très très endetté font de ces périodes de campagne, le seul moment où il faut chercher à "narines que tu veux", la bouffée d'oxygène nécessaire. Et une fois la campagne terminée, désillusions et déceptions s'entremêlent pour nous lester vers la réalité de l'enfer qui n'a pas été pavé des bonnes intentions des candidats.


Entre Campagnes de Partis riches et de Partis politiques pas riches, Dieu reconnaîtra les siens...



Aujourd'hui, nombreux sont les candidats qui promettent eau et électricité à moindre coût... seulement, personne ne leur demande comment pensent-ils y arriver une fois élus... Peut-être nous abstenons-nous de le leur demander parce qu'on connaît la réponse : "J'allais faire... mais c'est parce que les caisses de l'état sont vides que je n'ai pas pu faire".


samedi 13 juillet 2013

CST-TOGO entre CAMPAGNE ELECTORALE et MANIFESTATION ANTI-REGIME

Battre les pavés est devenue une seconde nature chez les militants de l'ANC. C'est une assertion acceptée par tous et le court des évènements tant à leur paver la route de l'enfer électoral, de bonnes intentions, voire même de bons avantages.

Nous sommes Samedi, jour de manifestation pour l'ANC et le reste du Collectif Sauvons le Togo. Comme à leur habitude, les nuées oranges couvrent déjà avec force bruitage et slogans, le rond point circulaire du Boulevard du 13 janvier, en mouvement vers la plage, point d'ancrage de la masse manifestante. Pourtant, en ce Samedi 13 Juillet, à douze jours des élections législatives, un paramètre a changé : il ne s'agit plus d'arpenter le macadam pour manifester contre le régime actuel... mais bien de battre campagne pour le Collectif Sauvons le Togo.

Aujourd'hui, en observant la foule de manifestant, quoique légèrement moins importante que d'habitude, à cause de l'absence des leaders (en campagne dans le Nord du pays), je me suis demandé si finalement ces ANCistes et autre CSTistes ne sont pas passés maître dans l'art d'animer les rues de Lomé pour atteindre leurs objectifs politiques. Ces militants et autres sympathisants sont rompus aux marches, à leur sécurisation, aux mesures à prendre quand pleuvent quelques bonbonnes de gaz, à tel enseigne, qu'ils semblent être nés dedans.

La preuve est l'ambiance bonne enfant qui plane sur les relations sécurité-CST et policiers. On a aujourd'hui poussé la pacification des manifestations du CST jusqu'à leur sécurisation par la police et la gendarmerie togolaise.

Finalement, n'avoir que trop marché a été un bon entraînement pour faire une meilleure campagne, rallier ceux qui hésitent à la cause des partis membre du Collectif, et apprendre à communiquer cette fièvre d'activisme politique aux abstentionnistes. Les sympathisants CST chantent des airs à la gloire de leurs leaders et scandent des slogans peu vertueux à l'endroit du régime en place, ils dansent, ils jouent des percussions, le long de leur itinéraire de manifestation. Ils font passer les meetings de campagne des autres partis de l'opposition, pour des cérémonies de requiem.

Si d'aucuns pensent que le Grand Lomé fait partie des circonscriptions facilement acquises à la liste CST, d'autres comme moi pourraient imaginer que la force de la meilleure campagne électorale a été puisée dans ces longues séances de marches hebdomadaires dans les rues de Lomé. Ces CSTistes sont déjà aguerris et ne font que répéter la pièce de théâtre qu'ils ont longtemps joué.


En fin de compte, je me demande si pour ces hommes et femmes qui vocifèrent moult phrases de soutien à Jean Pierre Fabre et à ses colistiers, la ligne de frontière entre manifester et battre campagne, n'est pas que pure abstraction. Et que pourtant, cela n'attire qu'attention et bonnes intentions pour leur parti, à quelques encablures de l'"élection day" du 25 Juillet prochain.