samedi 31 décembre 2011

Une curieuse année que cette année 2011

Ben Ali, Moubarak, Kadhafi ont été, cette année, « poussés vers la sortie » par leurs peuples. En Corée du Nord, c'est la mort elle-même qui, sa faucheuse à la main, a dit « dégage » à Kim Jong-Il. Tandis qu'en Syrie, Bachar Al Assad, lui, s'accroche encore et toujours. En 2011, il n'a pas fait bon être dictateur de profession...

Mais alors pour nous les gens simples, certaines des choses les plus importantes que nous avons passé notre temps à faire cette année, se sont déroulées sur FACEBOOK ou sur nos blogs respectifs. FACEBOOK est devenue en 2011 la greffe 2.0 de toutes les révolutions arabes que nous avons connu. Des politiques y ont annoncé leurs candidatures, se sont faits des fans, et ont même recueilli leurs doléances et leurs propositions. Nous y avons grâce aux liens partagés découvert des génies créateurs de robots, créateurs de projets viables, porteurs d’avenirs et d’espoir, des personnes dont nous ne soupçonnions même pas l’existence sous nos cieux. Sacré 2011 !

Certains encore comme moi, ou Parfait Djafalo, Jean Pierre Vincent, Giani et Giana, Roger Bataka, ont fait la connaissance de personnes très recommandables, quoique n’ayant pas la même vision des choses, mais faisant l’effort permanent de respecter les humanités passagères partagées sur la même page facebook : https://www.facebook.com/groups/polemiqalementvotre/.

Une famille connectée en virtuelle s’y est constituée. Elle a pris l’allure d’une vraie famille, une famille de la vie réelle, où l’on se laisse aller aux disputes, aux écorchures, aux sourires, aux joies et aux peines, arrosés des multiples rappels à l’ordre, les tapes sur les doigts et bien plus tard, les réconciliations. On garde toujours le meilleur pour la fin dit-on.

Nos vies virtuelles sont nées en 2011, elles ont grandi à une vitesse exponentielle. Nous avons appris cette année à partager nos rages et nos désespoirs d’Africains sur des pages facebookiennes et blogosphériques, mais aussi à nous rassembler autant que nous pouvions sur polémiq’alement ou au Restaurant La Capitale. Des créateurs de projets viables ont été découverts : qui pour faire marcher des robots avec une intelligence artificielle, qui pour imprimer dans nos esprits revanchards les rudiments de l’entreprenariat. Toute l’Afrique a vibré au rythme du facebooking, de twitting ou du blogging. Paul Kagamé, Président du Rwanda twitte, Blaise Compaoré bloggue, Delali Attiopou et ses amis créent et animent Polémiq’alement Votre.

Notre vie d’aujourd’hui est conditionnée par cette nouvelle mode d’amitié virtuelle où on apprend à connaître des personnes. Tout en échangeant avec ces derniers on demeure limité aux seules représentations physiques visibles sur nos écrans : les textes qui s’affichent et les photos de profil qui vont avec.

Il y a quelques jours, j’ai fait la connaissance de Delali Attiopou dans la vrai vie. Et comme tous les autres amis virtuels que j’ai fini par rencontrer dans le réel (Tido Selom Adokou, Wahabb Kwasi Nene et tous les autres), elle était exactement à l’image de ce qu’elle pianotait sur son clavier. Cette espèce tout juste en voie d’apparition, de Polémiqeurs expatriés sont des esprits ouverts qui proposent et justifient ce qu’ils proposent. Qui vous demandent ce que vous en pensez, et ensuite, proposent encore une alternative. Mine de rien, ces polémiqueurs expatriés que nous rencontrons miment, sinon sont à l’image de l’esprit de démocratie qui se propage comme une trainée de poudre à travers toute l’Afrique du 21ème siècle. Ils sont comme nous, nous sommes comme eux. On dit que Christophe Colomb a découvert les indiens. Mais tout le monde oublie que les indiens ont découvert Christophe Colomb.

Dans la nuit du 30 au 31 Décembre, une de ces rencontres a eu lieu au restaurant La Capitale. Comme à chaque Adoufouli, du koliko et quelques bouteilles de vins ont servi à alimenter le débat politique souvent alternatif et habituel sur Polémiq’alement Vôtre. Un initié ne pouvait pas se tromper d’endroit, une fois en présence des débatteurs. Des jeunes entrepreneurs qui ont décidé de prendre en mains ou à deux mains leurs destins se sont ouverts aux autres, en expliquant leurs projets et leurs ambitions.

Ceux qui avaient le rôle (les jumeaux GITA) d’immortaliser la rencontre se sont oubliés dans les bras d’une certaine Tita Attiopou qui paraît-il n’était pas jusqu’à ce soir une aficionados des produits liquefiés de la vigne. Etait-ce l’esprit festif des dernières heures de 2011 ou la version Sangsue 2.0 de Giani qui lui fit de l’effet ? Elle seule pourra nous répondre. Ce que je sais par contre, c’est qu’avant mon départ, elle était quelque peu hilare, et avaient des éclats d’une certaine brillance dans les yeux. Cela lui donnait d’ailleurs un certain charme, vu qu’elle était très calme et très digne, et répondait à mes missiles verbaux par des petites phrases justificatives qui m’empêchaient de rebondir. L’alcool n’est pas la réponse dit-on. Mais au moins il fait oublier la question.

Des missiles verbaux, j’en ai lancé aussi à la plus grande des Attiopou autour de la table. Quand elle a fini de se présenter, je lui ai relevé les précisions qu’elle avait consciemment ou non omises : Sexe, Situation matrimoniale ! Elle m’a répondu : « Je suis …(elle vous le dira elle-même), j’ai 33 ans et 32 dents ». Dieu nous en garde, quand on dépasse ses 32 ans, on ne pousse plus de dents en supplément. Ce qui fait d’ailleurs de son sourire trop franc hélas, et pas encore suffisamment politisé, un bien précieux. Dieu seul sait s’il va peut-être lui en falloir, de sourires politiques dans les années à venir, pour ne pas gâcher de façon criminelle, le très bon potentiel de leadership politique qu’il y a en elle.

Sinon, Messieurs de la Capitale et Monsieur Junior (journaliste animateur qui a participé à la soirée), merci de nous avoir gâté de ces petits mets fumants qui ont laissé allumées toute la nuit, des petites lumières dans mon cerveau, et de nous avoir abreuvé de ces vins qui faisaient briller les yeux de celle que vous avez convoité. Ne dit-on pas d’ailleurs qu’à Vaincre sans Baril, on triomphe sans boire !
C’est dans ces moments si simples et désinvoltes que l’on comprend le mieux que l’argent ne fait pas le bonheur même s’il y contribue très souvent. Mais ce dont on est sûr, c’est qu’il n’est pas de bien plus précieux que dans les sourires de ceux qu’on aime.

Bonne fête à tous.

Vince Adzimahé, le dernier midi du dernier jour de 2011, 
assis dans un cyber, pour Polémiq'alement vôtre!

lundi 21 novembre 2011

A la découverte des éléphants blancs du Togo.


Par ces temps de vie chère et de mort moins chère (Dixit Frédéric Gakpara), un pape son week-end en pays vaudou (cf visite papale au Bénin), les lettres ouvertes (Kwasi Nene au Président de la République, Frédéric Gakpara au Consulat de France) pleuvent comme de la grêle, et le plat amer jeté au commun des mortels des togolais tarde à devenir du miel.
Quant à moi, je viens très respectueusement vous parler d’éléphants blancs du Togo ; pas d’éléphants atteints d’albinisme, non ! mais des réalisations de grande envergure, d’initiative souvent publique, aux caractères prestigieux, mais qui s’avère plus coûteuse que bénéfique, ou encore dont l’exploitation et l’entretien devient un fardeau financier.
Je ne suis pas le premier à parler d’éléphants blancs du Togo. Gilles Labarthe, journaliste Suisse s’est intéressé de près à la chose togolaise avec son livre « Le Togo, de l’esclavage au libéralisme mafieux », où on retrouve de façon très surprenante des bons de commande d’armes qui étaient destinés au Togo et qui ont fini par exemple en Angola ! suivez mon regard. Si ce journaliste a raison, on peut entrevoir de loin ce pourquoi certains rebelles angolais n’aient pas porté les togolais dans le cœur jusqu’à vouloir présenter toute la sélection nationale togolaise à Dieu en personne en 2010. Nous étions rappelons-nous, en pleine coupe d’Afrique. Si jamais cet ouvrage de Gilles Labarthe vous tombe sous la main, de manière volontaire ou non, n’hésitez pas à le lire et à vous faire votre propre idée. Sait-on jamais…
Il y a quelques jours, Kwasi Nene, brillant communicateur à qui je voue une certaine admiration, a agréablement surpris la blogosphère et la sphère « facebookienne » togolaise en écrivant une lettre ouverte au Président de la République. Il y décrit avec des mots très justes le Togo d’en bas. A la lecture de la lettre, on comprend que l’auteur a voyagé, et a rencontré les populations, il a discuté ouvertement avec ces dernières qui lui ont confié les réalités qui ont été accrochés à leurs cous bon gré mal gré. Parmi ces réalités, j’ai relevé cette partie éléphantesque qu’est la construction d’éléphants blancs chargés de symbolismes inutiles pour des populations qui n’en demandaient pas tant. Pour ce que cela vaudra, cet article va donc revenir un tant soit peu sur les détails de ces réalisations « pas très utiles » qui poussent sur nos terres togolaises pour un gros zéro !
Je reprends l’explication de l’expression : on parle d’éléphants blancs quand on construit généralement un édifice ou quand on met en place une infrastructure que l’on promet à une grande utilité pour l’intérêt général  des populations, et dont on se rend compte bien plus tard, et bien trop tard, qu’il ne sert à rien, ou même qu’il est devenu un gouffre financier. Entre temps, ceux qui ont été chargés de la réalisation du projet, maximisent sur les commissions perçues, les détournements en espèces ou en matériels, avant la fin des travaux. Une fois les poches remplies, ils ne s’inquiètent plus de ce que ces initiatives deviennent.
La lettre de Kwasi Nene au Président de la république rappelle par exemple l’existence au nord du Togo d’un certain marché nouvellement construit. Il a dû coûter la peau des fesses au contribuable togolais, mais n’est pas exploité pour plusieurs raisons : il est à 5 kilomètres des zones d’habitations, il n’y a pas de magasins pour entreposer les articles des commerçants, obligeant ces derniers à les déplacer sur des kilomètres tous les matins, et tous les soirs, à l’ouverture et à la fermeture du marché, etc. Résultat des courses, nous avons un beau marché qui ne servira qu’à étudier dans le pire des cas, comment font les mauvaises herbes pour pousser si vite.
A ma première rencontre avec Kwasi Nene, nous avons discuté de sujets similaires, entre autres, de latrines publiques construites quelque part à Bafilo, chez des populations de confessions musulmanes. Les latrines publiques ont été construites avec des ouvertures (portes d’entrées) tournées vers l’Est. L’Est vers lequel se tourne le musulman normal, quand il veut prier son Dieu. Les habitants de Bafilo ne voulant pas se tourner vers Dieu pour accomplir cette fonction physiologique d’excrétion, ont vite fait de boycotter les latrines publiques nouvellement construites ! elles ne servent pas ! Et pourtant, tous les ingénieurs en Génie Civil prennent en compte ce paramètre capital. Dans leur formation, on leur demande d’observer, d’analyser et de faire les plans en tenant compte des mœurs, des us et des coutumes du milieu d’implantation de leur chef d’œuvre.
Gilles Labarthe, revenons à lui, a cité dans son ouvrage, des éléphants blancs bien plus gros, voire énormissimes ! L’hôtel 2 Février selon ce journaliste, coûtait à l’époque, près de 17 milliards sur le premier devis, et a coûté sur le deuxième devis_ qui lui est définitif_ 35 milliards. La moitié des frais investis pour la construction de ce bâtiment serait passée dans les comptes personnels de certaines personnes chargés de la mise en œuvre du projet. L’hôtel 2 Février, raconte le journaliste, n’a jamais fait de réels bénéfices, au contraire, il était un gouffre financier dont le gouvernement togolais, (là tout le monde le sait) s’est finalement débarrassé pour cinquante ans, au profit de LAICO Hotels and Resorts de Mouammar Kaddafi. C’est dire si l’hôtel 2 Février est dans de beaux draps. Le journaliste suisse citera encore dans les pages de son livre, l’Hôtel de la Paix dont on connaît le triste sort de véritable épave échoué sur le littoral, ou encore de la CIMAO, la cimenterie qui n’a eu que deux mois d’existence.
Le constat, comme la majorité des constats au Togo est amer : il y a beaucoup trop d’éléphants blancs au Togo. La pratique est courante, et ceux qui excellent dans ce sport, gravitent tels des électrons négativement chargés, autour du Président de la République, à qui la lettre de Kwasi Nene a été adressée. Il s’agit de responsables politiques, de grands ingénieurs, d’érudits en économie, qui visiblement s’amusent à faire sortir de terre ce qui ne servira pas le peuple togolais ; peuple que le Président jure au début de chaque mandat de protéger. Peut-être que cette lettre de Kwasi Nene lui rappellera qu’il faut aussi protéger le peuple de ces individus qui jonglent avec la vie des pauvres togolais misérables qui se lèvent chaque matin en se demandant à quelle sauce nous serons mangés.
Personnellement, je crois en la bonne volonté du Président de la République, et de certains de ses collaborateurs ; mais les mauvaises graines de son environnement prolifèrent. « Si le grain ne meurt, il ne portera pas de fruit », dit la sainte parole.

jeudi 10 novembre 2011

Ces fâcheuses similitudes greco-africaines !

Au regard de l’actualité économique de ces derniers temps, on pourrait aisément voir en la Grèce et l’Afrique de profondes similitudes. Il est seulement triste qu’on ne puisse pas leur demander de se marier vu qu’ils ont plus de malheurs que d’heurs en commun ; une union ne serait que l’amoncellement de tristesses aboutissant à un couple battant de l’aile.
Nous sommes par exemple des habitants du continent berceau de l’humanité. Les grecs habitent le berceau de la démocratie. C’est un exemple d’heur.
Quant aux légions de malheurs, ils sont regroupés dans tout ce qui peut-être facteur de mauvaises finances et de mauvaises économies : Les grecs trichent sur leurs déclarations d’impôts, les africains n’en paient pas beaucoup ; il y a plus de Porsche Cayenne à Athènes, qu’il y en a dans l’agglomération de Paris (pourtant capitale d’un pays nettement plus riche) ; et on est à peu près sûr qu’il y a beaucoup plus de grosses cylindrées dans les villes africaines que dans les villes européennes. Pour preuve, un ami allemand en vacances à Lomé a eu du mal à accepter l’idée de voir des belles BMW toutes neuves rouler sur des routes en pleine déliquescence, alors qu’il dit lui-même ne pas encore rêver à une voiture de ce standing-là dans son pays.
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Il y a d’autre part ce caractère très greco-africain : les grecs n’aiment pas l’idée de l’austérité, des diminutions de salaires, des augmentations d’impôts, etc. Ils sont mêmes tentés de sortir de la zone euro où France et Allemagne cherchent à leur imposer des mesures drastiques pour « limiter la casse » ; les africains de la zone CFA non plus ! L’ajustement structurel a été une vraie gageure ; aujourd’hui, ils caressent le rêve de sortir de la zone CFA pour créer leur propre monnaie. Des semblances et ces ressemblances qui transportent inlassablement grecs et africains vers un gouffre dont ils auraient du mal à sortir.
A bien y voir, grecs et africains, sont un peu les fossoyeurs de leurs propres tombes économiques. D’accord, pas tous les grecs, ni tous les africains, mais leurs responsables politiques, en d’autres termes leurs leaders. Ceux qui ont appris à tricher sur les comptes de la Grèce à la Banque Européenne, comme ceux qui ont appris à détourner les capitaux propres de leurs pays, et à acheter des châteaux en Europe, tout en laissant les pays aller à vau-l’eau. Hélas, nous vivons dans un monde injuste depuis la nuit des temps. Les hommes de tête déconnent avec leurs potes trafiquants d’armes, contrebandiers, commerçants véreux et autres ; et c’est le reste du peuple qui en pâtit une fois les problèmes économiques survenus.
Hier en soirée, alors que nous attendions qu’un transfert important de fichiers de serveurs à serveurs se termine, des collègues et moi nous nous étions mis à parler de politique, ou plus précisément de détournements de fonds. Une anecdote terrible nous a été racontée et qui a amené tout le groupe de techniciens à s’esclaffer.
C’est l’histoire d’un stade de football que l’on était en passe de construire pour une petite ville en Afrique de l’Ouest. Le coût de l’opération : Huit Cent Soixante Millions (860 000 000) de Francs CFA. D’après le collègue-narrateur, il a été prévu le recrutement de trente chefs-maçons. Chacun serait payé à trois millions de F CFA. Sur le budget final de construction, il fut mentionné le recrutement de Trois cent chefs-maçons. Woaw ! la différence qu’empochait le responsable de ce marché était énorme. Notre ami raconte même qu’un jour, des camions chargés de quarante tonnes de ciment au total arrivèrent au chantier. Le contremaître signa la fiche de décharge, et à la surprise générale des ouvriers, ces quarante tonnes repartirent avec les mêmes camions. On apprit plus tard que ce ciment détourné en plein jour servi dans la construction de la résidence du responsable de la construction du stade, qui était soit dit en passant un haut dignitaire du régime en place.
L’Afrique de l’après indépendance compte de ces anecdotes effrayantes qui ont servi à faire des trous dans son économie. Et on peut être sûr que les grecs doivent en avoir de pareils sous leurs cieux. Ces lubies dispendieuses, ces travers et égarements reviennent toujours à la charge du peuple qui doit en permanence travailler à renflouer les caisses de l’état. Toujours ! J’arrive parfois même à me demander : Si Dieu a pu laisser Adan et Eve faire les malins dans le jardin d’Eden, et aller bouffer du fruit défendu à leurs corps défendant, sans qu’il n’ait même lever le petit doigt _ une injustice planétaire _ , et qu’aujourd’hui, grâce à eux, on soit dans la merde, privé de paradis, et trempé dans des imbroglios économiques suicidaires, pourquoi devrions-nous nous plaindre de l’injustice à échelle nationale respective qui se produit dans chaque pays. A l’origine, tout n’était déjà qu’injustice.

Peut-être qu’en attendant de trouver des mécanismes sûrs pour bloquer nos dirigeants et les empêcher de devenir des champions de la dilapidation des fonds de l’état, de quoi vivrons nous, dans les lendemains immédiats, et quel avenir préparerons nous pour les générations futures. Ah, générations futures parlons-en ! une histoire marrante : le Tchad exporte du pétrole, et apparemment s’amuse à dépenser tout son argent jusqu’au jour où la banque mondiale dit : « STOP, à partir d’aujourd’hui, tu économiseras pour les générations futures du TCHAD » ; c’est pas mal comme astuce hein ? Ah, autre histoire : « Un marché d’exploitation du réseau mobile au Togo était presque octroyé à Orange, sans appels d’offres comme cela se fait dans les règles de l’art. Alors que c’était fin prêt, un couperet de la banque mondiale est tombé. Le marché n’a pas été octroyé dans les règles, allez, on recommence tout, on donne tout le dossier à la BOAD chargé de faire l’appel d’offres et d’examiner les offres qui seront soumissionnées par les sociétés de téléphonie mobile qui se sentent inspirés par le paysage togolais !

Cette parenthèse refermée, que faire, pour nos peuples grecs et africains ? Bah, à mon humble avis, il faut faire quand même les sacrifices. SACRIFICE ! C’est le seul mot qui représente le salut de ces pays qui courent à la ruine, comme les piliers de l’acropole d’Athènes. L’histoire nous en est témoin, ces sacrifices ont fait des heureux pays de nos jours. L’ajustement structurel, invention du FMI et de la Banque Mondiale, pour aider les pays pauvres à se relever : Diminution des dépenses publiques, blocage des recrutements dans la fonction publique, Coupes budgétaires importantes, etc. De véritables mesures d’austérité qui ont relevé le Brésil, mais aussi, LA CHINE !!!

Comment la Chine est-elle devenue si riche en peu de temps ? Parlons-en En fait, pour ceux qui ne le savent pas encore, cela n’a rien avoir avec la durée. Les économistes racontent que l’état chinois ne paie pas de véritables allocations et ne finance pas automatiquement les retraites des travailleurs chinois. Autrement dit, le chinois normal, doit travailler dur, et épargner lui-même pour sa retraite. Il ne bénéficie d’aucune aide, ni de subvention de l’état, de presque rien le jour où il part en retraite ! Un de ces quatre matins, les types à la tête du parti communiste décident de faire les malins, et vont reverser les épargnes des petits travailleurs chinois dans les banques américaines à fort taux d’intérêts comme les Goldman Sachs et autres Lehman Brothers ! Alors, ils laissent tout cela mousser, mousser, comme de la bonne bière qu’on brasse, et à la fin, ils sont devenus immensément riches jusqu’à posséder une partie des bons du trésor Américain ! Plusieurs années d’austérité pour aboutir à une fin heureuse ! qui dit mieux ?

J’ai découvert dans Verre Cassé d’Alain Mabanckou que la phrase « vivre durement aujourd’hui pour mieux vivre demain » est d’un homme politique Congolais du nom de Jacques Opangault. C’est une surprise ! Mieux encore une stupéfaction ! Un africain, qui plus est un congolais, dont les congénères sont adeptes de sape et de luxe, qui prônant l’austérité. Il doit faire partie de ces rares exceptions africaines qui y croient ! Pendant que nos crises économiques perdurent de gouvernement en gouvernement, les Brésiliens, chinois, et autres Sud-coréens, vivent bien de leur économie bâtie dans la plus grande austérité.
Récemment, quand le Premier Ministre Grec Georges Papandréou a décidé d’un référendum pour savoir si la Grèce quitterait la zone euro ou pas, seuls les grecs ont semblé applaudir. Je me demandais, où trouverait-il déjà de l’argent pour organiser une élection ? En plus, la grèce n’ayant plus de fonds propres disponibles, en refusant de se soumettre aux mesures d’austérité et en quittant la zone euro, court irrémédiablement vers la faillite. Le dernier cas de faillite connu, celui de l’argentine, a coûté une dizaine d’années de misère au peuple, avant de voir les premières lueurs d’espoir. Si c’est de ça que les grecs ont besoin alors, qu’ils s’en aillent de l’euro…
Etendu à la chose africaine maintenant, une Afrique qui n’a pas beaucoup de réserves en or (je sais pas comment ça s’appelle en économie) dans les coffres de la banque mondiale, quitter la zone CFA et créer sa propre monnaie s’apparenterait à un échec patent. La monnaie ne sera pas forte, ajoutée à la malhonnêteté légendaire de nos dirigeants qui braderaient tout, quand le bateau se mettrait à couler, etc. Quitter la zone CFA est un rêve, une utopie, tout le monde sait dans son for intérieur que nous sommes loin d’y prétendre, tant notre maturité économique est encore à l’état embryonnaire. Le seul sur lequel on pouvait compter financièrement c’est Kaddafi et son Kaddafrique. Encore qu’il s’est fait pété la gueule en voulant péter la gueule aux libyens révoltés.

L’austérité est la seule corde à l’arc des grecs et des africains. La France elle-même s’y est mise avec ses nouvelles taxes sur le soda, sur le carbone, sur la cigarette ; l’Italie se prépare à prendre ses mesures d’austérité pour ne pas perdre la confiance des marchés financiers, etc. Toute la zone euro fait preuve de sévérité financière. Ô Grec, ne soyez pas prétentieux, qui êtes vous pour ne pas vouloir souffrir aujourd’hui pour souffler demain !!! Ô Leaders Africains, quand arrêterez-vous de faire les vases communicants entre les caisses de l’état et vos poches, pour apprendre à dépenser juste !!!

mardi 8 novembre 2011

Objectif Marche de l’ANC de Demain : Sortir les remplaçants, remettre les joueurs titulaires qui ont commencé le match

Voici les faits expliqués j’ose l’espérer de manière basique et ramassé : Des députés UFC sont boutés hors de l’assemblée à cause d’une lettre de démission qu’on les accuse eux-mêmes d’avoir écrites et  qui seraient parvenues au Président du Parlement. Ils n’ont pas l’occasion de se faire entendre de la Cour Constitutionnelle et se voient tout de suite substitués par leurs suppléants. Il y a quelques semaines, la Cour de Justice de la CEDEAO devant qui les députés boutés ont porté l’affaire, ordonne à l’Etat du Togo de réparer la violation des droits de l’Homme des requérants et de payer à chacun, le montant de trois millions de francs CFA. Le pouvoir Togolais prenant acte de cette décision avance que les députés ne retrouveront en aucun cas leur place à l’assemblée. D’ailleurs, l’argument brandit par le pouvoir est qu’il n’est pas mentionné clairement dans le jugement de la Cour de Justice de la CEDEAO, que les députés recouvrent leurs sièges à l’Assemblée. Depuis, ces derniers ont décidé de marcher avec le peuple pour reprendre d’eux-mêmes, leurs sièges.

Hier lundi en soirée, je suis allé voir un ami tailleur avec quelques pantalons à retoucher. Pendant qu’il travaillait, nous échangions comme à notre habitude, sur les passionnants sujets politiques de notre pays. Il y avait aussi un autre ami, maître-menuisier en visite chez le tailleur. Ce travailleur du bois est membre de l’ANC ; un ami que j’ai surnommé depuis quelques temps, « le tout puissant Mazembé » à cause de ses analyses ô combien simplistes, mais qui tiennent la route, et qui parfois même nous amène à sourire sinon à rire, au gré des situations ridicules ou risibles que nous livre parfois l’actualité politique togolaise.
Au cours de notre discussion d’hier soir, mon ami le tailleur demanda au Tout Puissant Mazembé, s’il participerait à la marche organisée par l’ANC pour reprendre ses sièges à l’Assemblée, marche qui était prévue pour le surlendemain. Il nous répondit d’abord qu’il est et demeure de l’ANC et nous annonce à ma grande surprise qu’il n’irait pas. Il me fait : « eh, mon ami, moi j’ai des enfants hein, si quelque chose m’arrive, qui va s’occuper d’eux. Fabre lui, il suffit qu’il passe au marché et les femmes lui offriront tout ce qu’elles vendent. Et moi ! qui va m’offrir ce dont j’ai besoin ? je ne vais pas ! ».
Bien évidemment, cela a déclenché un rire général, juste avant qu’on ne passe à autre chose. Personne n’avait envie de débattre après ce raisonnement du tout puissant. Le sujet pouvait être clos, il n’intéressait plus personne.
De cette réflexion du Tout Puissant Mazembé, a découlé plus tard dans la soirée la mienne. Modeste certes, mais pas circonscrite à Jean Pierre Fabre. Nous sommes à peu près tous d’accord, à part le RPT, et la nouvelle UFC, que les députés devraient quand même réclamer leurs sièges desquels ils ont été éjectés sans qu’on ne les entende sur la véracité de ces lettres ! Mais soit ! Comme l’a encore pensé mon ami, Le Tout Puissant Mazembé, pourquoi les togolais iraient les soutenir alors qu’ils ont l’air de ne pas y trouver leur compte ?
Le mandat de l’actuel parlement tire à sa fin, et l’UFC, du moins la version exclue n’a pas vraiment montré de réelles capacités à jouer pleinement son rôle. Il y a une question sur toutes les lèvres, quand on parle des députés UFC à l’Assemblée, anciens, ou remplaçants : « qu’est ce qu’ils ont fait à l’Assemblée » ?
Et si je m’amuse à aller en ce même sens que les lèvres du commun des mortels togolais, j’ajouterai : « qu’est ce qu’ils n’ont pas fait et qu’ils iront faire en quelques mois » ?
Je crois qu’une certaine sagesse préconiserait de savoir raison garder face au coup de boutoir envoyé par le RPT pour bouter les députés UFC à sensibilité ANC hors de l’Assemblée. Sait-on jamais, ces derniers ont peut-être eux-mêmes commencé par scier la branche sur laquelle ils étaient assis en allant faire la demande expresse de constituer un groupe parlementaire ANC, un parti qui a été créé bien après l’élection législative dont le mandat court actuellement.
Il y a une semaine, un membre de l’ANC, un senior en qui je veux bien croire, m’expliquait qu’au lendemain de l’élection des députés UFC en 2007, on leur aurait fait signer des documents dans lesquels ils acceptaient de laisser leur siège de parlementaire à leurs suppléants respectifs s’ils venaient à faire de la transhumance et à quitter l’UFC pour un autre parti. A l’époque, m’explique toujours le senior, ce document avait été produit pour éviter qu’il n’y ait de transhumance de l’UFC vers le RPT pendant la législature ; le RPT étant spécialiste en « comment appâter ton ennemi » m’expliquait ce dernier. On voulait par ce document, éviter qu’il n’y ait de nouveaux champions déclarés du retournement de veste, voire de strip-tease politique, sait-on jamais.
Ce document, personne n’en a visiblement parlé, à part ce senior ! Est-ce vrai ? Est-ce faux, nous ne le saurons probablement jamais.
Mais ce qui serait juste, et qui économiserait le temps perdu à tout le monde, c’est que les hommes de l’ANC aillent se reposer, et faire comme le dicton le dit : reculer pour mieux sauter. Que feraient-ils dans une assemblée qui n’aura plus de mandat à partir de Février prochain ? Pourquoi ne reviendraient-ils pas avec beaucoup plus de forces et une étiquette ANC dans une prochaine assemblée ? Pourquoi ne s’inquiètent-ils pas de ce découpage électoral qui donne 4 sièges de députés dans la préfecture de la Kozah moins peuplée que les circonscriptions de Lomé qui n’ont jamais eu plus de 2 sièges, mais qui sont les circonscriptions qui leurs sont favorables ? En somme, pourquoi s’attaquent-ils à un problème mineur (leur retour à l’assemblée) alors qu’ils feraient mieux de se préparer pour faire face à un problème majeur (la prochaine législative).
Parfois, leurs détracteurs disent qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent. Ou qu’ils veulent être des parlementaires alimentaires jusqu’à la fin de leur mandat, pour que ces espèces sonnantes et trébuchantes qui leurs sont versées chaque mois ne leur échappent pas. Qu’ils ont déjà programmé ce qu’ils allaient en faire, et ce n’est pas forcément pour le bonheur des circonscriptions qu’ils représentent. Si seulement ces députés exclus pouvaient les faire mentir !
Sinon, quel peuple les suivra demain mercredi dans la rue pour les accompagner à l’Assemblée :
Ceux qui travaillent sont exclus d’office, à moins qu’eux-mêmes ne veuillent être exclus définitivement de leurs services ou de leurs entreprises ou de leur travail.
Les libéraux ou travailleurs libéraux sont eux aussi exclus parce que personne ne veut faire de place au manque à gagner.
Mais alors qui viendront les soutenir ? Quelqu’un a crié hier alors qu’on s’interrogeait sur le sujet : « les jeunes de Bè » ! on colle tellement une étiquette de « jeunes qui n’ont rien à faire et qui ont leur temps à perdre » à ces pauvres jeunes, qu’il faut sérieusement s’inquiéter sur leur sort. C’est d’ailleurs une chose à laquelle l’ANC devrait penser. Ça lui ferait_ sait-on jamais_ de bons points pour sa prochaine campagne en vue des législatives. Sinon,  personnellement, je ne veux pas croire que même eux pourraient se libérer un mercredi matin pour aider un député à reprendre son siège à l’Assemblée. L’époque des jeunes de Bè éleveurs numéro 1 des barricades est révolue. Ils ont changé depuis et n’arpentent le sable de mer que le samedi pour le combat politique en lequel ils veulent croire aux côtés de l’ANC ; Et c’est leur droit que le régime en place respecte.
Demain sera peut-être le jour où il faudra faire connaissance avec ceux qui n’ont pas grand-chose à faire à Lomé. Quant à l’issue de cette marche, si qu’elle permette de ramener les députés exclus à leurs places à l’assemblée, ou qu’elle contribue à les renvoyer à la maison, cela changera t-il quelque chose à la pâte de maïs pour lequel le togolais normal (que je suis et que vous êtes), aura trimé au cours de ce mercredi, et qu’il mangera le soir seul, ou en famille ?

vendredi 21 octobre 2011

La fin de Khadafi : Faut-il en rire ou en pleurer ?

Cet article ne va pas refaire le film de sa mort. Une bombe de l’OTAN lui est tombée dessus. Ce qui veut dire que les renseignements américains, français et/ou britanniques ont dû apprendre enfin où se cachait l’homme, ou pensaient bombarder un  bastion de la résistance kadhafiste. Dans les deux cas l’on s’émeut si bien de l’évincement de Kadhafi puis de sa mort récente sous nos cieux Africains. Pourtant, avant de nous mettre à pleurer sur le sort de l’homme, il faut peut-être regarder l’histoire, puis les réalités économiques du monde dans lequel nous vivons. La business-réalité !
L’histoire
Kadhafi est loin d’être un saint, il est grand pourfendeur terroriste devant Allah, il a fait clamser des passagers d’un avion (Attentat de Lockerbie) ou encore a voulu présenter le Vice-roi d’Arabie Saoudite à Dieu en personne, avec un commando d’élite libyen. Visiblement, c’est une sorte de Chaka Zoulou qui n’écoute que son cœur de lion ou de guerrier, et ne jure que par l’Islam.
C’est cet Islam justement qui a été peut-être son plus grand problème Libye, vu qu’il a toujours eu maille à partir avec une frange Islamiste à Benghazi qui n’interprétait pas le Coran de la même façon. Il a fini par les affubler du nom d’Al Qaida, et a même fait ami-ami avec les Américains pour leur dire qu’il combattait les mêmes personnes qu’eux. Kadhafi c’est aussi celui qui est devenu le meilleur pote du monde occidental, avec le temps et l’âge. Il a ouvert les vannes du pétrole aux Etats-Unis en confiant tous les gisements à CHEVRON-TEXACO, il a même dirigé une commission des droits de l’homme aux Nations-Unies en 2005, alors qu’il creusait des fosses communes à l’intérieur même de ses prisons pour y enterrer des prisonniers politiques. Que voulez vous ? c’est le business ! on ferme les yeux et on continue ! Allez !
Le Business 
Visiblement, Kadhafi fait partie des meilleurs négociants de pétrole que les occidentaux connaissent. Son pays possède 2% des gisements mondiaux qu’il vend au prix fort aux Américains, et aux Américains seulement. On raconte dans certains journaux qu’il “embrassait pratiquement SARKOZY sur la bouche” en lui promettant de confier à TOTAL les nouveaux gisements découverts en 2008. Mais visiblement, le vieux Mouammar, bon businessman est retourné faire des accolades aux Américains qui ont proposé plus de fric que les français !  Depuis, la France doit lui en vouloir de n’avoir pas planté de drapeau TOTAL sur le sol libyen. Elle lui en a voulu à tel point qu’elle a accueilli l’un des responsables de son service de renseignement, qui a fait défection en septembre 2010. La France l’a hébergé, nourri, véhiculé, etc. Le dictateur libyen ayant appris la défection de son collaborateur avait même demandé au quai d’Orsay de le mettre aux arrêts ; Le quai d’Orsay l’a mis en résidence surveillé. Et il dinait chaque soir dans un restaurant avec des officiers du renseignement français comme l’a raconté le site voltaire.net. La volonté manifeste de mettre Kadhafi à la porte datait déjà de plus d’un an !
Pourquoi sauter Kadhafi
Les exactions commises par le chef d’état libyen étaient des raisons ô combien suffisantes pour brandir l’étendard sanglant de la liberté à la française et bombarder tout ce qui est kadhafiste. Cela l’apprendra à mieux vivre, il aurait dû y penser non ?
Mais si vous ne le saviez pas, affranchissez-vous de ceci. Les Européens, habiles politiciens et hommes d’affaires, se sont toujours appuyés sur les sécessionnistes d’un pays, pour sauter à la tête de ce même pays celui qui les empêchait de bien faire leur business ! No pitié ! Rappelons-nous des rebelles de Benghazi qui ont toujours résisté (à l’image du village d’Astérix le gaulois), aux coups de boutoir de l’armée de Kadhafi. On se demande d’ailleurs qui les armait depuis les années 60. Benghazi croule sous du pétrole, et pour la France, il faut commencer par leur faire la danse du ventre et leur donner des coups de pouce pour renverser le dictateur, à défaut de faire sécession pour devenir un territoire indépendant. Benghazi deviendrait alors vendeur de pétrole avec exclusivité pour la France. Seulement, les choses vont plus vite de nos jours. Au lieu de faire sécession et de créer un territoire, on fait venir tous les potes de l’OTAN, les britanniques et les Américains parce que bien évidemment, le jour où ça a pété en Afghanistan et en Irak, les français aussi les ont soutenu avec leur armée. Entre Occidentaux il faut être solidaire. Et puis avouons-le, Kadhafi parti, les contrats d’exploitation peuvent être renégociés à la baisse. Le pays a été détruit par la guerre, il va falloir reconstruire, donc faire appel à des entreprises Européennes, qui vont faire des factures et des surfactures, et on va négocier autrement pour avoir le pétrole à moindre coût ! Vous suivez le business ? Voilà comment ça marche normalement.
Mais ce n’est pas la faute du blanc !
Il  faut en vouloir, non pas aux businessmen occidentaux, mais aux libyens eux-mêmes qui ne savent pas s’entendre entre eux. Les businessmen, ne profitent que des occasions et des brèches ouvertes.
Je résume : A chaque fois qu’un sécessionniste dans un pays sous-développé présente des avantages juteux pour un commerce avec l’occident, bah, les occidentaux accourent et lui prêtent des armes pour détruire son pays d’abord. Car c’est toujours bien de reconstruire après !  Vous voulez des exemples ?
Le Katanga, mine de cobalt, mine de cuivre, mine de plusieurs minerais, sauf d’or et de diamant, province sécessionniste au Congo Démocratique, a été habilement appuyé par, les Belges qui ont longtemps dirigé la société minière du Haut Katanga dont ils restaient actionnaires, et la France, qui ne voulait pas de l’arrivée des russes (on était en pleine guerre froide, souvenons nous-en). A la fin,  cela n’a pas marché, Mobutu a été le plus fort, il a fait la danse du ventre aux Américains (pour une fois anti-sécessionnistes), les Français et les Belges ont laissé tomber Moïse Tschombé (Chef de la sécession du Katanga), qui finit sa sécession dans une geôle zaïroise en 1969, assassiné !
Le Biafra, province riche en pétrole du Nigéria voulait faire sécession. Quelques mois auparavant, la France a commencé par le rétribuer pour le pétrole qu’il vendait, au lieu de rétribuer l’état Nigérian dont il faisait partie. Vint la guerre de sécession, avec des soldats sécessionnistes armés par la France (des avions qui arrivaient de nuit avec des cargaisons d’armes) qui perdirent pourtant la guerre, avec des milliers de victimes en prime! La France même avait crié au génocide pour enfoncer le gouvernement du Nigéria, sans finalement trop de conséquences. Qui se soucie de noirs morts ?
En somme, les Européens et les Américains, traversant aujourd’hui des crises économiques patentes, et vouant un culte au Keynésianisme pour réguler les marchés, cherchent de nouveaux débouchés, à moindre coût comme le nez qui cherche la respiration. Ils en sont conscients, il faut investir en permanence, même dans les rebellions des pays où les dirigeants ne sont pas très ouverts au commerce. Tous les moyens étant bons pour faire du business.
Autrement dit Kadhafi aurait pu faire la paix avec ses rebelles dans son propre pays et penser à un peu de démocratisation sur son propre territoire qu’il aurait encore les coudées franches aujourd’hui. Mais hélas, en bon Chaka Zoulou du Maghreb, il a voulu mourir pour ses propres convictions ; Celles où il zigouille celui qui n’est pas d’accord avec lui, et mate ceux qui ne croient pas en son style de gouvernance.
Nous Africains, avons inscrits dans nos gènes la désunion entre fils d’un même pays, et prêtons toujours le flanc à un occident manipulateur qui après tout, a des besoins permanents en énergie, que nous finissons par lui donner, au prix du sang.
 Nous Africains avons un mal fou à s’entendre avec nos propres frères pour savoir comment vendre cette énergie que nous avons pour bénéficier de la manne financière que nous n’avons pas.
Après tout, la leçon libyenne vaudra bien un fromage tombé du bec du corbeau africain, pour le renard occidental. Mais les corbeaux africains n’ont rien compris, et les renards occidentaux prolifèrent.
Après tout C’est juste Kadhafi, il ne faut pas en rire, ni en pleurer.

vendredi 30 septembre 2011

Les noirs ne savent pas marcher

Il y a eu "Les Blancs Ne Savent pas Sauter" de Woody Allen, puis "les noirs ne lisent pas" de Dee Lee sur la radio New Yorkaise, etc.

Ce matin, j'ai choisi de m'inscrire un peu dans la même logique pour vous parler "des noirs qui ne savent pas marcher". Et ils sont légions, les "noirs qui ne savent pas marcher". Loin de moi l'idée du marcheur à la manière d'un mannequin, non! je suis moi même mauvais en matière de démarche, et cela ne me gêne pas, cela fait partie de mon style. Non, sur ce point là nous sommes d'accord, je parle de "marche", comme "marches de protestation" ou de "manifestation".

Pourquoi les noirs ne savent pas marcher?

Les noirs ne savent pas marcher parce que les Guinéens de l'opposition nous l'ont prouvé à suffisance en manifestant à coup de pierres le 27 Septembre dernier. Pour cette opposition pierre-à-feu, les dates des prochaines législatives ont été fixé unilatéralement et il fallait pour cela manifester à l'Africaine. Bilan, deux morts. MORTS POUR UNE QUESTION DE DATE. De l'autre côté de la Méditerranée, en France, le même jour, les enseignants du Privée et du Public on marché pour protester contre la suppression des postes dans l'enseignement, il y a eu Zéro morts.

De toute évidence, les marches de protestation en Afrique se soldent par des jets de pierre, des affrontements qui font grimper la violence dans les camps des émeutiers et des anti-émeutiers. C'est un drôle de comportement général, un drôle de sentiment, une sorte de contre éducation. Pour toute marche de protestation Africaine, les participants affectionnent les pierres et cailloux. Comme si quelque part quelqu'un les prépare psychologiquement à venir affronter la police anti-émeute en face. C'est bizarre et triste à la fois. 

Une fois depuis, à l'image des jeunes de Bè, spécialistes des pneus brûlés et des barricades en tout genre, deux hommes se sont faits tués en Guinée pour une QUESTION DE DATE fixée sans l'opposition. Que dira t-on aux familles éplorées? Que vos enfants sont morts pour la date des élections législatives? Le prix cette double mort, c'est la discussion qui sera engagée ce matin entre le pouvoir et l'opposition pour revoir leurs points de désaccord? 

Voici ce que dit un article web de RFI sur les sentiments d'un des leaders de l'opposition : interrogé par RFI, Sidya Touré, l’un des initiateurs du mouvement, a dit que « l’opposition est heureuse d’avoir marqué un grand coup ».

Voici maintenant les commentaires du côté Français sur ce regain de violence en Guinée : La France a appelé « au calme et à la retenue de tous. La France est très préoccupée par les appels à la haine et à la violence », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, ajoutant que des « recommandations » de prudence avaient été faites aux Français sur place.

Parfois le constat est amer, mais il faut se rendre à l'évidence, la vie humaine a peu de valeur après de nos peuples. Que les questions politiques nous engagent sur le chemin de la violence avec mort d'homme est une bassesse. Les français que nous accusons de tous les maux font des débats intelligents et se congratulent entre adversaires. Nous noirs qui se disons leurs victimes, nous nous jetons la pierre à la tête pour mourir et leur montrer que nous sommes les barbares. A défaut, ils se rendent à cette évidence, et nous applique plus tard ce précepte de Sun Tzou dans L'Art de la Guerre, celui de monter les barbares contre les barbares.







lundi 26 septembre 2011

Wangari Maathai : The Goods Die Young

"The Goods Die Young"c'est le rappeur américain Tupac Shakur qui l'a chanté. C'est un triste présage qu'il avait exprimé; il en mourut quelques années plus tard, jeune et fidèle à ce qu'il a pensé de ces bonnes personnes qui meurent trop vite, trop tôt.



Wangari Maathai, fervente avocate de la défense de la nature, des droits de l'homme et de l'éradication de la pauvreté, est  de ces "Goods" qui "Die Young", une bonne personne qui s'en va trop vite, alors qu'il restait encore du travail à faire. A la rigueur, une bibliothèque n'a pas brûlé, mais c'est tout un jardin où bien de qualités morales ont été cultivées, qui a été détruit avec sa disparition.

Avait-elle des dons de prédiction, ou arrivait-elle à lire l'avenir dans les arbres et les autres éléments de Dame Nature qu'elle affectionnait, nul ne saurait le dire. Mais aujourd'hui on est sûr d'une chose :  quand elle paraissait exagérément pessimiste sur la déforestation et les conséquences drastiques sur l'Est du continent africain, personne ne l'écoutait. Ceux qui par contre doivent aujourd'hui constater l'état avancé de famine dans la corne de l'Afrique sont passés de l'exagérément pessimiste à l'exagérément alarmiste.

Chateaubriand disait que "les forêts précèdent les peuples, et les déserts les suivent". Wangari Maathai s'échinait, elle, à planter des arbres pour le faire mentir. 30 millions d'arbres au total! Peut-être avait-elle un peu de Chateaubriand qui lui coulait dans les veines?

Ce qu'on sait d'elle, c'est qu'elle savait faire preuve d'un courage d'homme: "L'Etat croit qu'en me menaçant et en me frappant, il peut me réduire au silence; Mais j'ai une peau d'éléphant. Et il faut bien que quelqu'un parle haut et fort", disait-elle au plus fort de sa lutte politique contre le régime ARAP MOI.

Je ne sais plus qui a dit que "le courage  est un flamboyant mélange de triomphe et de tragédie. un homme doit faire son devoir, quelque soit les conséquences pour lui, quelque soit les obstacles, quelque soit le risque et la pression qu'il subit. C'est là la base de ce qu'on appelle moralité".

Notre continent africain est un bien triste continent. Rempli d'hommes qui ne savent plus à quelle valise se vouer, faisant preuve d'alzheimer financier de temps à autre.

En attendant d'autres consciences à l'image de cette prix nobel de la paix, il faut pour cette grande âme qui vient de s'élever pour le repos éternel, souhaiter qu'elle inspire les générations qui viennent. C'est à peu près ce que disait l'écrivain Américain William Forrester : "Le repos de ceux qui sont partis, jamais ne calmera l'inquiétude de ceux qui viendront".

Bien des gens meurent sans avoir composer toute leur musique. Trop souvent, c'est parce qu'ils passent leur temps à préparer ce qui sera leur vie, au lieu de la vivre. Et avant qu'ils ne s'en rendent compte, le temps leur a filé entre les doigts.

Oliver Wendell Holmes

dimanche 18 septembre 2011

Notre Frère qui est en Afrique, Que tes Valises Viennent!

Je considère d'avoir eu beaucoup de chances, en ayant suivi le documentaire Zone interdite sur l'affaire ELF et le pétrole congolais. C'est l'exemple le plus clair qui vous aide à voir d'un autre oeil, cette fameuse histoire de valise de billets à destination de Paris.

D'abord, une chose : Sachez qu'à chaque fois qu'une histoire explose aussi facilement sur les ondes, et suscite de l'émoi auprès des auditeurs, qu'il y a forcément quelqu'un qui en bénéficie. Dans le cas d'espèce: Nicolas Sarkozy dont le meilleur pote est Robert Bourgi, Grand Calomniateur devant l'éternel. D'ici la fin de ce document nous comprendrons pourquoi.

Pourquoi envoie t-on des valises de billets à des hommes d'état français?

C'est en général facile à comprendre. On suppose que vous le lecteur, êtes le Président d'un pays africain où l'on vient de découvrir du pétrole. Généralement, les règles du marché établies par le mélange OCDE, Banque Mondiale, OPEP et tous ceux que nous connaissons, demande que l'on fasse en ce moment là un appel d'offre. Vous annoncez publiquement que votre pays a un nouveau gisement pétrolier et que vous cherchez une entreprise pour l'exploitation. C'est  ce qu'on appelle un appel d'offre pour un marché d'exploitation. Et c'est là qu'interviennent les valises de la FRANCE. Conscients des nombreux avantages qu'ils ont à y gagner, vous recevez officiellement de nombreuses offres dont celles de ELF par exemple, à son époque. Ensuite les grands pontes de ELF dépêchent depuis la France, un envoyé spécial chargé de venir vous convaincre, vous le président africain, de choisir ELF. L'envoyé spécial est souvent un homme d'affaires qui a lui-même un avion et donc qui peut transporter illicitement une valise de billet, une valise qui contiendrait l'équivalent en franc CFA de 10 à 20 milliards. Quand il arrive sur place dans votre pays, il contacte des amis, qui connaissent des amis, qui ont des entrées directes chez vous, le Président de la république. Ces amis intermédiaires sont arrosés et le temps qu'il arrive chez vous, la valise s'est un peu vidée. Ajouté aux notes de frais de l'envoyé spécial, il ne reste environ que la moitié, soit environ 5 à 10 milliards de F CFA. On vous remet une valise de 10 milliards de F CFA avec probablement un message du Président de la République Française, vous demandant d'accepter ces quelques billets qui guideront votre choix pour le marché d'exploitation de votre pétrole. Ainsi, on vous promet également qu'on vous remettra l'équivalent de cette valise, chaque année durant toute l'exploitation de votre pétrole. N'est ce pas beau de s'asseoir sans rien faire, et de percevoir 10 milliards d'une entreprise française avec la bénédiction du Président de la République? Bah, à moins que vous soyez le dernier des idiots, c'est toujours une bonne chose de faite. Après, ce que vous en faites, que vous alliez construire des châteaux en Europe ou faire quelque chose de profitable pour votre pays, ce sera à vous de voir. 

Mais alors me demanderez vous, si les valises arrivent toujours de ELF, à partir de quel moment quittent - elles l'Afrique pour arriver dans les mains des hommes d'Etat Français?

Là encore il y a une explication.

Souvenez vous de vos premières valises. Vous les avez obtenu parce que le Président Français a conseillé votre pays à ELF. C'est donc surtout grâce à lui que tout cela vous est arrivé. Eh bien, la campagne présidentielle est arrivée, et il faut qu'il se maintienne au pouvoir pour qu'il continue par envoyer des investisseurs chez vous; et de bons investisseurs! Comment fait-on? bah, vous financez une partie de sa campagne et vous lui faites cadeau de quelques billets en valise (c'est comme ça que ça marche)! Et vous voilà membre du club très très fermé du transfert d'argent par valise interposée. 

Ce n'est donc pas comme Robert Bourgi a voulu nous le faire croire, un cadeau africain en un seul sens que sont ces valises. 

Vous voulez des exemples?

Rien que dans l'affaire ELF, il y a eu un détournement de 59 millions d'Euros, qui ont servi de commissions et de retro-commissions pour les chefs d'état africains comme Omar Bongo, Denis Sassou N'Guesso, et autres comparses, ou bien de l'autre côté de la méditerrannée Alfred Sirven et André Taralo, les pontes de l'entreprise ELF, parfois même sans que le PDG de l'entreprise ne soit vraiment au courant. Quand d'autres valises retournaient de l'Afrique vers Paris pour le compte de Chirac ou de Villepin, ce n'était que des valises de millions d'euros de reconnaissance. Maintenant si vous me demandez si cet argent venait des comptes personnels ou des comptes des états africains, euh... je n'en sais rien.

Autre souvenir mémorable de l'affaire ELF : l'arrivée au pouvoir de Pascal Lissouba au Congo Brazzaville. Il est venu faire un peu le malin, alors qu'aucun Congolais ne franchissait la grille protégeant les installations de ELF-Congo. Il a voulu mettre son nez un peu partout, et comprendre pourquoi ELF-CONGO ne vendait le pétrole congolais qu'à 2 dollars le baril alors que le cours du marché était à 5 dollars le Baril, ou encore pourquoi ELF ne payait pratiquement pas d'impôts certains mois à l'Etat Congolais. L'homme était tellement gênant qu'une valise de billet arrivée de Paris est parvenue au Chef d'Etat major congolais pour qu'il organise un coup d'Etat qui sera heureusement évité de justesse. Mais Pascal Lissouba en a eu par dessus la tête, et n'arrivait plus à résister aux coups de boutoir de ceux qui au loin voulaient en finir avec son pouvoir. Pour s'assurer une certaine protection (eh oui, nous voilà dans la mafiafrique) il envoya une valise de billet (oui lui aussi!) à un homme d'état français pour convaincre indirectement tout le pouvoir français de toute sa disponibilité et de son amitié. Visiblement cela n'a pas suffit, puisqu'il s'est fait évincé quand même avant la fin de son mandat par une rebellion dirigée par qui? Denis Sassou N'Guesso, celui qui a déjà perçu en plusieurs dizaines de milliards, des valises venant de France.


Elle est belle la coopération franco-africaine hein. 


allez un autre exemple : jetons un coup d'oeil à l'histoire. Bokassa, grand admirateur de la France, n'a fait fonctionner son pays, la Centrafrique qu'avec l'aide au développement de la France, les fameux AFD. C'est avec ça qu'il achetait par exemple des maisons et châteaux en France, des tracteurs en France pour son pays, qui à la fin ne servaient plus à grand chose etc. Bah, le jour où on découvrit enfin quelque chose d'exploitable dans son pays, du diamant, il décida que  la mine et son contenu lui appartenait. Le diamant disait-on d'ailleurs n'était pas vraiment exploitable et vendeur parce que les moyens d'exploitation coutaient trop chers. Donc dans le peu de pierres précieuses obtenues de la terre centrafricaine, il en offrit une partie à Giscard d'Estaing, son "frère" ou son "cousin", comme il aimait à l'appeler. Si vous avez suivi cette partie de l'histoire qui prit de drôles d'allures quelques années plus tard, vous vous souviendrez que Giscard fatigué de son frère africain s'illustrant en exactions  meurtrières et en dépenses inutiles qui commençaient par creuser le trésor français lui même, le fit déposer avec un commando français. C'était l'opération Barracuda. Le frère Jean Bedel Bokassa trahit, révéla  quelques années plus tard à la presse française, durant son exil, qu'il avait offert les diamants de la centrafrique à Giscard d'Estaing. On était alors en pleine campagne électorale. Il scella définitivement le sort de son frère de France Giscard qui perdit les élections. A la place des billets, pour la première fois, un président africain avait envoyé autre chose, je vous l'accorde, et cela a fait beaucoup de mal au Chef d'Etat Français sortant.

Vous voilà renseigné ! Les valises de Bourgi sont de la poudre aux yeux des auditeurs d'Afrique matin sur RFI. Une vive manipulation comme pour dire, "ah moi Robert Bourgi, j'ai changé après avoir porté trop de valises pour les anciens présidents français, et mon meilleur pote Sarkozy est très saint, il ne fait pas ce genre de choses". 

Un livre du journaliste d'investigation Pierre Péan s'apprête à révéler une histoire de valises qui auraient atterri au pied de Sarkozy aussi, et qui pourraient lui porter un coup fatal pour sa prochaine campagne électorale. Les fils de khadafi disaient donc vrai? Peut-être est-ce pour cela qu'il a demandé à Robert Bourgi d'aller faire le malin à la radio et dire, ce n'est pas sarkozy et moi qui aimons l'argent des africains ! c'est Chirac et Villepin. 

Mais après mes explications vous avez n'est ce pas compris.

Les références que je cite en exemple sont à voir dans l'émission d'enquête ZONE INTERDITE de M6 sur l'Affaire ELF. Enfin, si vous arrivez encore à tomber sur quelque chose du genre.

Eteh Komla Adzimahe

samedi 17 septembre 2011

Le Kpatchagate, Le linge sale qui ne se lave pas en famille

J'adore les films de Kung-Fu. Pas seulement pour la chorégraphie de combat, l'esthétique des mouvements des acteurs rompus à la boxe chinoise, mais aussi pour la sagesse bouddhiste qui y est dispensée. Dans les 36 chambres de Shaolin j'ai par exemple retenu une phrase toute bête au départ mais qui a tout son sens à l'arrivée : "Nous pouvons tous voir le bien et le mal, et choisir le bien". 

Dans le kpatchagate, c'est d'ailleurs ce que tout le monde a souhaité! tout le monde, tous les togolais qui ont été un tant soi peu, touché par l'évènement du déchirement des deux frères de la famille présidentielle. Le sentiment général voulait que le bien soit choisit, ou que le droit dans le cas d'espèce, soit dit! Mais qu'en est-il réellement? Cette vieille histoire de rapport de forces entre humains, où comme dans toute bonne jungle humaine, le plus fort mange le plus faible pour assouvir ses intérêts ou pour préserver dans le cas présent SA SECURITE? on n'est jamais sûr de rien. 

Mais revenons sur ce mot que je viens d'écrire en lettres capitales! 

La SECURITE. Un ami, Ex-Officier de l'armée, rompu donc à la chose sécuritaire et aussi à la culture de sa région natale du Togo a expliqué comment on se pardonnait suite à une dispute entre deux personnes : Le fautif demandait pardon  à l'offensé. Et on faisait des libations pour calmer les esprits qui ont été troublés dans leurs quiétudes par cette dispute. Cette sagesse est noble et il faut la respecter car elle est garante de paix. Hélas mon ami n'a pas expliqué que quand une personne ne se sent pas en sécurité, aussi humaine soit-elle, elle se laisse aller à des actions radicales contre ceux qui portent atteinte à cette sécurité là. Qui plus est, quand on est PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE. J'invoque un peu cette fameuse théorie de Jean Paul SARTRE sur l'homme en situation, et me demande ce que d'autres auraient fait à la place de FAURE GNASSINGBE, qui aurait vu une brèche s'ouvrir dans sa sécurité. Cette sécurité là qui est garante de son intégrité physique et morale.

Peut-être que sans s'en rendre compte, on a passé sous silence cette sagesse kabyè sur le pardon qui aurait sauvé la fraternité des deux frères kabyè de la famille présidentielle?

A la rigueur, l'histoire du Kpatchagate a été perçue comme un acharnement contre la personne de Kpatcha elle-même, comme si on avait forcément cherché à le priver de sa liberté et de ses droits pour rien. Et c'est bien là que le bât blesse. Il est difficile de concevoir que tout l'appareil judiciaire ajouté aux renseignements généraux se soient mis en branle pour priver un homme, qui plus est, le frère du Président, de ses droits et de ses libertés pour rien, ou juste sur un simple coup de tête.

Pour ceux qui viendront se plaindre que le droit des accusés n'a pas été respecté, ils n'auront qu'à se rendre à l'évidence. Kpatcha Gnassingbé était parti pour servir d'exemple aux autres qui voudraient essayer un tant soi peu de présenter Faure Gnassingbé à Dieu en personne. On leur affiche un peu l'image du "Si on arrive à condamner le frère du Président, qu'est ce qui vous arrivera à vous qui voulez essayer"


Sinon, reformer la justice togolaise, ou la rendre indépendante, est un autre parcours de combattant. Ici comme sous beaucoup d'autres cieux, selon que vous soyez puissants ou misérables, les jugements de cour vous rendront blancs ou noirs. La seule question qui reste, c'est jusqu'à quel point l'organisation du complot, si jamais complot il y avait, a été ficelée. La réponse qu'on a, c'est peut-être qu'il ne fallait même pas comploter.



La "RECONCILIATION" est devenu le maître-mot du pouvoir "Faure"; peut-être que celui qui nous demande de nous réconcilier entre togolais, ira d'ici-là se réconcilier avec son frère. C'est peut-être comme l'a dit cette sagesse du temple shaolin, le bien qu'il faut choisir de faire.


E. Eteh Komla (Eekay) Adzimahe
18 . 09 . 11




lundi 29 août 2011

Un Monde Meilleur, de Mimi Leder



Un monde meilleur (Pay it forward, en anglais) c’est le titre du film que j’ai suivi hier soir. Il y avait un Kevin Spacey qui avait l’air de s’être fait tamponner la gueule avec un fer à repasser à chaud ! et une Helen Hunt à tomber avec tant de beauté. Et puis il y avait Haley Joel Osment, très très bon acteur pour son âge. (on le retrouve, soit dit-en passant dans Le Sixième Sens, aux côtés de Bruce Willis). Il était à l’époque de ce tournage très jeune. Une douzaine d’années tout au plus.

Un monde meilleur est une histoire ô combien simpliste. Une histoire de « passer le relais ». Le concept tout bête, inventé par un enfant de 12 ans demandait à toute personne de faire quelque chose de bien, une bonne action pour trois autres personnes. Mathématiquement, si une personne passe le relais à trois autres, et que ces trois autres passent chacune le relais à trois autres, on a neuf personnes qui ont bénéficié de quelque chose de bien, et qui vont faire quelque chose de bien pour vingt-sept autres personnes, etc. c’est au point de vue mathématique, une suite arithmétique si vous voulez de 1+3+3²+33…+3n

Selon Trevor McKinley, (c’est le nom de l’enfant joué par Joel Osment) : « C’est dur, on peut pas prévoir, il faut beaucoup observer les gens, presque les espionner pour les protéger, parce qu’ils ne savent pas toujours ce qu’il leur faut ».

« Ils ne savent pas toujours ce qu’il leur faut ». Cette phrase à elle seule, étendue à l’échelle d’un pays prend une allure étrange et me pousse à m’interroger sur le peuple et son leader ; sur le roi et ses sujets ; sur le dirigeant et se population. Elle me rappelle une tout autre phrase qui lui fait la parallèle: « un leader dirige le peuple, le peuple ne dirige pas le leader ».

Zoomons un peu notre réflexion sur les pays arabes dont on a vanté le printemps sur les chaînes étrangères : Un peuple Tunisien, Egyptien, décide de mettre son dirigeant à la porte parce qu’il a faim pendant que ce dernier se remplit les poches ? Cela tient la route. Un peuple, libyen en occurrence, décide d’éjecter son dirigeant, parce qu’il n’a pas faim, que les allocations sont versées pour les sans-emplois, que le carburant est subventionné, et que le PIB flirte aisément avec celui de la France pendant que son dirigeant se remplit la poche quand même ? Ma foi, cela tient difficilement la route. C’est à l’image de la phrase de  Trevor McKinley : « C’est dur, on peut pas prévoir, il faut beaucoup observer les gens, presque les espionner, parce qu’ils ne savent pas toujours ce qu’il leur faut ».