samedi 31 décembre 2011

Une curieuse année que cette année 2011

Ben Ali, Moubarak, Kadhafi ont été, cette année, « poussés vers la sortie » par leurs peuples. En Corée du Nord, c'est la mort elle-même qui, sa faucheuse à la main, a dit « dégage » à Kim Jong-Il. Tandis qu'en Syrie, Bachar Al Assad, lui, s'accroche encore et toujours. En 2011, il n'a pas fait bon être dictateur de profession...

Mais alors pour nous les gens simples, certaines des choses les plus importantes que nous avons passé notre temps à faire cette année, se sont déroulées sur FACEBOOK ou sur nos blogs respectifs. FACEBOOK est devenue en 2011 la greffe 2.0 de toutes les révolutions arabes que nous avons connu. Des politiques y ont annoncé leurs candidatures, se sont faits des fans, et ont même recueilli leurs doléances et leurs propositions. Nous y avons grâce aux liens partagés découvert des génies créateurs de robots, créateurs de projets viables, porteurs d’avenirs et d’espoir, des personnes dont nous ne soupçonnions même pas l’existence sous nos cieux. Sacré 2011 !

Certains encore comme moi, ou Parfait Djafalo, Jean Pierre Vincent, Giani et Giana, Roger Bataka, ont fait la connaissance de personnes très recommandables, quoique n’ayant pas la même vision des choses, mais faisant l’effort permanent de respecter les humanités passagères partagées sur la même page facebook : https://www.facebook.com/groups/polemiqalementvotre/.

Une famille connectée en virtuelle s’y est constituée. Elle a pris l’allure d’une vraie famille, une famille de la vie réelle, où l’on se laisse aller aux disputes, aux écorchures, aux sourires, aux joies et aux peines, arrosés des multiples rappels à l’ordre, les tapes sur les doigts et bien plus tard, les réconciliations. On garde toujours le meilleur pour la fin dit-on.

Nos vies virtuelles sont nées en 2011, elles ont grandi à une vitesse exponentielle. Nous avons appris cette année à partager nos rages et nos désespoirs d’Africains sur des pages facebookiennes et blogosphériques, mais aussi à nous rassembler autant que nous pouvions sur polémiq’alement ou au Restaurant La Capitale. Des créateurs de projets viables ont été découverts : qui pour faire marcher des robots avec une intelligence artificielle, qui pour imprimer dans nos esprits revanchards les rudiments de l’entreprenariat. Toute l’Afrique a vibré au rythme du facebooking, de twitting ou du blogging. Paul Kagamé, Président du Rwanda twitte, Blaise Compaoré bloggue, Delali Attiopou et ses amis créent et animent Polémiq’alement Votre.

Notre vie d’aujourd’hui est conditionnée par cette nouvelle mode d’amitié virtuelle où on apprend à connaître des personnes. Tout en échangeant avec ces derniers on demeure limité aux seules représentations physiques visibles sur nos écrans : les textes qui s’affichent et les photos de profil qui vont avec.

Il y a quelques jours, j’ai fait la connaissance de Delali Attiopou dans la vrai vie. Et comme tous les autres amis virtuels que j’ai fini par rencontrer dans le réel (Tido Selom Adokou, Wahabb Kwasi Nene et tous les autres), elle était exactement à l’image de ce qu’elle pianotait sur son clavier. Cette espèce tout juste en voie d’apparition, de Polémiqeurs expatriés sont des esprits ouverts qui proposent et justifient ce qu’ils proposent. Qui vous demandent ce que vous en pensez, et ensuite, proposent encore une alternative. Mine de rien, ces polémiqueurs expatriés que nous rencontrons miment, sinon sont à l’image de l’esprit de démocratie qui se propage comme une trainée de poudre à travers toute l’Afrique du 21ème siècle. Ils sont comme nous, nous sommes comme eux. On dit que Christophe Colomb a découvert les indiens. Mais tout le monde oublie que les indiens ont découvert Christophe Colomb.

Dans la nuit du 30 au 31 Décembre, une de ces rencontres a eu lieu au restaurant La Capitale. Comme à chaque Adoufouli, du koliko et quelques bouteilles de vins ont servi à alimenter le débat politique souvent alternatif et habituel sur Polémiq’alement Vôtre. Un initié ne pouvait pas se tromper d’endroit, une fois en présence des débatteurs. Des jeunes entrepreneurs qui ont décidé de prendre en mains ou à deux mains leurs destins se sont ouverts aux autres, en expliquant leurs projets et leurs ambitions.

Ceux qui avaient le rôle (les jumeaux GITA) d’immortaliser la rencontre se sont oubliés dans les bras d’une certaine Tita Attiopou qui paraît-il n’était pas jusqu’à ce soir une aficionados des produits liquefiés de la vigne. Etait-ce l’esprit festif des dernières heures de 2011 ou la version Sangsue 2.0 de Giani qui lui fit de l’effet ? Elle seule pourra nous répondre. Ce que je sais par contre, c’est qu’avant mon départ, elle était quelque peu hilare, et avaient des éclats d’une certaine brillance dans les yeux. Cela lui donnait d’ailleurs un certain charme, vu qu’elle était très calme et très digne, et répondait à mes missiles verbaux par des petites phrases justificatives qui m’empêchaient de rebondir. L’alcool n’est pas la réponse dit-on. Mais au moins il fait oublier la question.

Des missiles verbaux, j’en ai lancé aussi à la plus grande des Attiopou autour de la table. Quand elle a fini de se présenter, je lui ai relevé les précisions qu’elle avait consciemment ou non omises : Sexe, Situation matrimoniale ! Elle m’a répondu : « Je suis …(elle vous le dira elle-même), j’ai 33 ans et 32 dents ». Dieu nous en garde, quand on dépasse ses 32 ans, on ne pousse plus de dents en supplément. Ce qui fait d’ailleurs de son sourire trop franc hélas, et pas encore suffisamment politisé, un bien précieux. Dieu seul sait s’il va peut-être lui en falloir, de sourires politiques dans les années à venir, pour ne pas gâcher de façon criminelle, le très bon potentiel de leadership politique qu’il y a en elle.

Sinon, Messieurs de la Capitale et Monsieur Junior (journaliste animateur qui a participé à la soirée), merci de nous avoir gâté de ces petits mets fumants qui ont laissé allumées toute la nuit, des petites lumières dans mon cerveau, et de nous avoir abreuvé de ces vins qui faisaient briller les yeux de celle que vous avez convoité. Ne dit-on pas d’ailleurs qu’à Vaincre sans Baril, on triomphe sans boire !
C’est dans ces moments si simples et désinvoltes que l’on comprend le mieux que l’argent ne fait pas le bonheur même s’il y contribue très souvent. Mais ce dont on est sûr, c’est qu’il n’est pas de bien plus précieux que dans les sourires de ceux qu’on aime.

Bonne fête à tous.

Vince Adzimahé, le dernier midi du dernier jour de 2011, 
assis dans un cyber, pour Polémiq'alement vôtre!