dimanche 14 avril 2013

Dialogue, Politique d’apaisement, Les ingrédients de la méthode BODJONA


 

Voici deux articles très informatifs et assez brefs de par la qualité et le professionnalisme de ceux qui l’ont écrit dans le seul but d’informer :

Lien 1 :


Lien 2 :


 

Retenons pour la suite, cette première déclaration post-détention de Pascal Bodjona : On ne s’improvise pas en politique ! Quand on est devenu (un homme politique), on s’y attache. Mais il faut s’y attacher avec des options. Je peux me permettre de continuer à croire que le dialogue a été l'option du président de la République. C’est pourquoi je lui demande, face à cette grogne sociale et politique, de faire attention et qu’il s’élève en bon père de famille, et qu’il puisse engager cette nation dans la voie d’un dialogue sincère, pour l’apaisement des cœurs et s’attacher au développement du pays ».

Voici maintenant ma lecture entre les lignes :

En termes clairs, l’ancien bras droit, main tendue et bras armé ; du moins bras armé oratoire du Président de la République, affiche clairement un « Monsieur Le Président, vous êtes sur le point de vous tromper dans vos directives actuelles ; si vous ne m’écoutez pas, ça ne marchera pas ».

Faisons un peu d’histoire pour nous remettre en situation.

Dans les derniers jours du gouvernement HOUNGBO II, Pascal BODJONA a été l’homme providentiel envoyé par le Président pour discuter avec l’opposition togolaise frondeuse à Deckon. Nous étions alors à la mi-Juin de l’année 2012 ; trois jours d’échauffourées commençant par faire tâche sur le plan international, on avait _ rappelons-nous _ commencé par inviter frondeurs et frondés à la table du dialogue. Il fut d’ailleurs annoncé que les deux interlocuteurs représentant le président de la république, seraient le Premier Ministre d’alors, Gilbert Houngbo et le Ministre de l’Administration Territoriale, Pascal Bodjona. Alors même que le couple BODJONA/HOUNGBO ramenaient la main tendue du chef de l’état vers une opposition sous-tension, un autre Gilbert, Gilbert BAWARA, plusieurs fois membre du gouvernement, alors Conseiller du Président de la République, traite de « badauds non représentatifs », les manifestants dragués vers le dialogue par la paire HOUNGBO/BODJONA.

De là, questions : Y avait-il eu deux ordonnances du Président sur la gestion de cette crise ? Ou bien l’une d’entre elles (de BAWARA ou du tandem HOUNGBO-BODJONA) était-elle un acte isolé qui n’avait pas reçu un  consentement direct du Président ?

Poursuivons l’histoire…

Dans un climat incertain, émaillés de troubles et de violences entre manifestants et forces de l’ordre, un gouvernement est emporté par la démission de Gilbert HOUNGBO, et dans la foulée, on s’aperçoit que dans le nouveau gouvernement formé, BODJONA est retiré des affaires pour être remplacé par celui qui n’avait eu aucune tendresse verbale à l’endroit de la rue agitée des 12, 13 et 14 Juin 2012.

L’ancien bras droit sans poste ministériel et sans grande fonction étatique commençait par prendre des allures de spring breaker jusqu’à ce qu’une affaire d’escroquerie ne l’interpelle et qu’une gendarmerie fortement armée l’appréhende plus tard, au mois de septembre, dans sa villa sur fond de réseau téléphonique coupé _nous dit-on _par hasard…

Vint tout le feuilleton du BODJONA inculpé, détenu à la gendarmerie dans le cadre de l’affaire si bien décrite par l’article de Jeune Afrique dont le lien est sus-cité.

De nos jours, s’il faut remercier Dieu que nos rues de Deckon se soient calmées et que les réclamations de l’opposition se soient re-cantonnées à la plage où l’on braille et re-braille des revendications devenues éternelles, la grogne sociale où se trouve désormais mêlés même les plus jeunes, _des élèves des collèges et lycées publics de Lomé _  pour réclamer des conditions de vie meilleure pour les enseignants n’augure pas de lendemain heureux pour le gouvernement actuel.

C’est pourquoi le libéré provisoire se met tout de suite à re-proposer au chef de l’état de revêtir des habits de dialogueur, pour apaiser par exemple un personnel soignant de la santé publique qui refuse désormais tout cadavre pour cause de grève.

Dans le CV-Médiation de BODJONA, on trouve déjà les soulèvements du campus de Lomé et de Kara qui ont abouti à des rencontres gouvernement-étudiants, ou encore les mécontentements du personnel soignant qui a abouti également à des rencontres gouvernement-syndicats de personnel soignant… En d’autres termes, du temps des médiations BODJONA, tous les cadavres arrivant à la morgue y entraient et n’en sortaient que par la volonté des familles éplorées qui les y amènent ; et aucun élève n’a fracassé le portail d’un Collège privé et confessionnel pour en sortir ses homologues.

Si demain, l’homme du dialogue, grand manieur du bâton et de la carotte ainsi que l’écrit de lui, la presse togolaise, redevient un ticket gagnant du pouvoir Faure de Lomé, il s’agira de se rappeler cette vieille définition de la politique : Elle ne résout pas les problèmes. Elle permet seulement de les déplacer.

Savons-nous d’ailleurs si les libertés provisoires s’élargissent aux libertés définitives au prix d’un dialogue bien mené ?

Ce ne sont que des supputations… rien ne nous garantit que c’est ce qui arrivera… Lire entre les lignes est un exercice émaillé d’interprétation diverse. Ceci n’en était qu’une partie bien logique, mais tout aussi réfutable.

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