samedi 14 juillet 2012

Mais alors pourquoi le Premier Ministre a-t-il démissionné?

Pourquoi? 

Pour les fans de cinéma, plus précisément de la saga James Bond, je vous renvoie pour commencer à "Demain ne meur jamais", Tomorrow Never Dies où le méchant du film, un journaliste du nom d'Elliot Carver avait prononcé la phrase suivante : "Le maître-mot d'un article, ce n'est pas qui, quoi, où, quand et comment? mais c'est le Pourquoi"!

Le Premier Ministre Togolais et la fin prématurée de sa primature, oui, d'accord mais Pourquoi?

Le présent article est le petit récapitulatif des raisons évoquées. 

D'abord celle de Cléo Petchezi, le Directeur de la Communication de la Présidence de la République Togolaise. Réaction radiodiffusée sur RFI ce matin : 

Les autorités togolaises ont précisé ce vendredi 13 juillet, dans un communiqué conjoint de la présidence de la République et de la primature, que la démission du Premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo n'est pas le fruit d'une divergence de vues avec le président Faure Gnassingbé, mais résulte de la nouvelle dynamique que ce dernier veut insuffler au dialogue politique qui va s'ouvrir. Cléo Pétchézi,directeur de la communication de la présidence de la République du Togo, explicite la démarche, et annonce des consultations présidentielles.

Je vous laisse le lien, juste au cas où vous voudriez l'entendre de vive voix : 

http://www.rfi.fr/afrique/20120714-presidence-togo-balle-est-le-camp-partis-s-expriment-rue

le site internet Afriscoop dans son article (dont je ne retrouve plus le lien, hélas) avait aussi dit que c'est Charles Debbasch, le franco-togolais rompu à toutes les "sodomies constitutionnelles" (je le dis comme ça puisqu'on dit de lui qu'il est l'artisan du tripatouillage constitutionnel, grand toiletteur constitutionnaliste), qui a proposé que Gilbert Houngbo parte, pour mettre une nouvelle dynamique allant dans le sens de la préparation des prochaines législatives.

Liberté, le quotidien d'information togolais apporte une contre-raison en écrivant pour sa part que Gilbert Houngbo est parti parce qu'il n'était pas content que le Président de la République fasse ré-emprisonner les cinquante trois manifestants qu'il était en passe de faire libérer. pas content que le Président de la république donne un contre-ordre à son ordre, Gilbert Houngbo, excédé par cette dernière goutte d'eau qui a débordé le vase n'a pas voulu boire le calice jusqu'à la lie!!!

Attention, petit rappel, Houngbo était excédé parce que quelque part, il parait (et c'est Abass Kaboua, le plus centristes des togolais) qui le dit : Plusieurs fois le Colonel MASSINA et le Général TITIKPINA se sont adressés au Premier Ministre démissionnaire en des termes discourtois pendant qu'il était en fonction. Des termes du genre "Où est-ce que toi tu étais, quand ça chauffait à l'époque"?

Du coup, le togolais moyen que je suis, s'interroge : 

Si on avait besoin d'insuffler une nouvelle dynamique, pourquoi le départ du Premier Ministre ressemble t-il à un départ en fracas? Pourquoi ne l'a t-il pas annoncé lui-même dans un point de presse? pourquoi le reste du gouvernement n'avait pas l'air de savoir que le Premier Ministre se préparait à démissionner car aussi surprenant que cela puisse être, beaucoup de journalistes disent avoir reçu dans l'après-midi, du jour même de l'annonce de la démission du Premier Ministre, une invitation du Ministère de la Planification à un séminaire-atelier le lendemain. Le soir après le journal de 20 heures, paf, le premier ministre démissionne! Le lendemain, nouveau mail du Ministère de la planification annonçant aux journalistes invités que l'atelier était reporté. Signe que même les membres du gouvernement ont été pris de court par la démission Premier-Ministérielle!!!

Du coup, on a des doutes profonds sur les déclarations du Directeur de la Com du Président de la République. C'est désormais une confiance très limitée, une confiance à géométrie variable qu'il faut exprimé par rapport à  l'élément sonore diffusé par RFI, ce samedi matin. 
Cléo Petchezi explique qu'ils veulent par le départ du Premier Ministre donner l'occasion à ceux qui revendiquent par la rue, d'arriver eux aussi aux affaires pour travailler ensemble. 
Les revendicateurs par rue interposés ont déjà annoncé dans une conférence de presse qu'ils n'iront pas au gouvernement parce que pour eux, le départ de Gilbert Houngbo est le signe qu'il n'est pas évident de travailler avec le pouvoir actuel, que les données seront faussées d'avance et donc que ce n'était même pas la peine de les imaginer un seul instant au gouvernement.

Et nous voilà donc à la case départ! Déjà aujourd'hui, le FRAC voulait manifester mais s'est fait bastonné; demain il y a de fortes chances que le CST se fasse bastonner aussi. comme ça le pouvoir Togolais donne une belle image de lui à l'ONU où il est membre quand même du Conseil de Sécurité! Avec un peu de chances, ils nous jouent la version édulcorée (heureusement!) de la rue en syrie, sans les armes, sans les chars, sans les tirs à balles réelles. 

Manifestants togolais, réjouissez vous, on ne vous lance que des gaz et des balles en caoutchouc, vos homologues syriens, eux meurent de manifestations!!!

Alors, à quoi s'attendre prochainement? Rappelez vous, les consultations sont ouvertes!!! il y a de fortes chances que l'UFC retourne au gouvernement, avec peut-être plus de postes!!! il y a de fortes chances aussi que ceux qui veulent qu'on mate les manifestants, comme Gilbert Bawara reviennent peut-être aux affaires; Comme ça Agbeyomé Kodjo ne pourra plus lui dire qu'il est un "Badaud gouvernemental"! Et puis il y a de fortes chances qu'on nous balance à la figure l'histoire d'un nouveau gouvernement de mission chargé d'organiser de très très bonnes élections législatives, transparentes et libres, dont UNIR a déjà commencé la campagne comme je le vois sur le pavé de djidjolé, où UNIR a été placardé à chaque poteau d'éclairage public! woaw!!!


Aujourd'hui, on a appris que les manifestants tantôt sortis des cellules, tantôt réintroduits en cellule, ont été finalement sortis!!!
C'est peut-être cela la présidence à deux vitesses observée ces derniers jours: 


- la première vitesse dit oui! venez on va dialoguer, d'ailleurs ,regardez je libère vos manifestants finalement!!! 


-  la deuxième dit, si je vous vois encore dans la rue, je vous mate correctement



J'avoue que je suis un peu nostalgique de l'Accord Politique global du temps de Yawovi Agboyibor, de son gouvernement de mission qui a fait du bon travail avec le même Faure GNASSINGBE au pouvoir en 2007. 

Entres officiers qu'on dit giflés (on n'a jamais pu vérifier complètement, personne n'a la photo de la gifle) par des femmes rendues subitement puissantes, et prisonniers surnommés par la presse, prisonniers personnels du chef de l'état ayant payé leurs cautions mais toujours en prison, entre manifestants matés alors qu'au début du quinquennat, on les laissait se promener gaillardement jusqu'à la plage, vous et moi sentons qu'un certain changement de gouvernance pointe à l'horizon politique togolais. Un certain genre de "la carotte ou le bâton" qui ne dit pas son nom apparaît en filigrane. Seulement est-ce en bien ou en mal, baaaaah, on  verra ce que l'avenir nous dira...


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