Tout le monde le sait, depuis
quelques mois, il existe un nouveau FRAC au Togo, une sorte de FRAC 2 où on a
mis les politiciens derrière et les « sociétés-civilois » devant pour
réclamer l’abrogation d’une nouvelle loi fixant par exemple le nombre de
députés à la prochaine assemblée nationale et même le découpage électoral, qui
découpe en deux la classe politique togolaise en ceux qui sont pour et ceux qui sont contre !
Donc le FRAC2 s’appelle CST,
Collectif Sauvons le Togo, où on retrouve un Zeus Ajavon en featuring avec un
Abass Kaboua un peu survolté, un Agbéyomé Kodjo plongé en permanence dans la
psychose du « les gens du pouvoir
cherchent à m’arrêter, cherchent à lever mon immunité d’ancien chef de
parlement », et des gens moins connus, avocats de profession, Kpandé
Adjaré, Gil-Benoît Afangbédji, ou encore Claude Amegah, bien différent du
Claude Améganvi que nous connaissons tous, et qui est aujourd’hui lui aussi
membre du CST et secrétaire général d’un drôle de Parti, le Parti des
Travailleurs ! à croire que ceux qui ne travaillent pas, ne sont pas de ce
parti, mais enfin bref.
Alors que veut le CST ? Bah
euuuh, le CST veut marcher et parfois aussi veut expliquer aux populations par
un meeting d’explication, (c’est le
nom qu’on donne à la chose) le contenu de la plateforme qu’ils ont soumis au
gouvernement.
Seulement, je me souviens, qu'un
certain Gilbert Bawara a en des termes peu vertueux à l’endroit des « CSTistes »,
affirmé que ce collectif n’avait même pas de base légale et qu’il était
impossible qu’on puisse considérer ses revendications. Pendant ce temps, un
certain Pascal Bodjona, censé être du même bord Unir-iste, brandit la carte de
l’apaisement et cherche par tous les moyens à faire asseoir CSTistes et pouvoir
à la même table. Il a dit « une loi n’est pas définitive, on peut
continuer par la réviser, le gouvernement croit profondément au dialogue ».
WOAW ! Au moins, nous le savons maintenant, autour du Chef de l’état,
Faure Gnassingbé, deux courants se sont vite dessinés. Celui des durs incarné
par Bawara et celui des ouverts au dialogue incarné par Bodjona !
Pour la petite parenthèse, Bawara
a traité de « Badauds » les manifestants qui sont sortis le 12 et 13 juin pour réclamer la tête de Faure Gnassingbé ou sa démission,
chose qui n’est pas pourtant mentionnée dans la plateforme du CST. Je vous le
répète autrement. Une grande majorité de ceux qui sont partis à la
manifestation-CST des 12 et 13 juin derniers ne savaient pas pourquoi ils
manifestaient. Ils ont cru qu’ils manifestaient pour faire partie Faure ?
alors que le CST marchait (du moins les leaders du CST marchaient) pour
demander l’abrogation des lois fixant cadre et code électoral pour les
prochaines élections législatives. Peut-être que c’est ce qui a poussé
Bawara à traiter les manifestants de Badauds, vu qu’ils avaient l’air de n’être
pas venu à la même manifestation.
Agbeyomé a pour sa part traité Bawara de « Badaud Ministériel », comme
une réponse du berger à la bergère, dont la classe politique togolaise nous a
habitué. Lui-même est un badaud ministériel, un badaud gouvernemental ! s’est
écrié Agbeyomé pour lui répondre. Pour rappel, souvenez vous bien, Gilbert
Bawara, le même garçon a proféré des discours discourtois à propos de Gilchrist
Olympio il y a quelques années. Il le traitait d’Amnésique ! et à la fin, cela
ne m’a pas étonné quand on l’a bouté hors du gouvernement d’union nationale
UFC-RPT où bien évidemment, le RPT s’est taillé la part du lion dans les
nominations ministérielles.
Mais reconnaissons-le, les
dernières manifestations des 12 et 13 juin ont connu leur lot de violence et de
mort. Une jeune femme morte brulée parce qu’une bonbonne de gaz lacrymo est
tombée dans sa cuisine où elle cuisinait au gaz. Imaginez la suite !
petite détonation et explosion ! Une autre femme, morte elle aussi pour
avoir été asphyxiée par l’odeur suffocante et les relents piquants du gaz,
selon la version familiale ; et une autre version, celle gouvernementale
qui la dit, décédée d’hypertension, parce qu’elle a été choquée au moment de l’explosion
de la bonbonne de gaz là encore tombée dans sa maison ! bon, enfin, le
dernier, un vieux monsieur mort à Sokodé, mort sous les coups de militaires
acharnés selon sa famille ; et mort de crise de paludisme aigu selon le
gouvernement. Entre les deux là qui dit vrai ?
Allez, rappelons nous, je l’ai
dit quelques lignes plus tôt, le CST veut faire abroger les lois adoptées par l’assemblée
nationale, ses manifestants ne comprenant rien veulent que Faure s’en aille
tout court ! (peu de togolais
prêtent une attention particulière au débat parlementaire qu’il soit retransmis
à la télé ou non, en plus la télé nationale euuh… qui la regarde ? Canal +
coute 5000F pour bouquet access + 10 000 pour les 4 chaines Canal alors
euuuh…).
Heureusement, un jour, après
quelques courses-poursuites de manifestants olympiques et quelques reliques
catholiques d’amoutivé gazées au lacrymogène, les types de la sociétés civiles
à la tête du CST se sont dits, « allons voir quand même le peuple pour leur
expliquer que c’est pas départ de Faure tout de suite, c’est changer la loi
électorale qui est important ».
Ils ont annoncé un meeting d’explication
le dimanche surpassé ; un meeting tué dans l’œuf par les forces de
sécurité ! allez, rebelotte, deuxième meeting le jeudi qui a suivi, mais
ça leur a pété encore à la gueule, les forces de sécurité ont chargé, et tout
le monde s’est retrouvé devant l’ambassade de France, Agbéyomé Kodjo, Abass
Kaboua, et compagnie, pour d’après eux, échapper aux forces de l’ordre et à la
fumée lacrymogène.
Finalement, le dimanche dernier,
le CST a pu faire un meeting d’explication à Kpalimé et non à Lomé. Abass
Kaboua a raconté aux journalistes qu’il leur a fallu pourtant déjouer des
pièges pour y arriver. Le préfet a interdit que les zémidjans fassent des
caravanes pour accueillir les leaders CST, on a coupé l’électricité pour
empêcher des émissions spéciales sur des radios de kpalimé, on a diffusé des
communiqués contradictoires sur les radios
pour semer le doute au sein « des kpaliméens » et finalement
le bouquet final, on a encerclé le stade du meeting avec des forces de
sécurité. Mais fort heureusement, le CST a tenu son meeting et a pu expliquer
aux populations de ne pas réclamer la tête de Faure. (c’est du moins ce que je
crois qu’ils ont dit) !
D’abord baaaah euuuuh, que le
pouvoir togolais prend de drôles d’allures ! il y a encore deux ans, on
laissait les gens marcher de Kodjindji vers la plage sans s’en soucier vu que
de toute façon, ils y allaient pour vociférer leur colère, faire une thérapie
de groupe géante et rentrer. En quoi une manifestation CST irait gêner le
pouvoir en place puisqu’il s’agit d’association de personnes ayant la même
logique que le FRAC.
Et quand on demande au pouvoir de
réagir, on voit toujours s’afficher deux courants : Le courant emmené par
Bawara Gilbert, qui voit en les manifestants, des badauds ! et le courant
emmené par Pascal Bodjona qui croit profondément au dialogue. Autour de Faure
Gnassingbé donc, il y a deux poids, deux mesures qui s’affrontent et au sein
duquel, le Chef de l’Etat doit être lui-même balloté. On en vient même à être
un peu surpris que lui qui a crié réconciliation ! les bras ouverts en
embrassant Gilchrist Olympio sur la bouche (façon de parler hein) laisse
aujourd’hui ces hommes qui veulent suivre le CST sans suivre sa plateforme, se
faire tabasser jusqu’à mort d’homme, fut-ce par erreur sur la cible du gaz
lacrymogène tombé dans une maison au lieu de tomber sur la route, pffff, la
formation en jet de gaz lacrymogène est peut-être à revoir ? un
séminaire-atelier peut-être ?
Ah, et là où ça devient encore
amusant, c’est que pendant qu’on refuse au CST de faire son meeting d’explication
(ou meeting de recadrage), Gilchrist Olympio, vole de campagne en campagne ;
il était dans la campagne du bas mono dimanche dernier, avec un convoi de
sécurité impressionant, pour dit-il expliquer aux populations ce qui s’est
passé dans son parti en 2010 et leur parler des prochaines élections.
L’UFC a
commencé par chasser très tôt les sièges parlementaires alors puisque le bas
mono compte deux sièges de députés depuis le découpage
électoral vomi par le CST sur sa plateforme.
Conclusion? C'est donc le CST seul qui n'a pas le droit de faire un meeting d'explication.
Que s’est-il passé dans la tête
du Président de la République, ou à la tête de la présidence, pour qu’on en
vienne aujourd’hui à gazer ceux qui ne comprennent pas grand’chose, suivent le
CST qu’ils croient voir réclamer l’amélioration de leur vie par le départ de
Faure alors que le CST demande d’annuler des lois votées au parlement ?
Et puis, euuuuh, pourquoi le
Président ne demande t-il pas à rencontrer simplement les CSTistes pour
discuter et qu’il laisse la charge à Pascal Bodjona et au Premier Ministre de
le faire ? C’est étrange. De nos jours, la mode est au contact direct
entre Président et sujets de la république. Hollande rencontre les syndicats
cette semaine, Nicolas Sarkozy se réunissait souvent avec les représentants
syndicaux et Faure Gnassingbé demande à son Ministre de l’Administration Territoriale
et à son Premier Ministre d’aller voir ceux qui réclament l’abrogation des lois
électorales nouvellement votées. Notre Président serait-il un peu à la traîne,
niveau, communication ?
Il va falloir que les choses
changent très vite dans ce Togo nouveau que Faure Gnassingbé a commencé par
incarner avec de nouvelles routes larges et des infrastructures déployées au
prix d’efforts importants de sa part (enfin, c’est ce que je crois).
-
Déjà, cette affaire de SOW Agba Bertin, à qui la
Cour suprême a demandé de payer 150 millions de caution, cette affaire où
effectivement, SOW a payé les 150 millions de caution, cette affaire où SOW
reste quand même en prison après ce paiement fait couler de l’encre dans la
presse. Le nouveau surnom d’Agba Bertin, c’est « Le prisonner personnel de Faure Gnassingbé ».
-
Déjà, cette affaire de Gifle à la tête de l’état,
Gifle qu’on dit (toujours dans la presse) administrée à un officier de l’armée
togolaise, Gifle qui pollue par conséquent, toute la politique présidentielle
fait jaser à tous les coins de rue de Lomé. Un officier formé par l’armée
togolaise, giflée par une femme qu’on dit puissante pour avoir été ou pour être
dans les bonnes grâces du chef de l’état. (je m’exprime au conditionnel parce
que je n’ai vu ni gifle, ni officier giflé, et je ne connais même pas cette
femme). Mais si on en parle et en reparle, cela devient inquiétant.
-
Déjà, cet article dans la lettre du continent
qui dit que la répression des manifestations CST des 12 et 13 Juin a été
planifiée par Faure Gnassingbé lui-même, accompagné des Colonels Yotrofei
Massina et Atcha Titikpina étonne plus d’un !!
Faure Gnassingbé au début de son
deuxième mandat a commencé par avoir l’assentiment de la population. On sentait
qu’un vent de changement, sinon, une légère brise de changement voulait
souffler sur le pays mais ces dernières semaines n’ont servi qu’à accrocher des
casseroles à son parechoc ! Et il risque d’en traîner des retentissantes d’ici
les législatives déjà enfumées au lacrymo.
Le CST gagne la sympathie du
peuple parce qu’une frange de gens difficiles autour du président lance contre
ces manifestants, une horde de force de l’ordre qui commettent l’erreur de
tirer jusque dans les maisons de ceux qui n’ont rien demandé. Il y a longtemps
qu’on ne meurt plus de manifestations au Togo ! il y a longtemps, le chef
de l’état a décidé de laisser marcher les gens, et cela a rehaussé son image,
sans qu’il n’ait même accéder à une seule de leur revendication.
Pourquoi ce volte-face ?
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