jeudi 17 mars 2011

Ce qu'il faut savoir des raisons d'aimer


A Christiane,

Celle qu’il me tarde plus encore d’aimer
A mesure que passe le temps d’aimer
Ces rimes sont pauvres et défectueuses
Mais elles sont celles que j'ai de plus affectueuses

Wence Adzimahe
Bloggeur Amoureux
17.03.11

Ce qu’il faut savoir des raisons d’aimer

J’ai eu le plaisir, il n’y a pas très longtemps, d’écouter un slameur ; c’est le nom qu’on donne à ces personnes qui “disent” un texte sur une mélodie instrumentale par ces temps de musiques rythmées et de paroles saccadées. Ce slameur, probablement un des plus grand, Grand Corps Malade, comparait avec une facilité déconcertante, les histoires d’amour aux voyages en train : Les trains qui démarrent au moment où l’on s’y attend le moins, comme quand commencent les véritables histoires d’amour. Pas celles où l’on veut tout de suite mettre telle fille ou telle autre dans son lit parce qu’elle est sexy ou qu’elle a des attributs de formes à faire renier son vœu à un séminariste. Non ! Je parle des histoires d’amour qui commencent tel un voyage en train de première classe. Celles où on n’a d’yeux que pour son visage, celles où on ne calcule plus ses actes, celles durant lesquelles on se sent vivant et léger, celles pour lesquelles on ne voit pas passer le temps ; cette sorte de magie qui ne dure qu’un temps, cette sorte d’histoire d’amour dans laquelle on fonce la tête baissée. Pour le slameur en question, c’est en descendant du train, (comme quand on sort de cette période de magie pour devenir un ex), qu’on se promet qu’on ne s’y fera plus prendre, tel le corbeau dans sa non-moins célébrissime affaire avec le renard ; On se promet quand on arrive au terminus de cette histoire d’amour, de prendre pour une prochaine fois, le bus.

Ce qui me fait autant parler de ce Grand Corps Malade, c’est le coup de théâtre qui l’aura pourtant fait remonter dans un train. Un train de 1000km/h filant au-dessus de la mer, un TGV-palace comme il aimait à le décrire. Il dit avoir fini de faire le malin avec ses voyages en train parce que la magie de l’amour l’avait une fois de plus envoûté. Il dit être retombé amoureux.

Tombé amoureux cette fois-ci d’une fée ; ses yeux ne sont pas homologués ; quand il s’enfonce dans son regard, il perd le la, il ne touche plus le sol. Il se perd profondément à en oublier sa boussole, il ressent des trucs hallucinants, Il ne comprend plus ce qui se passe, il y a plein de trucs incohérents ; depuis qu’elle a là, rien n’a changé, mais tout est différent, etc.

Je proposerai humblement à ceux qui lisent ce blog, d’écouter, si l’occasion leur était offerte un jour « Les voyages en train » puis « Comme une évidence » de Grand Corps Malade afin de se mettre en situation pour nous comprendre ce slameur et moi. Au demeurant, j’ai cru un instant en le réécoutant ce matin, que nous étions tombé amoureux de la même fille.

Tomber amoureux, c’est probablement la plus belle chose qui puisse arriver aux pauvres créatures humaines que nous sommes. Dieu nous en garde, la science n’aura pas à expliquer, pour bien longtemps encore, le mécanisme neuronal à la base de cette sublimation inattendue ; une foudre qui vous tombe sur la tête, cette matérialisation de l’étrange dans l’être humain lui-même. Les signaux que l’on s’envoie, les cadrans qui tournent dans notre tête, les préjugés qui s’ébranlent et s’écroulent tel un édifice de carte. Nos sensations suivent notre attention. On souhaite qu’elles ne se retirent pas, qu’elles ne disparaissent point. De la magie toute simple, et toute facile. Comment arrive-t-on après s’être juré de ne plus s’y faire prendre, à se faire prendre ?

Il n’y aura probablement jamais de réponse à cette question.

A mon dernier échec amoureux, je me suis promis de me vacciner contre l’amour. Mais aujourd’hui je cours après la maladie elle-même. Je veux être malade d’amour, je veux souffrir de cette psycho-pathologie intense. Et pour les rares fois où j’ai voulu laisser la raison reprendre le dessus, je suis arrivé à me demander ce que j’ai aimé en elle, pour être réduit au plus simple des hommes ; à l’homme fou ; fou d’amour.

J’ai recensé son aisance, sa franchise, son côté décontracté, sa séduction, son calme, ses expressions de joie, ses sourires qui vont parfois jusqu’à brider ses yeux et creuser des fossettes dans ses joues, sa démarche, sa liberté, son goût pour le naturel et le beau, son goût pour les belles choses, sa gentillesse, sa beauté. Il y a surtout cette bonté de son sourire, cet air rempli d’affection qui semble s’attarder sur son visage.Mais là-encore toutes ces raisons auraient pu faire de moi, un simple ami, ou dans le meilleur des cas, un confident.

Qu’est-ce qui motive alors en moi, ces pensées orientées en permanence vers elle, ce qu’elle fait à tel instant ou à tel autre, ce qu’elle porte, ce qu’elle devient, comment passe-t-elle ses journées, est-ce qu’elle pense à moi ?Il n’y a aucune réponse à ces questions, à cette motivation. Sinon quelle est l’alchimie qui nous amène à nous reporter sur ceux ou celles qu’on aime, une fois que nous voulons penser à eux, à elles ? D’où vient l’obsession, l’artifice, le feu qui embrase notre être quand nous nous surprenons à sourire sans aucune raison apparente ? Car oui, cela m’arrive si souvent par ces temps d’amour, de me surprendre à sourire pour rien.

Les raisons pour lesquelles on tombe amoureux n’existent pas. Les raisons d’aimer ? Il n’y en a aucune. Si on devrait en découvrir un jour, l’amour perdra beaucoup de son charme.

Je ne sais donc pas pourquoi je l’aime. Et pour s’inspirer de ce qu’a dit un amoureux de la sagesse, tout ce que je sais c’est que je l’aime. C’est d’ailleurs pour elle que j’ai rallumé la chandelle qui sommeillait en moi.

Ces mots sont la voix de l’émotion. Et Sans elle, les émotions d’aujourd’hui ne seraient que les peaux mortes des émotions d’autrefois. Grâce à elle j’ai redécouvert un bonheur tout simple : c’est qu’on aime être ensemble. Un jour si je suis un couple, je voudrais être nous deux.

Dans notre quête effrénée des objets de nos désirs, toutes ces choses qui, pensons-nous, améliorent nos vies : l’argent, la reconnaissance, la gloire ; nous perdons de vue, ce qui importe vraiment : les choses simples de la vie comme l’amitié, la famille, l’amour. Toutes ces choses que nous avions probablement déjà. Je suis passé à côté d’elle pendant dix-sept bonnes années préférant écouter les démons de mon âme, et faisant la sourde oreille à l’agréable petite voix qui semait les graines de sa présence en moi.

Aujourd’hui je m’en repends et je me répands en regrets.

Aujourd’hui, J’aime ce qu’elle est devenue. Avant de la revoir, l’avenir ne m’intéressait point.

Aujourd’hui, aux détours de nos rencontres tantôt fugaces, tantôt momentanées, et parfois bien plus longues, je repense mon avenir. Mon avenir avec elle ; celui qui désormais m’intéresse au plus haut point, celui où je compte m’installer.

On dit souvent que l’amour a une façon d’endormir même les esprits les plus aiguisés. On est aveugle parce qu’on ne veut pas voir. Mais une fois que le voile de la passion se déchire, là on découvre la personne telle qu’elle est. Et on la voit comme si c’était la première fois. Avec ses défauts, ses faiblesses et tous ses secrets. Mais quand pour moi, viendra ce moment, je m’accrocherai plus encore, pour recommencer si souvent nos voyages en train, quitter le quai pour monter à bord d’un TGV-palace, et rouler au-dessus de la mer à 1000 km/h, en première classe. Car je viens seulement de m’en rendre compte : l’amour, c’est toujours beaucoup plus que l’amour.



E. Eteh Komla ADZIMAHE
Ingénieur de Travaux Télécoms et Réseaux
Technicien en Maintenance Informatique
01 BP 2269 Lomé, Togo
Tel : 716-6305 / 225-9577
email : adzimawhite@hotmail.com


1 commentaire:

  1. pfffffffffffffffffffffiou!!!! c'est simplement M.A.G.N.I.F.I.Q.U.E!!!!!!!

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