samedi 19 mai 2012

Notre Génération, nos amours

Une fois n'est pas coutume, je m'ennuie devant un pc par une matinée de samedi, alors, comme je passais sur la page fan d'un film romantique "The Lake House", l'idée m'est venue de coucher ici mon point de vue sur comment aimer.
Ceci dit, c'est un exercice qui va être difficile pour moi. Je parle d'amour et de notre génération d'amoureux à la manière de nous, contemporains togolais, sous les cieux togolais. Je parle de nos ressentiments et des paramètres qui guident nos choix dans "avec qui je veux passer le restant de mes jours" ?

Ceux qui me connaissent  savent que je suis bien évidemment le moins doué en la matière. Je ne multiplie pas les relations, ni les conquêtes, actuellement, je suis même au ralenti, et aussi bizarre que ça puisse paraître, je me sens mieux ainsi.

Mais d'abord, revenons rapidement sur The Lake House? C'est à l'origine, un roman de James Patterson, devenu plus tard un film avec Keanu Reeves et Sandra Bullock. C'est l'une des plus belles histoires d'amour qu'il m'ait donné de suivre au cinéma, et (je vous souhaite de le voir un jour, si ce n'est pas encore fait) il bat largement l'histoire à l'eau de rose du Titanic, sur le plan de sentiments exprimés. Regardez le film, vous comprendrez pourquoi. Par la suite, je ne sais pas qui a animé la fan page du film sur facebook, mais je me suis toujours senti en accord avec les posts qu'on y trouve.Voici un exemple en image ci-dessous : marchons ensemble, restons ensemble, et vieillissons ensemble!
Je ne suis pas sociologue, ni anthropologue, mais je pense personnellement que nos manières d'aimer en tant qu'africains suivent des mutations profondes. 
Tenez je vous donne un aperçu de ce que j'en pense. Époque coloniale et autres époques traditionnelles, avec toutes les traditions profondément ancrées, où les femmes n'avaient pas droit à la parole, et n'avaient pas le choix, il existait une manière d'aimer. Un schéma traditionnel décliné de la manière suivante : Les hommes aimaient les femmes qu'ils trouvaient belles. Leurs sentiments étaient guidés essentiellement par la beauté du visage et du corps. Les femmes aimaient un peu aussi pour la beauté, mais plus par soumission. Selon les sociétés de l'époque, une femme était mariée à un homme par pression parentale, ou parce que c'était le premier qui lui court après pendant deux ans, etc... L'homme avait déjà une situation, il avait comme le dit l'expression française, le dos au feu et le ventre à table alors que la femme ne travaillait pas; l'homme apportait ce qu'il y avait à apporter pour le foyer, il était le seul à pourvoir donc le seul à définir la politique du foyer, pendant que la femme, elle, subissait.
On en vient ensuite à notre temps. L'époque on va dire, contemporaine, où les femmes travaillent comme des hommes. Où les jeunes filles tombent amoureuses une fois, (et c'est souvent précoce), dans leur jeunesse, se laissent abuser par un garçon attiré par la bonne chair; ensuite elles déchantent, elles retombent amoureuses une deuxième fois, mais plus par souci économique et épousent celui qui a le poids financier le plus important parmi les prétendants, se promettant de le sucer jusqu'à l'os dans le pire des cas; ou de l'aimer par compassion, pourvu qu'il assure les dépenses normales du foyer avec en excédent, l'image d'une femme mariée avec un ou deux enfants : "aaah, mes copines regardez moi, je suis mariée, mon mari a une bonne situation, nous ne manquons de rien". SCHEMA CLASSIQUE!!! 

Pour autant, nous le savons tous, ceux qui jettent la pierre aux femmes pour ce choix guidé par les intérêts économiques n'ont pas tort sur toute la ligne. Le contexte même du "je veux épouser un garçon riche et beau" est créé aussi par la situation économique en déliquescence permanente dans nos pays africains. Plus une femme devient belle, plus sa valeur marchande augmente. Les frais d'entretiens et autres investissements la place tout de suite au même rang qu'un cheval de course censé générer des bénéfices; ou votre nouvelle BMW pour laquelle il faut souvent faire un tour chez le garagiste pour la maintenir en bon état!

Vous voulez vous marier? bah, il faut aller à l'école, trouver un bon boulot, avoir de l'argent d'abord, nous a t-on dit, quand nous étions encore des jeunes garçons. Nous étions en sublimation devant les filles de notre âge, et nous nous sommes faits réprimandés à chaque fois qu'on retrouvait dans nos sacs d'école des lettres d'amour et autres cahiers d'amitié contenant des photos d'un amour de jeunesse qui faisait balancer nos coeurs etc. quelle époque!!! aujourd'hui on en est au sms et aux facebooks, nos petits frères n'écrivent même plus de lettre d'amour. c'est triste! moi j'en suis resté au "je t'aime comme le plat de couscous que ma maman a fait hier" mais bon... au moins ça montrait le poids de mon amour (c'est assez gras le couscous hein).

Auriez vous aimer que votre fille aille épouser un homme dont l'avenir n'est pas assuré. Qui veut que sa fille souffre? après tout ce qu'il a investit pour elle? demande t-on souvent, quand on reproche à untel d'avoir laissé ou même encouragé sa fille à épouser tel homme pour sa richesse ou sa situation.
"IL FAUT AVOIR DE L'ARGENT avant de se marier" est la théorie ô combien absurde qui guide les choix des uns et des autres. Il est trop facile de donner raison à ceux qui prônent cette théorie de l'argent d'abord, l'amour après.  
Pourtant, l'expérience sensible a montré que toutes ces relations guidées par l'appât du gain facile ne fonctionnent pas. Le mécanisme bien huilé finit par s'ensabler tôt ou tard et les âmes de ces couples mal composés s'en vont mourir, souvent avec fracas!!!

Pour moi, les meilleures relations d'amour sont celles dans lesquelles on a pris des risques d'aimer tout simplement. Où on s'est laissé aller à nos sentiments véritables. Ceux par lesquels, on ne sait pas pourquoi on aime. Ceux par lesquels on aime, pas par calcul, mais parce que votre coeur s'est mis à battre plus fort, et que votre vie, votre comportement a changé à la première rencontre. L'amour pour lequel on s'est jeté à l'eau sans savoir ce qu'il en adviendra. L'amour pour lequel on veut tout donner, où l'on veut se donner sans rien attendre en retour. L'amour qui n'est pas paramétré par l'espace, le temps, le lieu et autres dimensions-barrières qui règlent nos vies. Trop souvent, ces amours là sont les prémisses d'un bonheur sans égal, dénué de tout sentiment de richesse et de capital risque financier. Trop souvent, ces histoires sont ceux qui rendent heureux leurs acteurs, et qui les font vieillir admirablement. 


Récemment, un couple d'amis (on est de la même génération, des presque trentenaires) a célébré ses fiançailles avec dot intégré pour respecter la tradition, etc. Je leur ai demandé  le nombre d'années passés en "copinage". ils m'ont répondu onze ans!!!
Woaw!
Mon ami est Technicien maintenancier, sa fiancée est entrain de finir ses études de commerce internationale. Ce n'est donc pas un schéma classique de l'homme a de l'argent et une belle voiture et une belle maison, il l'a dragué elle a accepté. Non, je crois qu'ils ont construit quelque chose ensemble et ils continuent de le construire. Ils ajoutent des étages à l'immeuble de leur vie, avec en fondation, cet amour très fort. Certes, ils vieilliront ensemble avec leur lot de problèmes, de jalousie, de scènes de ménage etc. mais je crois que ce sera l'une des plus belles et des plus rares histoires d'amour qu'il me sera donné de voir en live!

L'illustration ci dessus est une scène du film : THE NOTEBOOK. Avec Ryan Gosling, un très très bon acteur. Il fait ici une déclaration d'amour assez unique en son genre. Le genre que j'aimerais dire à une fille un jour; Une fille qui ne voudrait pas savoir si je suis riche ou pauvre, si j'ai une voiture ou pas, si j'ai une maison ou pas. Quelqu'un qui voudrait juste m'aimer, pour ce que je suis, pendant que je l'aimerais pour ce qu'elle est.

Je n'ai pas beaucoup d'expérience en matière d'amour. Mais j'ai eu à aimer il y a un an. Et c'est là que j'ai compris comment savoir si on aime vraiment;

Quand on aime vraiment une personne, on ne peut plus dire pourquoi on l'aime. On l'aime et c'est tout.


Vence

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