dimanche 24 juillet 2011

ce message a été publié sur le groupe facebook secret : "Si toi aussi tu peux" et m'a valu les foudres d'une inquisition composée pourtant d'amis, qui ne voulaient rien entendre. Je l'ai donc supprimé sur le groupe, mais pour le laisser à la postérité et ne jamais oublier que ce sont ces mots pourtant non vitriolés qui ont fait secréter à mes amis une quantité consistante de bile, je le republie ici. lol!


Il a été remarqué une certaine tendance de certains nouveaux arrivants dans ce groupe, à chercher irrémédiablement le lien, "signaler un abus". Au gré de vous décevoir, vous n'en trouverez point ici chez nous. Et pour la simple raison que vous n'avez pas voulu vous taper tout le contrat d'utilisation de facebook comme moi. hélas, une clause du contrat auquel vous avez si bien souscrit en cliquant sur j'accepte le jour de votre inscription sur ce site, vous rappelle que quand vous êtes ajouté dans un groupe secret, il vous est impossible de signaler un abus, dû au fait que vous êtes responsables de votre existence dans le groupe. En ce moment là, bien évidemment si quelqu'un a été choqué par quelqu'image que ce soit ici, qu'il prenne ses clics (de souris) et ses clacs (de clavier) et qu'il quitte gentiment sur le lien quitter le groupe qui se trouve dans la colonne de droite. Cela ne vous coutera rien, et cela vous soulage de vos maux de cul coincé (oups pardon).

Sinon, si vous voulez rester, alors, attendez vous à tout. Ici c'est du no limit, la censure n'a pas droit de citer, il s'agit en termes clairs de vous lâcher, exprimez vous sur tout, ouvrez vos pensées afficher les photos les plus sordides, et les plus hard. Prévenez quand même de la dureté de l'image, avec la phrase, Si Toi Aussi Tu Peux... avant de la lancer pour que le premier morveux s'en mouche tout de suite après.

Partant du fait que tout homme a le droit de voyager sur l'océan de sa pensée comme l'a dit Isaac Newton, je vous autorise à tout, sauf à rien, une fois que vous pouvez vous en réclamer! et mettez à jour ce que vous avez toujours voulu penser tout bas.

Mais surtout et surtout, quand vous inviterez vos amis, assurez vous qu'ils ont l'esprit aussi ouverts que vous, ou faites les grandir en les traumatisant tout de suite au départ et en leur montrant la porte de sortie (le lien "quitter le groupe).

LE STATP est à partir de maintenant une secte. La secte de ceux qui veulent de temps en temps, entre les cortèges de difficultés de nos vies respectives, laisser échapper quelques confuses paroles, afficher quelques images qu'ils ne pourront jamais montrer dans d'autres lieux où par décorum et par bienséance, on se met au même diapason que les personnes carrées et coincées. Cela nous soulage de crier tout haut notre animalité de temps en temps, cela nous décharge.

Ici la loi du pousse-fort. Plus on pousse, plus il en sort.

Je vous remercie, et encore une fois, bienvenue, à toutes et à tous
Vence Eekay Adzimahe

mercredi 20 juillet 2011

Tu Ne Jugeras Point… L’orientation sexuelle de ton prochain.


Nota Bene : Par acquis de conscience, j’ai voulu taguer le nom d’une amie à moi sur cet article. Mais vous ne la jugerez point, ou ne jugerez point son orientation sexuelle car elle n’est pas ce que les autres lecteurs de cet article seraient amener à penser. A l’époque où je fis sa connaissance, elle aimait déjà de tout son cœur un homme ; en bonne assistante sociale et en bonne démocrate, elle a soutenu devant moi le choix et la liberté de tout un chacun de choisir sa sexualité. Et d’aussi loin que je m’en rappelle, je ne l’ai pas écouté, préférant me répandre en propos ségrégationnistes sur les homosexuels. Aujourd’hui je me répands plutôt en repentances et lui prie d’accepter cette pénitence écrite que je lui dédie.

En matière d’orientation sexuelle, je suis comme ce qu’en pense la loi évolutive des pays développés ; je suis pour la liberté de choisir son orientation sexuelle. Mais cela, je ne le suis que depuis moins de 15 jours. Et pour avoir changé d’opinion sur le sujet, il m’est venu à l’idée d’écrire cet article modeste pour répandre ma bonne nouvelle ou faire ce qu’on appelle dans la culture anglo-saxonne, « To Tell Our Part Of The Story ».
Que les uns et les autres (ceux qui auront le temps de parcourir ces phrases) ne s’en émeuvent point. Je ne suis pas devenu gay, et encore moins bisexuels. Non, je suis encore un aficionados confirmé de la chose hétérosexuelle. Ce que je suis devenu par contre, c’est un homme à l’esprit ouvert. Aujourd’hui plus que jamais, la bonne sainte bible conservatrice des valeurs carrées du bien et du mal fait opposition à cette union d’amour pour le pire et le meilleur, entre deux mêmes sexes. Cela est puni, sévèrement réprimandé, dans l’ancien testament ; cela le serait même dans le nouveau testament, quoique le Christ, brillant orateur de l’époque, n’en ai pas nommément fait cas. Pour moi-même justifier mon opposition à la chose gay, j’ai souvent argué le fait qu’il était incroyable, impensable, avec tous les avantages fessiers présentés par les femmes africaines, qu’un homme de race noire aille pénétrer de son phallus l’entrée anale d’un autre. En bon élève-ingénieur de Technologies de l’Avenir, j’ai également, pour appuyer mon opinion, montré que tous nos connecteurs mâles ne pouvaient pas s’imbriquer ou s’interpénétrer pour une quelconque jonction filaire : un connecteur réseau mâle (un RJ45) doit rentrer dans un port réseau ethernet (donc femelle), le connecteur BNC (connecteur au bout d’un câble coaxial d’antenne de télévision) doit être enficher dans un port femelle derrière la télé, comme les barrettes de mémoire volatiles (mémoires RAM) entrant dans des bancs mémoires (matérialisées par des fentes sur une carte mère d’ordinateur), etc. Les mêmes exemples se retrouvent dans tous les domaines d’application électromécaniques : comme les engrenages de moteurs ou même une prise de courant devant recevoir un câble A/C avec un bout mâle. A chaque connexion, il a toujours fallu mettre en place un connecteur mâle et un port femelle pour que jonction il y ait. Ce qui transporté sur le plan humain réfute en bloc toute idée allant dans le sens d’une union de deux partenaires du même sexe. La nature des choses elle-même s’y oppose depuis ces fameux temps immémoriaux, voire bibliques que nous aimons si bien invoquer pour des démonstrations de ce genre.

La nature des choses, ou la nature elle-même. Car parlons-en, la nature elle-même arrive de temps en temps à nous présenter de drôles de signes d’homosexualité, voire même d’hermaphrodisme : Les grands dauphins, les orques, les requins-gris, les lamantins, les phoques, constituent les espèces du règne animal qui n’ont que trop souvent des compagnons du même sexe. Les pingouins ont ceci de particulier qu’ils laissent leurs femelles aller chasser pendant que leurs mâles couvent les œufs ; Les plantes monoïques encore dites, hermaphrodites, portent sur la même fleur, le pistil (organe femelle) et les étamines (organes mâles), une caractéristique que l’on retrouve aussi bien chez les angiospermes (ovaires internes) que chez les gymnospermes (ovaires nus).

Mais alors, chez les hommes ! les grands hommes. L’histoire retiendra pour l’exemple le plus probant, Alexandre le Grand, seul conquérant qui n’aura perdu aucune bataille de conquête durant tout son règne (son royaume s’est étendu de la méditerranée, couvrant sa Grèce antique natale jusqu’aux frontières de l’Indukush en Asie) et qui, comme l’ont montré tous les documents historiques, fut homosexuel et eu un mal fou à s’investir dans les relations charnelles avec son impératrice qui avait pourtant un charme et une beauté à vous couper le souffle. Il a préféré consacrer son énergie sexuelle dans une relation amoureuse tacite (car acceptée en silence par tous ses généraux) avec un officier de sa propre garde, qui disait-on faisait preuve d’un charme masculin sans égal.

Le mathématicien anglais qui perça le code Enigma, code à 150 millions de combinaisons possibles, donc pratiquement inviolable, utilisé pour coordonner les actions militaires de l’armée allemande en pleine guerre 39-45 était aussi gay. Le jour de la triste découverte, il perdit sa chaire à l’université, et se suicida quelques temps après.

L’érection facile des barrières que nous mettons entre nous hétéro et les homos prend un coup quand on se rend compte finalement que : si gay qu’ils soient, si lesbiennes qu’elles soient, ils ou elles sont ce que nous sommes. On se pose une myriade de questions, on les traite de tous les noms, puis on continue par les apprécier pour ce qu’ils sont outre leur homosexualité. Mais c’est surtout quand on franchit ces barrières pour les entendre vous parler du phénomène et de ce qui font d’eux ce qu’ils sont sexuellement, qu’on atteint l’illumination que j’ai eue, et que je cherche en vain de matérialiser en mes propres mots sur cette page.
Depuis 15 jours, disais-je ? oui, depuis 15 jours j’ai écouté au moins deux personnes gays, j’ai discuté, j’ai raisonné, j’ai évalué psychologiquement, j’ai fait des analyses, des antithèses et des contre-pied. Depuis 15 jours, j’ai compris. Point n’est besoin de vous justifier ce qui les amène à aimer un être du même sexe qu’eux : déception amoureuse, enfance difficile, un père qui battait sa mère, une mère qui trompait son père, femmes insatisfaites sexuellement et frustrées après des rapports sexuels inachevés etc. Parce que bien au-delà de ces raisons, ô combien compréhensibles, il y a la grande majorité de ceux qui se sont retrouvés gay ou lesbiennes parce qu’ils l’avaient dans la peau depuis leur naissance. Ils sont nés hommes, mais se sentent mieux en vêtements féminins ; Elles sont nées femmes mais se sentent mieux en vêtements pour hommes. Le nombre incalculables de femmes qui jouent aujourd’hui en ligue professionnelle de football, de basket-ball, sports hautement misogynes en d’autres temps, suffisent pour nous montrer en toile de fond, combien de femmes se sentent hommes parce qu’elles ne le sont que trop au bout du compte. La rumeur générale ou au demeurant, la légende, veut que ces femmes footballeuses soient dans la plupart des cas des lesbiennes ! eh bien soit ! elles sont déjà dans leurs rôles d’hommes. Et pour bien des cas, les exemples légions le montrent : ils ont rarement choisi d’être gays ou lesbiennes. C’est un choix qui visiblement s’est imposé à eux.

Pour finir, je vous conseille de visionner, quand vous aurez le temps et l’occasion, le film : I pronounce you Chuck and Larry. Une histoire formidable, une comédie à l’américaine qui vous donne une autre image de l’homosexualité et de son caractère très humain. Une des phrases du film : « Ils nous ont montré que nos choix amoureux importent peu ; on peut être hétérosexuel, homosexuel, bisexuel, asexuel, trisexuel, quadrisexuel, transexuel, omnisexuel, ou ce truc où la fille vous noue un bout de ficelle au cou et vous pisse dessus. Ça n’a absolument rien à voir avec ce qu’on est humainement » ; ou bien comme je l’ai dit à un des homos avec qui j’ai échangé (que des propos, lol !), il faut laisser chacun vivre sa sexualité, librement et démocratiquement même. Cette sorte de démocratie du sexe, où la liberté sexuelle d’un couple n’empiète pas sur celle d’un autre.
Vence Eekay Adzimahé
Elève-Ingénieur Réseaux Télécoms
Blog : adzimawhite.blogspot.com

Vence au restaurant LA CAPITALE : The Adoufouli Report


Adoufouli : mot mina aux relents quelque peu péjoratifs, désignant ce drôle de fait dont tout humain normalement constitué aime à profiter : Etre invité pour manger et boire aux frais de l’“inviteur”. Il est clair que quand on en a l’occasion,  il faut s’estimer heureux d’en bénéficier.

Le restaurant La Capitale c’est donc d’après mon expérience d’hier Jeudi, de l’air, du sable blanc, un ciel ouvert, du bon vent, et le menu du jour. Ces cinq groupes de mots qui vous changent votre journée ; et pour cause ! Ceux qui vous reçoivent sont de jeunes jumeaux fringants, dynamiques (cela va de soi), rieurs, et parfois un tantinet taquins avec leurs connaissances. Ce sont, vous en conviendrez avec moi, ces petites douceurs et ces légers pics qui tranchent formidablement avec les boniments lassants et rébarbatifs, des lieux de restauration où nous déjeunons dans le silence ; et où le décorum de la haute société vous donne l’impression que même le léger rire ou la moindre exclamation pourrait vous être facturé. Non, Giani et Giana, qui ont pour le moment changé de patronyme, s’affublant à raison du nom de leur restaurant-car-wash (sur facebook : La Capitale Gita) vous décoincent à votre arrivée. Ils suintent (à l’image d’un très prochain méchoui en projet à La Capitale) d’hospitalité gravée en bons togolais qu’ils sont, dans leurs gênes identiques. Ils vous font asseoir et environnent votre table d’hôte, d’attentions délicates, avec du personnel tout de suite aux petits soins. Au point où vous en êtes, l’éternelle et incontournable phrase : « Que prenez-vous comme boisson » ? prononcée par le maitre d’hôtel vous fait de l’effet. Attention à ne pas opposer à la question une réponse vague dans le genre : « une sucrerie » ou « un soda sucré » ou « tout ce que vous voulez du moment que c’est sucré ». Giana, grand connaisseur de la chose buvable devant l’éternel vous incitera à écouter votre palais avec précision, à cause des différents effets que produira tel soda, ou telle autre boisson sur vous-même, côté physique et morale. Question de bien-être, me diriez-vous ? Et vous aurez raison, puisque c’est le credo de la maison La Capitale : « Votre bien-être est notre souci ».


Vient ensuite ce qui constitue le point d’orgue de votre heure de gloire à la Capitale, les acteurs principaux de votre prochaine absorption intestinale : les plats du jour. Assis à côté de nouveaux amis d’enfance que je me suis fait tout de suite, à cause de l’ambiance de jumelage qui s’est imposé à moi (eh oui, fréquenter les jumeaux peut-être un bonheur contagieux), j’ai assisté à l’arrivée des divers plats dont Giani et Giana ont soulevé les couvercles, à la manière d’un prélat en pleine sainte cène. C’est en ce moment-là que mes cinq sens au complet se sont mis à fonctionner de concert. L’appétit s’aiguise et une impulsion électrique provenant de mon cerveau interprète les informations captées par ma vision et mon odorat : Type de plat présenté, type d’odeur reniflé. Pour les adeptes des « une pierre deux coups », ne pas chercher à visionner et à renifler les serveuses, quoique l’adjectif « appétissantes  » leur aille tout aussi bien que les plats découverts. Tenez-vous au menu matérialisé dans le plat, c’est déjà un bien grand bonheur.



En bon petit-fils de paysan, j’ai jeté mon dévolu avec une certaine volupté sur du Akpan et du poulet, garni de tomates et d’oignons qui ont laissé pour bien longtemps au cours du reste de la journée, des empreintes gastronomiques indélébiles sur mes papilles gustatives. Il serait d’ailleurs légitime de rappeler que le poulet dont j’héritai dans mon assiette, est l’un des rares poulets de restaurant qui n’ait pas fait le chemin à pied depuis le poulailler jusqu’à l’abattoir. Chair tendre, moelleuse, soyeuse, sans aucune compétition dans les jambes. Le poulet de la capitale a de quoi vous rappeler quand vous enfoncez vos dents dans sa chair, que vous êtes bien en haut dans la chaîne alimentaire.



A la fin du déjeuner, ô surprise, c’est Giani qui nous révèle ses talents de grand connaisseur de vins mousseux. C’est probablement de loin, le rare restaurateur que j’ai entendu expliquer magistralement que le dessert très fruitier et donc très nourrissant servi en fin de repas dans son restaurant pouvait être plongé, en tout cas pour ce qui est des bananes, dans une des coupes oblongues encore pleines de vin pour les laisser macérer. On se rapproche alors dangereusement (ou non pour certains) de la Sangria. Remarquez, cela devait être son côté espagnol, si jamais il en avait eu. Mais encore,  sait-on jamais, quand on est jumeau, on partage de drôles de talent de bon cuveur, avec son autre frère. 

Il y avait deux jeunes femmes à table, flanquées de leurs accompagnateurs qui m’ont tous été absolument sympathiques. Deux jeunes femmes ? Que dis-je ? Deux ravissantes sœurs jumelles (qui a dit que les jumeaux n’étaient pas connectés entre eux), et leurs accompagnateurs mâles, à leurs aspects plaisants, détendus, rieurs, et sans prétentions, ont été la preuve palpable que je n’étais pas le seul sur lequel, la magie LA CAPITALE GITA avait opéré.

Enfin, dois-je rappeler qu’on arrive au restaurant La Capitale sans savoir qu’on y est arrivé et on en repart de la même manière. L’un des avantages du déjeuner en plein air et  à ciel ouvert est cette abstraction totale qui a été faite d’une quelconque porte d’entrée, l’espace aéré dans lequel vous vous installez et l’hospitalité du tandem Giani-Giana (ou l’inverse, lol !) qui vous conduit à sceller un certain pacte avec les lieux. 

Un artiste togolais, grand rappeur devant l’éternel m’a confié alors que je me préparais à quitter les lieux, qu’il était sensible aux charmes de la sélection musicale jazz & blues du restaurant. Le genre musical diffusé sortant quelque peu du registre dans lequel il a toujours évolué dans sa carrière, je me suis demandé un tant soit peu, s’il ne s’intéressait pas plutôt au jeune disc-jockey, qui était soi-dit en passant une jeune femme dont la beauté, en fonction du nombre de longues, très longues années qui lui reste à vivre, est déjà sans mélange et sans fin. C’est au jugé, tout le mal qu’on pourrait d’ailleurs lui souhaiter.


lundi 4 juillet 2011

Mettre de l’eau dans son vin : Dosage et Prescriptions

Pour ceux qui de loin, sont comme ma modeste personne, des aficionados du vin, ils auront vomis l’expression : « Mettre de l’eau dans son vin ». Et sur ce plan, nous nous comprenons entre amateur de bon vin : Y mettre de l’eau est un véritable gâchis ; il ne faut pas gaspiller le vin. Mais si « Couper son vin » en dénature incontestablement le goût pour les connaisseurs, cela a l'avantage pour les autres de le rendre moins alcoolisé et d'en diminuer le corps, la cuisse, la générosité, etc. Cette atténuation des effets ou des qualités du vin par l'eau se retrouve dans le sens figuré de cette expression qui est ancienne puisqu'on en trouve une forme dès le milieu du XVIe siècle. Et son sens a aussi évolué car, aujourd'hui, elle s'applique principalement aux exigences ou aux prétentions. Déjà en 1636, un certain Fleury de Bellingen en donnait la signification : « modérer ses passions comme la chaleur excessive du vin est tempérée par le mélange de l'eau ».

C’est bien de Prétentions et d’exigences qu’il est question depuis une semaine au Togo. Les prétentions et les exigences qui sont le leitmotiv d’éternels arpenteurs du macadam du jeudi et du samedi, qui comme Sysiphe roulent indéfiniment un rocher jusqu’au sommet de la colline . C’est également Prétentions et exigences que l’on retrouve dans la plateforme revendicative du MEET, le Mouvement pour l’Epanouissement de l’Etudiant Togolais, un syndicat estudiantin qui a fait de l’amélioration des conditions de vie des apprenants de l’Université, son combat. 

Un combat légitime face à des adversaires ô combien coriaces. Ils ont une certaine compétition politique dans les jambes, ils savent ruser et convaincre en portant la loi de leur côté ; Pire encore ils savent quand mater ceux qui ne sont pas contents et justifier ensuite leur tabassage en règle par la loi. Trop de fois, ce spectre de la loi (sorte de démocratie du plus fort qui est la meilleure) a été brandi pour mater à coups de gaz lacrymogène et de matraques la masse populaire aigrie et soulevée. Une machine infernale qui fonctionnait. Ses engrenages qui semblaient si bien huilées s’ensablèrent pourtant le jour où elle rencontra le MEET ; La rencontre qui changea définitivement la face du débat politique gouvernement-population.  Sinon comment expliquer que pour la première fois dans l’histoire du Togo, le gouvernement lui-même fasse diligence et foule au pied l’autorité du Président de l’Université pour rétablir dans ses droits, l’étudiant abusivement exclu. Exclu pour avoir osé ouvrir la bouche et porter une critique acerbe sur la gestion de l’université ; exclu pour avoir au nom du principe démocratique, dénoncé le malaise, le marasme, le malaise-marasme qui environne les universités du Togo. Comment expliquer que le gouvernement lui-même ait pu s’adonner au donnant-donnant politique, demandant aux étudiants de faire machine arrière pour qu’ils en fassent autant de leur côté ? Surseoir la marche côté étudiant contre le retour du Président du MEET et la mise en place d’un cadre de dialogue MEET-Gouvernement.
La réponse se trouve immanquablement dans la contestation telle qu’elle a été gérée du côté des étudiants du MEET. Car qu’on se le rappelle, leur foi a soulevé des montagnes de négociation, ils sont passés sur des chemins où leurs aînés ont blanchi sous le harnais, en invoquant moult marches et prières inutiles. 

Le concret, l’ouverture politique en temps opportun, la fermeté en temps voulu, voilà la politique telle qu’elle doit être menée dans ce Togo. Au demeurant, le gouvernement et le MEET auront montré une certaine maturité politique dont certains ont manqué pendant plus de quinze ans sur la terre de nos aïeux. Celle qui définit la négociation politique comme la table où on accepte de perdre un peu de chaque côté. N’en déplaise à ceux qui ont voulu charger de symbolisme, cette simple histoire de revendications estudiantines qui n’en demandait pas tant. On nous a prédit des marches estudiantines vers la présidence ; d’autres ont promis de marcher sur la présidence, avec des étudiants qui ne leur ont rien demandé.
Aujourd’hui plus que jamais, le peuple togolais tout entier s’en affranchira. Marcher pour marcher ne paye pas. Prévoir de marcher en ayant posé des préalables et des dispositions pour un cadre de dialogue ouvert paye. Les étudiants ont montré le chemin. Ils ont donné la leçon du dosage exact du vin politique qui jouxte le débat dans la cité. Quand faudra-t-il mettre de l’eau et quand devrait-on tirer du vin aigre et acéré de derrière les fagots (vin pur) ? D’ici là, la leçon vaudra encore un fromage. Les corbeaux seront ceux qui n’ont rien compris pendant que les renards, eux, prolifèrent !

Vence Eekay Adzimahe
Elève-Ingénieur Réseaux Télécoms
04.07.11