C'est
à Emile Zola qu'on doit "J'ACCUSE"; un article tenant lieu de lettre
ouverte écrite à l'endroit du Président Français Félix Faure. Nous étions en
1898, un officier français d'origine juive, Alfred Dreyfus est embastillé
depuis 4 ans déjà pour avoir livré des documents secrets à un attaché militaire
Allemand en poste en France. C'est une affabulation dont les irrégularités
mises au grand jour, motivèrent Zola à prendre fait et cause par voie de presse
pour l'officier injustement condamné.
«
J'accuse...! », l’article d’Émile Zola, au travers de son engagement et en
raison des résultats obtenus, représente ainsi le symbole de l'éloquence
oratoire et du pouvoir de la presse mis au service de la défense d'un homme et
de la vérité. (Voir l'article sur http://fr.wikipedia.org/wiki/J'accuse%E2%80%A6!).
Les
accusations des responsables togolais de la sécurité est tout aussi digne d’un « J’ACCUSE »
où les noms d’exécutants de basse besogne sont cités en clair pour situer les
responsabilités des incendies des marchés de la mi-janvier.
Le
Togo s'est embrasé à des points précis de son territoire, au cours de la
deuxième semaine de ce mois finissant; la plupart des foyers d'incendies sont
des marchés où provisions, produits, articles de vente et argent ont brûlé dans
des autodafés assez spectaculaires. Des langues de feu mêlées aux fumées nées
d'objets de toutes valeurs, consumant devant leurs propriétaires dont les
espoirs partaient parallèlement en fumée.
Il
y a eu le lot des pleurs, des cris de détresse, les mots de consolations des
acteurs politiques qui ne pourront combler les pertes subies; et in fine, il y
a eu les enquêtes.
A
partir de ce moment, l'attente des résultats est à double tranchant :
Il
y a le courant de mon grand-frère, Roger Lasmothey, dont je me permets de
reprendre la belle phrasée laissée à la fin d'un de ses articles:
"Il
n’est pas négligeable de rappeler qu’une enquête peut donner comme résultat «
Incendie dû à un court-circuit » , juste pour rappeler qu’on n’est pas obligé
de forcément se trouver un coupable quand il n’y en a pas".
lien
article : http://www.polemiqalement-votre.org/?p=576
Puis
vient le courant du Colonel YARK, Ministre de la Sécurité, celui qui annonce
qu'on a retrouvé les pyromanes togolais de la dernière heure; que les incendies
étaient d'origine criminelle, et que les coupables dont la plupart sont déjà en
état d'arrestation allaient être traduits devant la justice.
A
partir de ce dernier point, éliminons peut-être par une simple déduction
l'hypothèse du court-circuit ou de l'incendie accidentelle. Le vendredi
dernier, sur le coup de midi, je m'entretenais avec une secrétaire de direction
sur les pagnes brûlés au marché d'Adawlato, grand marché de Lomé. Les
secrétaires sont connues pour tenir à leur image de femme belle et attirante;
la façade, l'apparence, et l'image étant incontournables dans ce métier
d'assistance au Directeur. Ces derniers aiment pour la plupart du temps, à se
faire accompagner ou assister d'une jolie femme. Mais passons...
Cette
aficionados de pagne m'expliqua qu'une incendie accidentelle ne pouvait pas
brûler les pagnes du grand marché pour la simple raison que les vendeuses
enroulaient chaque tissu de pagne avant de les empiler dans les armoires
d'exposition. Cet enroulement ne favorisait en aucun cas une combustion
déclenché accidentellement, m'a t-elle expliqué. A coup sûr on aurait retrouvé
des pagnes brûlés en partie, à moitié si l’incendie avait été accidentel. Elle
insista aussi sur l'épaisseur du bois des armoires où étaient disposés ces
pagnes enroulés sur eux-mêmes. La structure du bois, son épaisseur, sa masse
était déjà d'une grande résistance à un feu accidentel, renchérit-elle. Pour
cette dernière, quelqu'un a aidé les pagnes du Grand Marché à mieux se consumer.
La
démonstration épousant quelques peu les lois de la physique et de la combustion
avait définitivement fini de me convaincre, me ramenant tout de suite à
l'auteur du crime, puisqu'on pouvait maintenant être sûr qu'il y en avait un.
Je gratifiai la Secrétaire de la Direction où j’installais un nouvel
ordinateur, de femme digne de travailler pour la police scientifique ; et
elle répondit au compliment avec un demi-sourire qui voulait tout dire. Mais là
encore passons…
Qui
a brûlé les marchés de la République ?
Le Colonel-Ministre pointe deux doigts
accusateurs vers deux partis réunis au sein du Collectif Sauvons le Togo :
l'ANC et l'OBUTS, respectivement de Jean-Pierre Fabre et d'Agbeyomé Kodjo ;
deux leaders dont les administrés se seraient donnés pour mission d'acheter les
consciences, pour ensuite les amener à déclencher ce qui n'allait pas être un
feu de joie au milieu de nos marchés.
Le
CST qui achète des consciences? Voyons voir une seconde. Je me suis toujours
demander comment ce collectif arrive à se financer. Une marche coûte bien au-delà
d'un million de francs. Alors trois jours de marches coûteront ? hummmmmmm...Trois
millions (3 000 000) de francs. D’où viendra l’argent ?
financement diaspora peut-être? Mais si notre collectif doit rassembler de
l'argent pour les triples journées de marche, ajoutées à celles prévues dans
quatre autre région du Togo, on chiffrerait "les derniers jours de
Jéricho" (la plus récente des marches) à au moins quinze millions!
Où trouve-t-on alors la
quinzaine de millions nécessaire à l’organisation des journées tripartites de marche ?
Le secret de polichinelle évoque des sources de financement comme les
entreprises privées, la diaspora et les femmes du grand marché de Lomé ;
ces dernières qui ont-elles-mêmes vues leur source de financement se transformer
en flammes criminelles.
Il devient alors clair que
si l’argent vient de ces femmes aujourd’hui délestées de revenus, la thèse
consistant à doigter le Collectif Sauvons le Togo comme instigateur des
incendies de marché au Togo prend un coup sérieux dans l’aile. Elle est
complètement démontée !
Démontée à moins que les
exécutants de la basse besogne incendiaire soient effectivement des membres des
partis pré-cités : ANC et OBUTS. Mais que les commanditaires des
exécutants ne soient pas forcément leurs leaders, qui, nous venons de le
comprendre, iraient brûler leur propres vaisseaux, en mettant à mal l’importante
source de financement que sont les femmes du Grand Marché de Lomé ; celles
qui depuis longtemps adoubent Jean Pierre Fabre, le leader de l’ANC.
Les exécutants, ceux qui ont
craqué l’allumette du brasier destructeur n’auraient-ils pas été manipulés par
une main noire, externe à leurs partis ? Car rappelons-le, les preuves révélées
par le Colonel Damehane Yark sont aujourd’hui suffisamment accablantes. On en
était hier en soirée, à déterrer des projectiles inflammables, des cocktails-molotov
au siège de l’ANC. C’est curieux, me direz-vous ? Qui, à part les membres
du parti iraient creuser des trous dans l’enceinte d’un siège, supposé être
gardé en permanence par des militants dont la fidélité est à toute épreuve ?
A mon avis, les enquêteurs
de la police et de la gendarmerie qui déterrent aujourd’hui les objets enterrés
plus tôt par les partisans ANC doivent franchir la limite des réflexions
faciles. Connaître les donneurs d’ordre, la main noire qui a envoyé ces jeunes
manipulés, brûler des pans de l’économie togolaise, infliger un camouflet au
Président de la République, et faire porter le chapeau aux leaders politiques
ANC-OBUTS qui ont également beaucoup à perdre à travers l’autodafé des marchés.
Une chose est sûre. Les
conséquences de ces marchés réduits en cendre donnent un sens terrible à l’expression
« faire d’une pierre, plusieurs coups ». La popularité du Président
Faure Gnassingbé en prend un coup. Le CST perd une importante source de
financement pour ses futures marches et voit ses membres accusés et accablés,
jetés derrière les barreaux, portant un grand coup d’arrêt à sa mobilisation et
à sa lutte.
La question est de savoir « A
qui a profité le crime » ?
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