jeudi 10 novembre 2011

Ces fâcheuses similitudes greco-africaines !

Au regard de l’actualité économique de ces derniers temps, on pourrait aisément voir en la Grèce et l’Afrique de profondes similitudes. Il est seulement triste qu’on ne puisse pas leur demander de se marier vu qu’ils ont plus de malheurs que d’heurs en commun ; une union ne serait que l’amoncellement de tristesses aboutissant à un couple battant de l’aile.
Nous sommes par exemple des habitants du continent berceau de l’humanité. Les grecs habitent le berceau de la démocratie. C’est un exemple d’heur.
Quant aux légions de malheurs, ils sont regroupés dans tout ce qui peut-être facteur de mauvaises finances et de mauvaises économies : Les grecs trichent sur leurs déclarations d’impôts, les africains n’en paient pas beaucoup ; il y a plus de Porsche Cayenne à Athènes, qu’il y en a dans l’agglomération de Paris (pourtant capitale d’un pays nettement plus riche) ; et on est à peu près sûr qu’il y a beaucoup plus de grosses cylindrées dans les villes africaines que dans les villes européennes. Pour preuve, un ami allemand en vacances à Lomé a eu du mal à accepter l’idée de voir des belles BMW toutes neuves rouler sur des routes en pleine déliquescence, alors qu’il dit lui-même ne pas encore rêver à une voiture de ce standing-là dans son pays.
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Il y a d’autre part ce caractère très greco-africain : les grecs n’aiment pas l’idée de l’austérité, des diminutions de salaires, des augmentations d’impôts, etc. Ils sont mêmes tentés de sortir de la zone euro où France et Allemagne cherchent à leur imposer des mesures drastiques pour « limiter la casse » ; les africains de la zone CFA non plus ! L’ajustement structurel a été une vraie gageure ; aujourd’hui, ils caressent le rêve de sortir de la zone CFA pour créer leur propre monnaie. Des semblances et ces ressemblances qui transportent inlassablement grecs et africains vers un gouffre dont ils auraient du mal à sortir.
A bien y voir, grecs et africains, sont un peu les fossoyeurs de leurs propres tombes économiques. D’accord, pas tous les grecs, ni tous les africains, mais leurs responsables politiques, en d’autres termes leurs leaders. Ceux qui ont appris à tricher sur les comptes de la Grèce à la Banque Européenne, comme ceux qui ont appris à détourner les capitaux propres de leurs pays, et à acheter des châteaux en Europe, tout en laissant les pays aller à vau-l’eau. Hélas, nous vivons dans un monde injuste depuis la nuit des temps. Les hommes de tête déconnent avec leurs potes trafiquants d’armes, contrebandiers, commerçants véreux et autres ; et c’est le reste du peuple qui en pâtit une fois les problèmes économiques survenus.
Hier en soirée, alors que nous attendions qu’un transfert important de fichiers de serveurs à serveurs se termine, des collègues et moi nous nous étions mis à parler de politique, ou plus précisément de détournements de fonds. Une anecdote terrible nous a été racontée et qui a amené tout le groupe de techniciens à s’esclaffer.
C’est l’histoire d’un stade de football que l’on était en passe de construire pour une petite ville en Afrique de l’Ouest. Le coût de l’opération : Huit Cent Soixante Millions (860 000 000) de Francs CFA. D’après le collègue-narrateur, il a été prévu le recrutement de trente chefs-maçons. Chacun serait payé à trois millions de F CFA. Sur le budget final de construction, il fut mentionné le recrutement de Trois cent chefs-maçons. Woaw ! la différence qu’empochait le responsable de ce marché était énorme. Notre ami raconte même qu’un jour, des camions chargés de quarante tonnes de ciment au total arrivèrent au chantier. Le contremaître signa la fiche de décharge, et à la surprise générale des ouvriers, ces quarante tonnes repartirent avec les mêmes camions. On apprit plus tard que ce ciment détourné en plein jour servi dans la construction de la résidence du responsable de la construction du stade, qui était soit dit en passant un haut dignitaire du régime en place.
L’Afrique de l’après indépendance compte de ces anecdotes effrayantes qui ont servi à faire des trous dans son économie. Et on peut être sûr que les grecs doivent en avoir de pareils sous leurs cieux. Ces lubies dispendieuses, ces travers et égarements reviennent toujours à la charge du peuple qui doit en permanence travailler à renflouer les caisses de l’état. Toujours ! J’arrive parfois même à me demander : Si Dieu a pu laisser Adan et Eve faire les malins dans le jardin d’Eden, et aller bouffer du fruit défendu à leurs corps défendant, sans qu’il n’ait même lever le petit doigt _ une injustice planétaire _ , et qu’aujourd’hui, grâce à eux, on soit dans la merde, privé de paradis, et trempé dans des imbroglios économiques suicidaires, pourquoi devrions-nous nous plaindre de l’injustice à échelle nationale respective qui se produit dans chaque pays. A l’origine, tout n’était déjà qu’injustice.

Peut-être qu’en attendant de trouver des mécanismes sûrs pour bloquer nos dirigeants et les empêcher de devenir des champions de la dilapidation des fonds de l’état, de quoi vivrons nous, dans les lendemains immédiats, et quel avenir préparerons nous pour les générations futures. Ah, générations futures parlons-en ! une histoire marrante : le Tchad exporte du pétrole, et apparemment s’amuse à dépenser tout son argent jusqu’au jour où la banque mondiale dit : « STOP, à partir d’aujourd’hui, tu économiseras pour les générations futures du TCHAD » ; c’est pas mal comme astuce hein ? Ah, autre histoire : « Un marché d’exploitation du réseau mobile au Togo était presque octroyé à Orange, sans appels d’offres comme cela se fait dans les règles de l’art. Alors que c’était fin prêt, un couperet de la banque mondiale est tombé. Le marché n’a pas été octroyé dans les règles, allez, on recommence tout, on donne tout le dossier à la BOAD chargé de faire l’appel d’offres et d’examiner les offres qui seront soumissionnées par les sociétés de téléphonie mobile qui se sentent inspirés par le paysage togolais !

Cette parenthèse refermée, que faire, pour nos peuples grecs et africains ? Bah, à mon humble avis, il faut faire quand même les sacrifices. SACRIFICE ! C’est le seul mot qui représente le salut de ces pays qui courent à la ruine, comme les piliers de l’acropole d’Athènes. L’histoire nous en est témoin, ces sacrifices ont fait des heureux pays de nos jours. L’ajustement structurel, invention du FMI et de la Banque Mondiale, pour aider les pays pauvres à se relever : Diminution des dépenses publiques, blocage des recrutements dans la fonction publique, Coupes budgétaires importantes, etc. De véritables mesures d’austérité qui ont relevé le Brésil, mais aussi, LA CHINE !!!

Comment la Chine est-elle devenue si riche en peu de temps ? Parlons-en En fait, pour ceux qui ne le savent pas encore, cela n’a rien avoir avec la durée. Les économistes racontent que l’état chinois ne paie pas de véritables allocations et ne finance pas automatiquement les retraites des travailleurs chinois. Autrement dit, le chinois normal, doit travailler dur, et épargner lui-même pour sa retraite. Il ne bénéficie d’aucune aide, ni de subvention de l’état, de presque rien le jour où il part en retraite ! Un de ces quatre matins, les types à la tête du parti communiste décident de faire les malins, et vont reverser les épargnes des petits travailleurs chinois dans les banques américaines à fort taux d’intérêts comme les Goldman Sachs et autres Lehman Brothers ! Alors, ils laissent tout cela mousser, mousser, comme de la bonne bière qu’on brasse, et à la fin, ils sont devenus immensément riches jusqu’à posséder une partie des bons du trésor Américain ! Plusieurs années d’austérité pour aboutir à une fin heureuse ! qui dit mieux ?

J’ai découvert dans Verre Cassé d’Alain Mabanckou que la phrase « vivre durement aujourd’hui pour mieux vivre demain » est d’un homme politique Congolais du nom de Jacques Opangault. C’est une surprise ! Mieux encore une stupéfaction ! Un africain, qui plus est un congolais, dont les congénères sont adeptes de sape et de luxe, qui prônant l’austérité. Il doit faire partie de ces rares exceptions africaines qui y croient ! Pendant que nos crises économiques perdurent de gouvernement en gouvernement, les Brésiliens, chinois, et autres Sud-coréens, vivent bien de leur économie bâtie dans la plus grande austérité.
Récemment, quand le Premier Ministre Grec Georges Papandréou a décidé d’un référendum pour savoir si la Grèce quitterait la zone euro ou pas, seuls les grecs ont semblé applaudir. Je me demandais, où trouverait-il déjà de l’argent pour organiser une élection ? En plus, la grèce n’ayant plus de fonds propres disponibles, en refusant de se soumettre aux mesures d’austérité et en quittant la zone euro, court irrémédiablement vers la faillite. Le dernier cas de faillite connu, celui de l’argentine, a coûté une dizaine d’années de misère au peuple, avant de voir les premières lueurs d’espoir. Si c’est de ça que les grecs ont besoin alors, qu’ils s’en aillent de l’euro…
Etendu à la chose africaine maintenant, une Afrique qui n’a pas beaucoup de réserves en or (je sais pas comment ça s’appelle en économie) dans les coffres de la banque mondiale, quitter la zone CFA et créer sa propre monnaie s’apparenterait à un échec patent. La monnaie ne sera pas forte, ajoutée à la malhonnêteté légendaire de nos dirigeants qui braderaient tout, quand le bateau se mettrait à couler, etc. Quitter la zone CFA est un rêve, une utopie, tout le monde sait dans son for intérieur que nous sommes loin d’y prétendre, tant notre maturité économique est encore à l’état embryonnaire. Le seul sur lequel on pouvait compter financièrement c’est Kaddafi et son Kaddafrique. Encore qu’il s’est fait pété la gueule en voulant péter la gueule aux libyens révoltés.

L’austérité est la seule corde à l’arc des grecs et des africains. La France elle-même s’y est mise avec ses nouvelles taxes sur le soda, sur le carbone, sur la cigarette ; l’Italie se prépare à prendre ses mesures d’austérité pour ne pas perdre la confiance des marchés financiers, etc. Toute la zone euro fait preuve de sévérité financière. Ô Grec, ne soyez pas prétentieux, qui êtes vous pour ne pas vouloir souffrir aujourd’hui pour souffler demain !!! Ô Leaders Africains, quand arrêterez-vous de faire les vases communicants entre les caisses de l’état et vos poches, pour apprendre à dépenser juste !!!

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