mardi 31 juillet 2012

GHANA : Le Roi Est Mort, Vive Le Roi!!!


Depuis le mardi 24 Juillet, le Ghana fait plutôt figure du meilleur élève de la démocratie, ne s'en tenant qu'à la constitution, et à elle seule, quand il s'agit de remplacer un président mort. 

Le Président Ghanéen est décédé de mort subite; une mort qui a pris de court tout le monde, y compris les autorités ghanéennes elles-mêmes. Faut-il le rappeler, John Atta Mills avait été  admonesté plusieurs fois par Jerry Rawlings, un ancien Président (il savait de quoi il parlait) de ménager sa santé au pouvoir, ou de laisser passer Madame Rawlings, sa femme à lui comme prochaine candidate à sa succession; les présidentielles n'étant pas loin, et les primaires dans la parti au pouvoir aussi.

Mais John, troisième du nom (Jerry John Rawlings John 1er, John Kufuor John II et lui, John Atta Mills) était têtu. Il a juré comme le dit Ernest Hemingway, de "finir cette tâche, ou de mourir en l'accomplissant". Bah voyez-vous, il en est mort. 
La bonne nouvelle, c'est qu'on garde de lui une belle image au vu des torrents d'éloges et d'hommages déversés sur le cadavre présidentiel ghanéen. Bon démocrate, bon père de famille etc. Ce qui, il faut le reconnaître n'est pas du tout faux!!! 
Le monde entier gardera du Ghanéen qui s'en est allé sans avoir fini de présider son pays, l'image d'un des plus grands démocrates africains. Si tous les présidents de la sous-région pouvaient prendre exemple sur l'homme pour continuer par vivre dans les mémoires après leurs morts...
Pour certains (pardon, ne me demandez pas de citer de nom), j'ai l'impression qu'on se souviendra plus de leurs droits de cuissage, de leurs nombreuses femmes et maîtresses entre les jambes desquelles, tant de biens du peuple dit-on ont été amortis? nous en avons en Afrique hein. euuuh, prenez une carte, et regardez vers le bas de l'afrique, la petite enclave en plein territoire sud africain : le royaume du lesotho!!! pour ceux qui croient que j'allais donner un autre pays, baaah, ... ravalez vos espoirs, je voyage sur l'océan de ma pensée (C'est d'Isaac Newton), l'océan de ma pensée qui se trouve dans ma tête! lol!
Un homme doit pouvoir laisser une empreinte sur cette terre, et ne laisser personne la piétiner! (phrase d'Anthony Hopkins dans Rencontre avec Joe Back).
Le florilège d'hommages accrochés au cou d'Atta Mills est aussi la preuve, n'en déplaise aux anti-sionistes, que les Américains ne se trompent jamais quand leur président se met à visiter les pays africains les plus démocratiques. On cite le GHANA!!! on cite LE SENEGAL!!! 

on ne cite pas le Togo?

Bah il faut espérer qu'un jour on puisse brandir le Togo comme porte-flambeau de la démocratie en Afrique, aux côtés du Ghana. Deux voisins unis par les mêmes aspirations démocratiques, après avoir été unis par un même background historique.

Ceci dit, je ne suis pas des radicaux qui viendront brailler à tue-tête, mon pays n'est pas démocratique!!! car voici, doit-on le préciser, si on doit dénombrer le nombre de journaux qui écrivent ce qu'ils pensent, et les émissions où l'on diffuse ce que les observateurs de la scène politique togolaise pensent, on peut considérer tout de même qu'il y a eu entre un certain appel du 30 Août et les jours que nous traversons, des avancées démocratiques!!!

Qu'à cela ne tienne, certains pensent, à tort ou à raison, qu'il faut qu'on apprenne comme les Ghanéens, à remplacer nos présidents morts. Ce qui est intéressant dans ce cas là, c'est que beaucoup non plus, n'ont pas dit, que nous Togolais n'ont pas bien appris à remplacer nos présidents morts. On a fait beaucoup mieux que certains pays où les officiers gérant les réserves de carburant de l'armée, ont mis au chômage le potentiel président intérimaire pour prendre le pouvoir comme un père noel portant un béret rouge; vous reconnaîtrez un certain Moussa Dadis Camara qui a finalement payé de sa propre santé, ses lubies. Le pouvoir l'a peut-être saoulé un peu trop tôt. 

Oui, au Togo, on a essayé à notre manière de respecter la constitution. Parce qu'il y avait un vide constitutionnel matérialisé par l'absence même du Président de l'Assemblée en voyage(On ne pouvait pas l'attendre tout de même, le pays devait avoir un président). Rappelez-vous, à l'époque, une approche de lecture, apparemment la plus probante, a permis de mettre au pouvoir d'abord un député réélu par ses collègues président de l'assemblée, puis parce que le peuple ne l'a pas accepté, une autre approche de lecture a permis de nommer Président de l'Assemblée, le premier Vice-président de l'Assemblée. Je crois que le plus grand problème à l'époque a été de se demander si on devait automatiquement coopter Président de l'Assemblée Nationale, le premier-vice Président? ou si on devait refaire une élection au sein du parlement pour nommer un nouveau Président de l'Assemblée Nationale à la place de celui qui n'était pas là?

Nous communs des mortels togolais ne pouvons imaginer ce qui s'est véritablement déroulé à la tête du Togo entre le soir du 05 Février 2005 et l'arrivée au pouvoir d'Abass BONFOH. Je ne dis pas non plus que ceux qui ont été les aiguilleurs du "qui va remplacer Eyadema" ont fait les meilleurs choix, mais qu'auraient fait d'autres personnes, dans l'exacte situation où ils se sont trouvés? allez, je vais faire comme Maître Vergès. Je vais vous demander de regarder les gens au-delà du masque de monstre dont on les afflige souvent pour nous demander, dans notre condition humaine (comme le dit André Malraux) ce qu'on aurait fait à leur place? Nous serions-nous sentis plus Ghanéens que Togolais pour savoir au cou de quel chat irions-nous attacher la cloche? Et ceci tout en prenant en considération, l'atmosphère politique d'apprentissage démocratique dans lequel tout le pays vivait quand le Président togolais s'en est allé, comme John Atta Mills. C'est compliqué n'est-ce pas?

C'est en cela que réside le "ne jugez point" du christ. J'ai mis un certain temps à comprendre, mais je crois que le Christ, comme l'écrivain français Jean-Paul SARTRE avaient un problème : ils distinguaient trop vite, et trop tôt l'homme en situation, et du coup n'arrivaient plus à porter de jugement, dérivaient vers un état d'indulgence béat et versaient finalement vers le pardon. C'est d'ailleurs une béatitude non?

Il est donc judicieux de ne pas comparer le Togo et le Ghana dans leur apprentissage démocratique. Ou peut-être, oui il faut les comparer, si on veut dire que le Togo doit devenir comme le Ghana! Il le sera à coup sûr!! mais ça dépendra des uns et des autres. De comment se jouent les jeux politiques. Quand ira t-on dans la rue, quand d'autres gazeront ceux qui iront dans la rue, quand s'assoiera t-on à une table de négociations?
Qui sera Chef d'Etat en 2015?

Remarquez, le Ghana tant adoubé de nos jours, a égrené un long chapelet de coup d'état sur coup d'état pour arriver à ce stade d'ouverture démocratique. Je ne pense pas que si on remettait les étapes successives traversées par le Ghana aux togolais, ils le prendront sans rechigner! (lisez l'histoire du Ghana, cela vous affranchira).

Quoiqu'il en soit, nous pouvons déjà nous abstenir de nous critiquer, et d'avancer, voire même d'apprendre. Dieu nous en garde, on n'aura pas de Président qui mourra demain au pouvoir pour voir si nous irions faire comme les Ghanéens ou autrement... mais au moins nous avons vu le Ghana, et nous nous sommes dits que nous feront mieux que la dernière fois, c'est déjà ça.

Ah, et le titre? Le roi est mort, vive le roi? bah c'est simple, c'est une phrase anglaise prononcée quand Charles VII succédait à Charles VI dans l'angleterre du 15ème siècle; comme John IV (John Mahama) a succédé à John III (John Atta Mills) dans le Ghana du 21ème siècle! Rien de plus!

1 commentaire:

  1. BONFOH Abass était bel et bien élu par ses collègues Députés .Nous devons arrêter de travestir l'histoire de notre pays.Resultat de l'élection du président de l'assemblée le 26/02/2005:Incrits62,votants 62,suffrage exprimé 62,bulletins nuls 00, Pour 57,Contre 04,abstention01.Voila la réalité.Merci

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