mercredi 11 janvier 2012

RECADRER LE 13 Janvier

Je m'interroge :
le 13 Janvier, doit-il continuer par être férié puisque l'année dernière, celle ci a été une journée de recueillement. Or, on ne peut pas en principe se recueillir un jour férié puisque les bars de toute façon, n'ont pas l'air de se recueillir et feront le plein ! Où sera alors le recueillement.
La tradition grecque du "Ora et Labora" (Prier et Travailler) est peut-être le meilleur choix à faire.
Que le gouvernement aille à la messe de recueillement le matin, et qu'il retourne aussitôt au travail après. Sinon, on pourra soupçonner que les togolais ne se sont recueillis que pour quelques instants et ont passé le reste de la journée à vaquer à leurs loisirs !!! à l'image de leur gouvernement!
Le 13 Janvier, un homme est mort, qui plus est, le père de l'indépendance est mort ! Et comme le nouveau régime ne veut plus le considérer comme une journée de libération nationale, ou bien comme une journée de fêtes des armées, baaaah, qu'on arrête de la chômer.
C'est une journée de recettes perdue pour le port Autonome de Lomé, une journée d'extraction de phosphates (s'il y en a encore) perdue, une journée de production perdue!
C'est une journée fériée vide de sens!

mardi 10 janvier 2012

La Pils Brune : La Disparition


Alors que nous étions rassemblés, des compagnons de misère et moi _ nous sommes de bons togolais _autour de quelques bouteilles de pils brune, un ami (inspiré peut-être par le premier verre avalé) nous illumina sur la contre-publicité politique. La démonstration fut à la fois simple et compliquée. Selon mon ami « pilsé », le pouvoir togolais a peut-être payé certaines personnes comme Abass Kaboua, Fabi Kouassi ou encore Francis Pedro Amouzou pour qu’ils déversent une certaine critique sur eux par ondes de radios locales interposées. L’avantage, aussi surprenant soit-il est purement psychologique. C’est une sorte de thérapie de groupe servie aux auditeurs qui déjà conscients des maux qui les gangrènent, se guérissent de leurs malaises d’être togolais en écoutant d’autres togolais exprimer tout haut leur ras-le-bol. 

Il fut démontré plus loin autour de la même table par un deuxième comparse, que l’on pouvait se demander ce qui nourrissait ces politiciens et autres journalistes du dimanche sans salaire puisque ni le parti MRC d’Abass Kaboua, ni les activités journalistiques de Fabi et de Pedro ne rapportaient pas en revenus conséquents et considérables ; 

j’avoue aussi qu’un patron de presse assis à la même table nous confia par exemple que l'un des orateurs radiophoniques anti-pouvoir-RPT pouvait avoir été payée grassement par un Ministre RPT (on a perdu le nom entre deux bouteilles, désolé) en pleine campagne électorale de 2010, alors qu’il officiait sur une radio très écoutée de la place. La somme en millions de francs CFA devait se partager entre les journalistes de la rédaction qui à leur tour iraient jouer sur les ondes de cette radio, une certaine partition dictée par le régime en place. 

Un autre « pilseur, brun des bruns » souleva le fait qu’il rencontrait souvent dans la salle d’attente de la primature, Abass Kaboua qui ne lésinait pas en critiques à peine voilées sur l'actuel régime. Cela le surprenait comme ses autres confrères, quand on sait que la chèvre, une fois dans la maison du lion ne peut pas parler en mal de ce dernier. Qu’est ce qui fournissait autant d’assurance au plus centriste des togolais du moment ? 

Enfin, pour Pedro, bah, la bière avait déjà inhibé une bonne partie de nos sens de réflexion ; aucun des "pils aficionados" ne trouvait rien à dire sur son compte. Seulement que quelqu’un se souvint quand nous nous levions déjà de la table, qu’il avait une fois proclamé sur les ondes d’une de nos radios locales que si la CENI ne proclamait pas les vrais résultats de la présidentielle de 2010, il était prêt à marcher sur la présidence et même à mourir pour le Togo, pour l’état de droit et tout ce qui allait avec. (Ou peut-être qu’il l’a pas dit, vu la quantité de bière dans le sang de notre compatriote, on peut lui faire confiance qu’à moitié). Mais s’il l’a vraiment dit, alors qu’attend-il pour passer à l’acte !!! 

Finalement, notre réflexion contre-publicitaire tient-elle la route ? Euuuuuuh, attendez, je me souviens encore de quelque chose !

Un dernier ami que je m’apprête à citer ici, ne devient brillant et grand analyste que quand il a une certaine quantité d’alcool qui se mélange à son sang. Voici son analyse :

« Vous vous rappelez que Jean Pierre Fabre n’a pas été très tendre avec Blaise Compaoré, facilitateur dans la pseudo-crise post-électorale de 2010 ? Pourtant il a participé après à l’un des plus grands meetings de campagne de Blaise Compaoré qui a débouché sur son élection à la nord-coréenne. Bizarre » ! 

(il tire sur sa cigarette, expulse la fumée de ses poumons avant d’expirer sa réflexion tout aussi fumante). 

"Et si Faure donnait de l’argent à Blaise pour qu’il le remette à Fabre. Parce que mine de rien, faire de temps en temps un tour de façon très libre, à la plage le samedi pour crier haro sur le régime présidentiel, arrange un peu le régime présidentiel. C’est une grande vitrine dont se sert la Présidence Togolaise pour montrer que la liberté d’expression est un bien communautaire, partagée, gratuit, accessible, fiable et viable, sans risque de disparition physique de tout genre, ou même de « touchers vaginaux », expression consacrée par Patrick Lawson, il y a pas très longtemps. L’ANC n’est pas une entreprise à ce que je sache. Comment finance-t-elle les marches du samedi ? hummm, enfin, oubliez ce que j’ai dit, la bière me joue encore des tours, merde" !!!
-
-   Donc le RPT financerait l’insultocratie des opposants et des journalistes contre lui-même pour améliorer son image à l’extérieur et apaiser le cœur brûlants des togolais ?

- Arrête de boire, ça ne te rend pas très intelligent, lui dis-je !

Sur ce, nous nous sommes quittés, bons viveurs, les pensées éparses. Comment peut-on penser de choses pareilles de si bon journalistes, et de si bons opposants ? 

Ah, j’oubliais. IL N’Y A PLUS DE PILS BRUN SUR LE MARCHE !!! Sait-on jamais, c’est pour nous éviter d’avoir des réflexions bizarres comme celles relatées ici que par enchantement, celles-ci ont mystérieusement disparu.


MORALITE DE L’HISTOIRE (je ne sais pas pourquoi j’adore cette phrase) : L’alcool n’est pas la réponse, mais au moins il permet d’oublier la question !

Vence

PS : puis-je préciser que j’étais pas mon état normal avant d’écrire et de publier ceci ? je cherche encore comment l’enlever, minnnnce !!! putain de brune… là je parlais de la bière…