Voici
deux articles très informatifs et assez brefs de par la qualité et le
professionnalisme de ceux qui l’ont écrit dans le seul but d’informer :
Lien
1 :
Lien
2 :
Retenons
pour la suite, cette première déclaration post-détention de Pascal
Bodjona : On
ne s’improvise pas en politique ! Quand on est devenu (un homme politique), on s’y attache. Mais il faut s’y attacher
avec des options. Je peux me permettre de continuer à croire que le dialogue a
été l'option du président de la République. C’est pourquoi je lui demande, face
à cette grogne sociale et politique, de faire attention et qu’il s’élève en bon
père de famille, et qu’il puisse engager cette nation dans la voie d’un
dialogue sincère, pour l’apaisement des cœurs et s’attacher au développement du
pays ».
Voici
maintenant ma lecture entre les lignes :
En
termes clairs, l’ancien bras droit, main tendue et bras armé ; du moins
bras armé oratoire du Président de la République, affiche clairement un « Monsieur Le Président, vous
êtes sur le point de vous tromper dans vos directives actuelles ; si vous
ne m’écoutez pas, ça ne marchera pas ».
Faisons
un peu d’histoire pour nous remettre en situation.
Dans
les derniers jours du gouvernement HOUNGBO II, Pascal BODJONA a été l’homme
providentiel envoyé par le Président pour discuter avec l’opposition togolaise
frondeuse à Deckon. Nous étions alors à la mi-Juin de l’année 2012 ; trois
jours d’échauffourées commençant par faire tâche sur le plan international, on
avait _ rappelons-nous _ commencé par inviter frondeurs et frondés à la table
du dialogue. Il fut d’ailleurs annoncé que les deux interlocuteurs représentant
le président de la république, seraient le Premier Ministre d’alors, Gilbert
Houngbo et le Ministre de l’Administration Territoriale, Pascal Bodjona. Alors
même que le couple BODJONA/HOUNGBO ramenaient la main tendue du chef de l’état
vers une opposition sous-tension, un autre Gilbert, Gilbert BAWARA, plusieurs
fois membre du gouvernement, alors Conseiller du Président de la République,
traite de « badauds non représentatifs », les manifestants dragués vers le dialogue par la paire
HOUNGBO/BODJONA.
De
là, questions : Y avait-il eu deux ordonnances du Président sur la gestion
de cette crise ? Ou bien l’une d’entre elles (de BAWARA ou du tandem
HOUNGBO-BODJONA) était-elle un acte isolé qui n’avait pas reçu un consentement direct du Président ?
Poursuivons
l’histoire…
Dans
un climat incertain, émaillés de troubles et de violences entre manifestants et
forces de l’ordre, un gouvernement est emporté par la démission de Gilbert HOUNGBO,
et dans la foulée, on s’aperçoit que dans le nouveau gouvernement formé, BODJONA
est retiré des affaires pour être remplacé par celui qui n’avait eu aucune
tendresse verbale à l’endroit de la rue agitée des 12, 13 et 14 Juin 2012.
L’ancien
bras droit sans poste ministériel et sans grande fonction étatique commençait
par prendre des allures de spring breaker jusqu’à ce qu’une affaire
d’escroquerie ne l’interpelle et qu’une gendarmerie fortement armée
l’appréhende plus tard, au mois de septembre, dans sa villa sur fond de réseau
téléphonique coupé _nous dit-on _par hasard…
Vint
tout le feuilleton du BODJONA inculpé, détenu à la gendarmerie dans le cadre de
l’affaire si bien décrite par l’article de Jeune Afrique dont le lien est
sus-cité.
De
nos jours, s’il faut remercier Dieu que nos rues de Deckon se soient calmées et
que les réclamations de l’opposition se soient re-cantonnées à la plage où l’on
braille et re-braille des revendications devenues éternelles, la grogne sociale
où se trouve désormais mêlés même les plus jeunes, _des élèves des collèges et
lycées publics de Lomé _ pour réclamer
des conditions de vie meilleure pour les enseignants n’augure pas de lendemain
heureux pour le gouvernement actuel.
C’est
pourquoi le libéré provisoire se met tout de suite à re-proposer au chef de
l’état de revêtir des habits de dialogueur, pour apaiser par exemple un
personnel soignant de la santé publique qui refuse désormais tout cadavre pour
cause de grève.
Dans
le CV-Médiation de BODJONA, on trouve déjà les soulèvements du campus de Lomé
et de Kara qui ont abouti à des rencontres gouvernement-étudiants, ou encore
les mécontentements du personnel soignant qui a abouti également à des
rencontres gouvernement-syndicats de personnel soignant… En d’autres termes, du
temps des médiations BODJONA, tous les cadavres arrivant à la morgue y
entraient et n’en sortaient que par la volonté des familles éplorées qui les y
amènent ; et aucun élève n’a fracassé le portail d’un Collège privé et
confessionnel pour en sortir ses homologues.
Si
demain, l’homme du dialogue, grand manieur du bâton et de la carotte ainsi que
l’écrit de lui, la presse togolaise, redevient un ticket gagnant du pouvoir
Faure de Lomé, il s’agira de se rappeler cette vieille définition de la
politique : Elle ne résout pas les problèmes. Elle permet seulement de les
déplacer.
Savons-nous
d’ailleurs si les libertés provisoires s’élargissent aux libertés définitives
au prix d’un dialogue bien mené ?
Ce
ne sont que des supputations… rien ne nous garantit que c’est ce qui arrivera…
Lire entre les lignes est un exercice émaillé d’interprétation diverse. Ceci
n’en était qu’une partie bien logique, mais tout aussi réfutable.
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