mardi 12 juin 2012

Lomé Ce soir

Bon, vous voyez cette route? Certains l'appelleront la route du changement. "La Route Du Changement" un terme à connotation bipolaire. D'abord parce que c'est une route qui vient d'être refaite et qui au lieu de se détériorer suite aux intempéries habituelles (pluies, érosion, poids des véhicules, etc) est rayée par ceux qui à Decon voulaient aujourd'hui rouler des mécaniques face à la gendarmerie. Il y a ensuite ce sens très pro opposition pour dire que par cette route et la marche avec forces pierres jetées, on arrivera à changer ce qu'on veut changer! Soit!


Je travaille non loin de là. Ce soir en quittant le bureau, je suis passé avec un ami à Dekon (je squattais sa moto) pour récupérer un téléphone chez un réparateur de téléhpone portable. J'ai analysé un peu le type de population présente sur les lieux de la manif. Je n'aime pas juger les gens, mais pour une fois, je peux dire clairement qu'on pouvait la composer aisément de rasta men, à l'allure fière et combative, d'hommes bien bâtis, de jeunes voulant en découdre, de femmes dont les yeux rougis montraient le degré de moutarde qui leur est monté au nez. 


Je n'aime pas juger mais je veux demander une chose. Ces personnes là ont l'air d'attendre le changement ou à la rigueur de le vouloir, de vouloir le forcer en forçant les barrières de la gendarmerie. Mais et demain quand changement il y aura, qu'auront-ils à proposer? Ont-ils des diplômes, des formations, des qualifications pour pouvoir servir à quelque chose. Ceux pour qui ils se battent, leur offriront t-ils les chances d'épanouissement dont ils se réclament en envoyant à la figure des hommes en treillis bleus, des cailloux extraits apparemment des pavés qui composent le terre plein de la nouvelle route de Dekon. Leur offriront - ils ces chances sans qu'ils n'aient à faire valoir leur compétences et leur qualifications, autre que celle de jeter la pierre au pouvoir en place?


Je pense que ces questions o combien réfléchies sont celles qui poussent le reste de Lomé à vaquer à ses occupations pendant que la petite bourgade de Dekon joue au "village des irréductibles gaulois".Je vais paraphraser Olivier Roger, Envoyé Spécial RFI à Lomé, le 26 Avril 2010, à l'époque où on peut le dire "ça chauffait dans une partie de Lomé". Ce soir c'est moins grave mais, je le dis comme ça : "Ce soir il y a deux Lomés : "Le premier qui s'arrête aux portes de Dekon, vaque normalement à ses occupations. Le deuxième qui 
commence aux portes de Dekon s'apprête peut-être à dormir dans le noir"


( je précise que c'est une photo prise sur le groupe "sexy togolais", photo postée par un de ses membres. merci)

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